mercredi 20 février 2013

Sagesse du Milieu / Article 5 : Travailler sur la déprime et la dépression


La déprime est une baisse de moral accompagnée d’une baisse d’intérêt pour les activités sociales habituelles. La déprime affecte le comportement, les émotions et le bien-être global. Les problèmes cognitifs sont fréquents : difficulté de concentration et à prendre des décisions. La déprime peut être accompagnée d’anxiété, d’un sentiment de vide, d’irritabilité voir d’un sentiment d’inutilité. D’autre part, des dérèglements alimentaires, ainsi que des troubles du sommeil (insomnies ou hypersomnies selon les cas) sont souvent constatés. Les individus déprimés se plaignent, en majorité, du manque d’énergie chronique.

La déprime se manifeste via des symptômes similaires, mais moins accentués, à la dépression et ne doit pas être confondu avec cette dernière. Si la déprime perdure dans le temps, il peut alors s’agir d’un trouble psychiatrique ou d’une dépression.

La dépression se caractérise essentiellement par un état de perte de motivation ou d'élan vital chez un individu. Les symptômes typiques de la dépression sont une perte d'espoir, d’envie et d'estime de soi. D'autres signes peuvent être constatés tels que l'anxiété ou l'angoisse, la fatigue, la tristesse, des pensées négatives, des idées noires, des intentions suicidaires ou d'autres modifications de l'humeur.

Il n’existe aucun test médical de la dépression. Par contre, si la personne éprouve fréquemment des idées négatives sur elle-même, le monde et le futur, elle se trouve sûrement dans un état dépressif.



Les causes de la dépression


Les causes de la dépression sont multiples, mais généralement liés à plusieurs chocs émotionnels (chocs traumatiques) ressentis négativement (chagrin, deuil, crise de couple, mobbing, viol, stress, etc.). Elle peut être la conséquence d’un milieu de vie hostile, qu’il soit familial, social ou professionnel.

Mon activité de thérapeute depuis 21 ans m’a permis de rencontrer énormément de personnes en état dépressif. Selon mes expériences, aucune d’entre elle n’est tombé en état dépressif du jour au lendemain. À chaque fois, j'ai pu constater des chocs successifs à l’âge adulte qui ont fini par avoir un effet négatif plongeant la personne dans un état dépressif.

On peut constater une perte très importante d’espoir, d’envie et de goût à la vie avec une estime de soi très mauvaise. Dans beaucoup de cas, les chocs traumatiques avaient amené les personnes à faire face à leur peur de la mort (voir article 3 sur la peur), les plaçant en face du néant. Bien que de bonne volonté, celles-ci étaient comme happées vers le bas par des idées négatives, voir morbides et avaient l’impression de s’y noyer. Cette succession d’événements négatifs avaient dégradé leur élan vital, les laissant dans un état de lassitude, pessimisme et de perte d’estime personnelle.


Effets de la dépression


En plus des effets bien connus décrits ci-dessus, il me semble important de signaler qu’en plus d’endurer des symptômes tels que la perte d'espoir, de l'envie, d'estime de soi, la dépression générait une inhibition grave de la personne. L’inhibition est un freinage ou un ralentissement de la formation des idées qui réduit le champ de la conscience et des intérêts de la personne. Celle-ci se replie sur elle-même et fuit les relations avec les autres. Cela engendre une douleur morale qui se manifeste par l’autodépréciation voir de l’autoaccusation et de l’autopunition.

Comme si cela ne suffisait pas, les personnes dépressives éprouvent un sentiment de culpabilité face à la société de par leur état. Au lieu d’aller chercher de l’aide, beaucoup restent repliés sur eux-mêmes, honteux de leur état.

De par leur manque d’énergie, elles ont du mal à garder le rythme de la société active et plus le temps passe, plus on constate généralement un isolement social.

Un des mots clefs pour définir la dépression est « séparation ». Cet état sort littéralement la personne dépressive de la société voir de sa propre famille.

Souvent, elles ont du mal à trouver de l’aide en dehors du milieu médical et thérapeutique, car notre société valorisant les winners a souvent beaucoup de mal à accepter cette faiblesse temporaire qu’est la dépression.



Cause de la dépression


Comme je l’ai évoqué, ma propre expérience me pousse à penser que la dépression est un déséquilibre grave des pulsions de vie et des pulsions de mort en la faveur de ces dernières. Les personnes dépressives, sans être coupables de ce fait, semblent ne voir plus que la face noire de la vie et glissent gentiment dans l’aggravation des symptômes.

Une série de chocs traumatiques a peu à peu amener une personne dans l’état dépressif. Il est vrai que chacun réagit différemment face à des chocs importants. Cependant, je me pose fréquemment la question de savoir comment la population réagiraient si les médicaments, l’alcool (qui est un puissant antidépresseur) et les drogues n’étaient plus disponible pendant un mois. Mon avis est que nous aurions une explosion des manifestations pathologiques.



Comment travailler sur l’état dépressif


La première chose est de consulter un médecin et/ou un thérapeute. Tout le travail que je suggère ci-dessous ne peut s’effectuer seul.

Ensuite, la personne dépressive devrait s’astreindre à réaliser certaines choses positives pour elle-même. Je suggère cela :
1.      Faire un bilan de sa vie en remontant le temps de façon à révéler les chocs qu’elle n’a pas « digérés » et de tenter de remonter à la source de sa dépression et de son état dépressif.

2.      En parallèle, un profond travail sur la revalorisation et l’estime de soi est important. Retrouver en soi le positif, le bon, les qualités (que l’on se reconnait et que les autres mettent en évidence). À ce niveau, l’entourage familial et amical est primordial : la personne dépressive ne doit pas s’enfermer, mais au contraire bénéficier de chaleur humaine dont elle manque et sortir de la honte à tout prix.

3.      Faire un travail d’acceptation totale de son état et le comprendre. La dépression est la perte de qualités que son l’espoir, l’envie et l’estime de soi, entre autres. Chaque personne dépressive peut comprendre l’origine de cela. En acceptant son état pour ce qu’il est, elle a une grande chance de comprendre les changements à apporter dans sa vie afin de sortir de cette ornière. La Vie est bien faite en tant que telle, rien n’arrive par hasard ; comprendre c’est accéder au pouvoir d’agir. Par exemple : comprendre qu’un deuil, même s’il est douloureux, nous amène à faire face à la mort. Il est explicable qu’une personne qui n’y ait jamais réfléchi et qui voit disparaitre soudainement un être cher, tombe en dépression. Par contre, un travail personnel de qualité peut démontrer que le décès de quelqu’un peut nous encourager à vivre notre vie pleinement et la mordre à pleines dents. Le but est de résorber les causes de la dépression : cela demande un courage énorme, celui d’oser tout remettre en question afin de comprendre le passé occulté jusque-là

4.      Mettre en place un nouveau mode de vie, intégrant l’expérience issue du travail sur les causes de la dépression. Retrouver l’espoir, l’envie de vivre et d’avoir des projets d’avenir est parfaitement possible une fois les causes de la dépression transcendées.



Conclusion


La dépression n’est pas une cause perdue bien que cela soit une problématique qu’il faille traiter très sérieusement. C’est une pathologie explicable et qui se soigne à condition de traiter la racine du mal sans honte et de changer le mode de vie qui a finalement conduit à cet état. La confiance en soi, l’espoir et l’envie de vivre sont meilleurs antidote à la dépression. Redonner un sens à sa vie est possible en retrouvant une vraie estime personnelle.



                                                                                      Jean-Christian Balmat

jeudi 7 février 2013

Sagesse du Milieu / Atteindre ses buts : Article 2


Les moyens d’atteindre ses rêves nécessitent un changement radical


Nous avons vu dans le premier article à quel point les rêves sont un constituant essentiel du bonheur de l’être humain.
Le but de ce deuxième article est de déterminer les moyens qui existent pour atteindre ces rêves !



Qu’est-ce qui empêche la réalisation des rêves


Posez-vous la question de ce qui vous retient dans ce que « ce que vous êtes » et vous empêchent de réaliser « ce que vous voulez devenir ».

Comme nous l’avons vu dans le premier article, le fait de s’autoriser à avoir des rêves constitue la première étape de ce processus. La 2ème représente le mouvement que vous effectuez de « ce que vous êtes » vers « ce que vous voulez devenir ». Et c’est à ce moment-là que commencent les vraies difficultés :
·         il existe tout une première série de freins de nature psycho-affective, donc intérieure d’une part
·         et d’autre part des freins d’ordre psycho-social, donc extérieur. Voyons cela en détail.



Les freins d’ordre psycho affectif


Les freins d’ordre psycho-affectif sont tous les éléments qui vont freiner, voir empêcher la personne d’atteindre ses buts. A l’image d’une enclume à laquelle la personne serait attachée, ils vont retenir, immobiliser la personne dans sa situation actuelle.
Pour les éliminer, il conviendra d’effectuer un travail intérieur profond et honnête, avec ou sans l’aide de quelqu’un. Voici quelques exemples de freins psycho-affectifs.



La négativité


La définition de la négativité dans ce contexte précis est l’acte de ce percevoir intérieurement négativement. Le fait de le faire a pour effet de donner lancé un programme relayé par le subconscient. Sachant que ce dernier fait office au niveau du psychisme de pilote automatique, il n’est pas étonnant que la personne négative intérieurement génère des actions imprégnées du même négativisme qui « plombe » sa vie.
Mon expérience de thérapeute de 23 ans m’a convaincu que la racine du négativisme se trouve dans le manque d’amour de la personne envers elle-même. Ce dernier est la plupart du temps issu de l’enfance durant laquelle la personne n’a pas reçu suffisamment d’affection et d’encouragement.
Devenir positif passe donc par l’amour de soi (de sa personnalité profonde), non comme un acte égocentrique mais comme un acte de profonde acceptation de tout ce que la personne EST et ce, par et pour elle-même. Le fait d’accepter ses qualités et ses défauts permet de procéder à un « état des lieux » réaliste afin de se projeter dans un rêve qui sera l’expression de l’accession aux idéaux de la personne à partir de son état réel. La concrétisation du positivisme passe enfin par la profonde foi en elle-même et dans sa capacité de changer sa vie que la personne développe par et pour elle-même.



La peur


La peur de l’échec est générée par une dévalorisation intérieure plus ou moins consciente qui génère une incapacité d’atteindre l’objectif du rêve.
La peur d’échouer peut et doit être contrée par un profond travail de revalorisation intérieure avec, si nécessaire, l’aide d’un thérapeute.
La peur est souvent ce qui génère extérieurement la lâcheté face à l’acte, c’est-à-dire l’abandon de l’objet du rêve au lieu de la conquête de l’objet du rêve. La lâcheté est l’inverse du courage. Là encore mon expérience de thérapeute m’a convaincu que le courage est le fait d’affronter sa peur et non l’absence de peur. Celui qui ne connait pas la peur est un fou alors que le courageux sort sa peur de l’ombre pour mieux lui faire face.
Comme je le disais dans un article précédent le pire que l’on puisse se faire c’est d’avoir peur de sa peur. Cependant en apprenant à s’aimer et à s’accepter chacun peut apprivoiser sa peur et s’en approcher assez pour la comprendre, ce afin de combler en lui ses manques de façon à résorber sa peur. Le monde ne s’est pas fait en un jour ; il en va de même à ce niveau.



Les freins d’ordre psycho-social


Les freins d’ordre psycho-social sont tous les éléments verbaux, comportementaux et gestuels qui influencent négativement la personne dans son environnement familial et social. Ils agissent à l’image de murs qui se placent entre la personne et ses rêves.
En voici certains exemples classiques :



Les limites posées par la famille


Chaque famille détermine un certain type de fonctionnement d’un point du vue psycho-comportemental. C’est-à-dire qu’elle différencie ce qui est juste et de ce qui est faux, d’un point de vue totalement subjectif : c’est la loi familiale
L’histoire d’une famille est la sève de l’arbre généalogique de celle-ci. En bien ou en mal, cette sève nourrit chaque membre de la famille. A chaque génération cette dernière s’additionne d’une partie des expériences de ses membres.
Pour chaque être humain, l’acte d’émancipation de la loi familial (afin de créer la sienne) est angoissant dans le sens où cela générera de facto un sevrage de la sève familial donc une peur du manque plus ou moins consciente de « famine affective ». Il est important de rappeler que l’émancipation affective est à l’affect ce que le sectionnement du cordon ombilical est au corps physique. Il présuppose une capacité totale d’autonomie de la personne : celle-ci se donner le droit de penser et d’éprouver par elle-même sans le besoin de rechercher l’approbation systématique extérieure.
Il est juste et bon qu’une personne qui rêve d’une vie meilleure transcende la loi familiale. Cependant dans la pratique il arrive parfois que sa famille ne comprenne pas sa façon de penser ou d’agir et lui mettent des bâtons dans les roues.
Il me semble important de ne pas considérer sa famille comme un obstacle et de se donner le droit d’exister en la laissant choisir son propre fonctionnement. Une famille fonctionne comme un individu : il arrive parfois que son système d’adaptation soit un peu…grippé. Dans ce cas il convient de ne pas la heurter sans pour autant renoncer aux rêves.



Les railleries de la société


Lorsque le rêve est trop différent des canons sociaux comportementaux ou idéologiques de la société, celle-ci peut par l’intermédiaire d’un individu ou d’un groupe décourage la personne de réaliser son rêve.
Pour autant que la nature du rêve soit positive et bonne, il arrive que lorsque le rêve est trop innovent, différent de la norme sociétale, il génère une réaction inverse donc conservatrice de la société.
Par contre cela ne veut en aucun cas dire que la personne doive abandonner son rêve mais plutôt qu’il lui faille renforcer la structure de celui-ci. Prenons l’exemple parlant des droits civiques des noirs américains : des personnes comme le révérend Martin Luther King ont dû argumenter un concept novateur face à la société conservatrice (pour ne pas dire rétrograde de l’époque). Pourtant son idée était on ne peut plus positive et valorisante pour l’être humain en général. Il leur a fallu du temps et beaucoup de sacrifices pour accéder à des droits qui nous semblent couler de source actuellement.
Chaque nouveau rêve, chaque nouvelle idée lorsqu’elle est exprimée par une personne en société est susceptible d’être rejeté. En prenant cela positivement, cela permet à son concepteur de la renforcer intérieurement afin qu’elle soit plus forte la prochaine fois. A final, la personne qui accepte ce principe, sera au bénéfice d’un projet plus solide et plus réaliste.



Chacun est libre d’écrire sa propre histoire


Que l’on l’admette ou non, nous avons tous une personnalité à deux composantes, pour schématiser on peut dire que :
·         Une bonne partie, généreuse, positive, constructrice et pleine d’amour que l’on peut appeler l’ange
·         Une mauvaise partie, égoïste, négative, destructrice et pleine de haine que l’on peut appeler le démon

Selon que l’on décide de nourrir l’une ou l’autre partie, notre personnalité évolue plutôt vers le positif ou alors vers le négatif. Ces deux parties de nous-mêmes se nourrissent de ce que nous pensons et éprouvons. Plus exactement, nous nourrissons une partie ou l’autre en fonction de la qualité de nos pensées et émotions. Si nous prenons cela de manière fataliste tout ce phénomène n’est qu’un drame perpétuel.
Par contre, pour les plus courageux d’entre nous il s’agit de transcender activement les démons intérieurs (colère, avarice, malveillance, envie, orgueil, paresse, etc.) en les exorcisant avec des anges ou vertus, dont voici quelque exemple
1.      Droiture : est la capacité d’aligner (de se tenir droit) sa pensée et son émotion afin que le corps soit la pure et fidèle expression de ces dernières et que ces trois parties de l’être humain se dirigent ensemble vers le rêve.
2.      Courage : est une qualité qui requiert la peur pour se manifester. Il est la capacité que se donne l’être humain de transcender sa peur afin d’aller plus loin dans l’accomplissement d’actes qui jusque-là lui semblaient impossible afin d’atteindre ses rêves
3.      Bienveillance : est la qualité d’âme qui fait de l’Homme un être qui souhaite ardemment et de tout son cœur le bien et le bonheur d’autrui sans s’oublier pour autant.
4.      Politesse : est la qualité qui permet de reconnaitre l’autre dans ses spécificités et de le traiter dans le respect de celles-ci. Elle reconnait à l’individu le droit d’éprouver ses propres sentiments. Elle permet des rapports sociaux respectueux et équilibrés.
5.      Sincérité : est l’expression de sentiments vrais au moyen de la vérité. Elle est une vertu de clarté et de transparence dans les rapports humains. Elle implique l’adéquation entre le ressenti interne et le comportement social.
6.      Honneur : est, extérieurement, acquis grâce à des actes reconnus par la société. D’un point de vue interne et ésotérique, l’honneur est l’acte dans le monde physique qui rend honneur à l’Homme Spirituel ou Âme par la qualité de celui-ci. L’Absence de vengeance, le respect total de l’intégrité de l’autre, la renonciation aux actions dégradantes ou dévalorisantes sont autant d’actes qui permettent d’être honorable. C’est le comportement juste.
7.      Loyauté : est le dévouement envers une cause ou une personne. Elle implique la fidélité, la rectitude, la fiabilité et la crédibilité. Elle s’oppose à la tromperie et au mensonge.

Ces qualités et celles qui vous voudrez y ajouter permettent d’accéder à une attitude globale qui rend possible les changements qui s’imposent pour accéder aux rêves ou autrement dit créé le chemin entre « ce qui je suis » et ce que je veux devenir ».
En résumé, si l’être humain choisit consciemment de nourrir de bonnes pensées et des émotions de qualité, il se rapproche chaque jour de ces rêves et idéaux !



                                                                                     Jean-Christian Balmat