jeudi 31 octobre 2013

Sagesse du Milieu: Le Cœur de Bouddha (Article 2)

Trois cortex[1]


Le cerveau, en plus des deux hémisphères, se décompose en trois cortex. Ce découpage s’explique par la lente évolution de l’humain. En 10'000'000 d’années et 500'000 générations successives, nous sommes descendus de l’arbre pour monter dans la voiture. Nous sommes passés d’un comportement instinctif de mammifère supérieur à celui de l’humain qui sait qu’il pense (Homo sapiens sapiens).
Ces trois cerveaux, du plus ancien au plus récent sont :

  1. Le paléo-cortex, ou cerveau reptilien, s’occupe de la survie et des fonctions vitales de base (manger, rester vivant puis se reproduire), dans le présent. Cerveau très rationnel et froid, voire cruel au besoin car dépositaire de l'instinct de conservation. Sa première fonction est d'assurer l'homéostasie. Il assure la régulation de notre respiration, de notre rythme cardiaque, de notre tension artérielle, de notre température, de nos échanges hydriques, gazeux et ioniques. Il assure la satisfaction de nos besoins primaires ou besoins vitaux tels que l'alimentation, le sommeil, la reproduction. Il fonctionne souvent de manière automatique sans que la réflexion consciente n’intervienne. Sa mémoire dure au maximum 48 à 72h. Ensuite, tout ce qui n’est pas considéré comme utile est « jeté ». N.B. : la notion de l’observateur qui regarde la pièce jouée par l’acteur est primordiale et permet de « sortir » de comportements adoptés sous le couvert de l’automatisme.
  2. Le cerveau mammalien ou limbique : évite ce qui dans le passé a fait mal et reproduit ce qui fait du bien (aspect associatif de la pensée, ce qui fait que l’expérience dans la matière a tendance à emprisonner dans des réflexes de Pavlov). Dominé par les émotions, les rituels comportementaux, les convictions, les croyances, les conditionnements provenant de son passé ainsi que de sa famille, ethnie et nation et responsable donc des choix conditionnés, sa liberté est très limitée. Il permet les émotions et déclenche les réactions d'alarmes du stress. Il garde en mémoire, donc acquiert une expérience transmissible à l’enfant : nous possédons l’expérience de 500'000 générations ! C’est pourquoi effectuer un travail intérieur à ce niveau est si dur : la tradition que l’on nous transmet est aussi l’outil de communication que nous employons quotidiennement. Ce qui explique la montagne d’obstacles qu’il nous faut abattre afin de nous libérer de nos schémas emprisonnant.
  3. Le néocortex, ou cerveau intellectuel : conceptualise, arrange les actions du reptilien et relie le passé au présent afin de se projeter dans l’avenir. Aspect cognitif de la pensée, il permet notamment le raisonnement logique, le langage et l'anticipation des actes.

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Réfléchir en tenant compte de ses tripes


Depuis peu de temps la science redécouvre le cerveau ventral : 200 millions de neurones « tripales »qui interagissent avec le « penseur noble », le cerveau crânien.
Alors que les orientaux ont intégré cette notion dans leur appréhension du corps humain, nous occidentaux devons réintégrer ce cerveau ventral dans notre schéma corporel.


Le Centre de gravité ou Hara[2]


Le Hara selon la médecine occidentale


Le Hara situé une main en-dessous du nombril au milieu du bas-ventre correspond pour l’occidental au centre de gravité du corps.
D’un point de vue anatomique, il correspond au système nerveux entérique (SNE).
Actuellement, la définition que l’on peut faire du SNE est la suivante :
·       Le SNE est composé de 200 millions de neurones situés autour (comme enroulés) du tube digestif et de l’intestin.
·       Il peut se souvenir, s’émouvoir, « penser », souffrir de névrose et surtout travailler de manière indépendante de l’encéphale. Contrairement au cerveau crânien, le SNE « est » et « vit » dans l'action présente. Il est en charge de la défense de notre intégrité. Or, quand il perçoit un danger, il peut sans autre forme de procès court-circuiter l'encéphale.
·       Il a son propre réseau et commande d’une manière autonome les fonctions complexes de la digestion.
·       Il est responsable de la propulsion du bol alimentaire, de l’entretien et de la régulation du système digestif.
·       Les neurones entériques innervent également des organes associés et voisins comme le pancréas.
·       Dans certains cas de maladies (Alzheimer ou Parkinson), des lésions touchent d’une manière similaire le système nerveux central et le SNE.
·       Le SNE est en étroit contact avec le système immunitaire.
·       La sérotonine, neurotransmetteur qui influence les états d’âme, est produite à 95% par le SNE.
·       Certains médicaments psychiatriques influencent l’estomac, de même que certains antidépresseurs provoquent des troubles du système digestif.
·       40% des personnes souffrant d'un côlon irritable souffrent également d’angoisses et de dépression.
·       Il est intimement lié au nerf vague, ou nerf pneumogastrique, ou encore nerf cardio-pneumogastrique. Rôle : régulation végétative (digestion, fréquence cardiaque…). Le nerf vague est le nerf crânien dont le territoire est le plus étendu. C’est un nerf mixte qui convoie des informations motrices, sensitives, sensorielles et surtout végétatives parasympathiques. Sa stimulation entraîne un ralentissement cardiaque via sécrétion d’acétylcholine. Responsable également de la viscéromotricité des appareils cardio-vasculaire, trachéo-broncho-pulmonaire et régule les sécrétions des glandes surrénales, du pancréas, de la thyroïde, des glandes endocriniennes et bien sûr du système digestif.

Comme nous l’avons vu dans le chapitre précédent, le SNE est en interaction avec les autres composantes du SNA. Le SNE fonctionne d’une manière indépendante et autonome. On peut schématiquement catégoriser les neurones en trois types distincts :
1.     Neurones sensitifs
2.     Neurones effecteurs pouvant être de type moteur ou glandulaire. Les neurones moteurs sont à l'origine de deux types de mouvements : les cadences rythmiques qui constituent le péristaltisme et les mouvements réflexes en réponse à une stimulation des neurones sensitifs. Les neurones glandulaires contrôlent la sécrétion.
3.     Interneurones


Le Hara selon la médecine orientale


Le Centre de gravité est aussi appelé dantian en chinois, Hara ou seika tanden en japonais.
Depuis des millénaires la médecine indo-tibétaine et sa fille chinoise nous parlent du Hara comme de l’océan d’énergie étant le centre symbolisant la réunion des quatre corps inférieurs :

L’Homme-Matériel
Moi égoïste
Monde de la Matière : Quatre corps inférieurs
Mental (Intellectuel)
Mental
Laryngé
Thyroïde-Para thyroïde
Astral
Egotiste
Ombilical
Pancréas
Ethérique
Instinctif
Sacré
Gonades
Dense
Analytique
Basal Surrénales
Tableau 2 de l’auteur
Le Hara est l’endroit à l’intérieur duquel se mélangent les énergies psychiques (corps mental), affectives (corps astral) et énergétiques. Le terme d’ « Océan d’énergie » utilisé pour déterminer cette partie de l’Homme-Spirituel a son explication dans le fait qu’au sein du Hara, trois énergies se brassent et peuvent créer dans certains cas, de véritables tempêtes aussi destructrices que les marins et les personnes vivant au bord des océans peuvent connaître.


Compréhension élargie du Hara


En tenant compte des Sept Corps Subtils de l’Homme-Spirituel, le Hara est au centre des quatre corps inférieurs et permet, par un long travail personnel de maîtriser sa production d’énergie, appelée « Chi » en chinois et « Ki » en japonais.
Le Hara est au centre de trois corps (mental, astral, éthérique) qui produisent une énergie alimentant le quatrième, le corps physique. Sachant que ce dernier est périssable (mortel) et fragile, le Hara doit non seulement fournir une énergie permettant l’action, la mise en mouvement du corps mais également une énergie réparatrice et régénératrice afin de « réparer » le véhicule physique.
Comme nous l’avons vu plus haut, le Hara correspond au SNE, ce cerveau viscérale qui au fond est l’endroit où l’Humain fait la différence entre le soi (l’individualité) et l’autre, l’étranger potentiellement dangereux au travers du processus de digestion. Le SNE est aussi intimement lié au système immunitaire étant en charge de protéger l’être humain de tous les agents pathogènes (virus, bactéries, parasites). Le Hara a donc un « mandat de protection » qui constitue sa principale activité au sein d’un homme-animal, dominé par ses besoins primaires (respirer, s’alimenter, se reproduire et se protéger) et par des sentiments inférieurs (peur, colère, désirs instinctifs, angoisses, etc.) ce qui lui laisse peu de potentiel pour faire évoluer le corps qu’il alimente.
Ce que l’on appelle le Haragei, le travail sur le Hara ne pourra donc se faire qu’en travaillant sur chaque corps d’une manière différente.
Nous voyons clairement que le Hara est aussi appréhendable au travers de la notion des cerveaux reptiliens et mammaliens. Ces deux cerveaux qui permettent à l’Humain d’assouvir ses besoins primaires pour le premier et à se socialiser pour le second, posent des limitent qui ne sont transcendables qu’au travers d’un très profond travail introspectif.
Le Hara est avant tout la source du Ki, lequel met en mouvement le corps physique et permet d’accomplir tout ce qui se passe en et hors de lui. Le pouvoir de l’individu sur son environnement se résume à la puissance de son Ki.
La compréhension du Hara équivaut à la compréhension de la Personnalité et sa maîtrise permet l’ouverture de la porte sur le Soi Divin.

Travailler son Hara : le Haragei


Le travail sur le Hara est appelé le Haragei. Son objectif est de permettre à l’individu de passer de sa condition d’homme-animal à celle d’Homme-Spirituel.
Il est donc évident que ce travail est profondément spirituel bien que les outils qu’il propose soient des exercices qui se vivent très concrètement via le corps physique. De plus, puisque le Hara produit le Ki, l’individu qui travaille correctement constate simplement que cela se traduit par un meilleur Ki, donc un plus grand impact de ses actes tant sur sa propre personne que sur son environnement.


Créer la communication interne


Si nous reprenons notre famille au comportement d’autiste et que nous essayons d’établir une communication de qualité, nous pourrons le faire qu’en établissant des règles de respect strictes. Tout simplement parce que la Mère, le Père et l’Enfant ont tous un langage différent qui apporte un regard spécifique sur la même chose.
Nos deux hémisphères ont deux points du vues qui ont tendances à s’opposer cependant en additionnant ce qu’ils nous apportent le résultat est bien supérieur à leur somme ! Si dans le même temps nous avons le courage d’accréditer nos émotions « brutes corporelles » nous parvenons à mettre autour d’une même table trois instances primordiales dans la prise de décision.
Effectivement cette nouvelle stratégie intérieure qui place la communication au centre des débats n’est pas facile à mettre en place. Parce que :
·       le cerveau gauche ne pourra pas prendre une décision tyrannique si le cerveau droit ne la « sent » pas.
·       Le cerveau droit ne parviendra pas à imposer une décision impliquant un grand changement si ce dernier n’est pas concrétisable de manière réaliste du point de vue du cerveau gauche
·       Le cerveau bicéphale ne pourra pas commander au corps d’effectuer un ordre si ce dernier lui hurle son impossibilité de le réaliser via le cerveau ventral

Cependant comme dans toute consultation, la mise en place de ce nouveau processus de fonctionnement interne apportera de multiples avantages à celui qui le fera.


Avantages multiples de ce mode de fonctionnement


Les avantages sont nombreux :
·       Possibilité de comprendre et de travailler à résorber les différentes causes de souffrances spécifiques à la personne
·       Capacité à développer une connaissance élargie et globale de la personnalité intérieure.
·       Potentialisation de toutes les ressources intérieures afin que la personne, par et pour elle-même, évolue de ce qu’elle est vers ce qu’elle désire devenir.
·       Etc.

Mais avant tout ce qui compte vraiment c’est le premier point positif constaté :

VIVRE MIEUX
Car au final c’est ce qui compte vraiment n’est-ce pas : une meilleure qualité de vie Ici et Maintenant. Consacrer son énergie à mettre en place le processus d’unification des différentes composantes de la réflexion permette d’en avoir une cohérente et en complète adéquation avec ce que la personne est vraiment au fond d’elle.
J’espère que cet article vous aura donné envie d’expérimenter par et pour vous-même ce qui poser dans cet article


                                                                                     Jean-Christian Balmat


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