mercredi 1 mai 2013

Sagesse du Milieu: Le centre de l’homme n’est pas sa tête mais son ventre (article 1)


Depuis l’Antiquité, l’occidental se civilise en rationalisant sa pensée, en brimant ses émotions.
Devenir adulte en Occident signifie trop souvent dominer ses émotions jusqu’à complétement les étouffer sous des tonnes de carapaces diverses (et finalement plus ridicules les unes que les autres, parce qu’inutiles). D’ailleurs ne dit-on pas « cesse d’être un enfant » à quelqu’un qui se fait submerger par ses émotions soudainement ?

Durant toute l’ère chrétienne, ce que l’Occident a gagné en efficacité rationnelle, il l’a perdu en qualité d’écoute de ses émotions. À force de brimer ses émotions, l’occidental conquérant a fini par inventer la psychanalyse et la psychothérapie tout en continuant à contenir ses émotions à grands coups d’antidépresseurs, d’anxiolytiques et autres médicaments de la famille des benzodiazépines[1]. Quand ce n’est pas en consommant l’anxiolytique du pauvre : l’alcool.



Le Hara selon la médecine orientale[2]


Le Centre de gravité est aussi appelé dantian en chinois, Hara ou seika tanden en japonais.
Depuis des millénaires la médecine indo-tibétaine et sa fille chinoise nous parlent du Hara comme de l’océan d’énergie.
Étant le centre symbolisant la réunion des quatre corps inférieurs :

L’Homme-Matériel
Moi égoïste
Monde de la Matière : Quatre corps inférieurs
Mental (Intellectuel)
Mental
Laryngé
Thyroïde-Parathyroïde
Astral
Égotiste
Ombilical
Pancréas
Éthérique
Instinctif
Sacré
Gonades
Dense
Analytique
Basal Surrénales
Tableau 1 de l’auteur

Le Hara est l’endroit à l’intérieur duquel se mélangent les énergies psychiques (corps mental), affectives (corps astral) et énergétiques (corps éthériques). Le terme d’ « Océan d’énergie » utilisé pour déterminer cette partie de l’Homme-Spirituel a son explication dans le fait qu’au sein du Hara, trois énergies se brassent et peuvent créer, dans certains cas, de véritables tempêtes aussi destructrices que celles que les marins et les personnes vivant au bord des océans peuvent connaître.



Compréhension élargie du Hara[3]


En tenant compte des Sept Corps Subtils de l’Homme-Spirituel, le Hara est au centre des quatre corps inférieurs et permet par un long travail personnel de maîtriser sa production d’énergie, appelée « Chi » en chinois et « Ki » en japonais.

Le Hara est au centre de trois corps, mental, astral et éthérique, qui produisent une énergie alimentant le quatrième, le corps physique. Sachant que ce dernier est périssable, mortel, et fragile, le Hara doit non seulement fournir une énergie permettant l’action, la mise en mouvement du corps, mais également une énergie réparatrice et régénératrice afin de « réparer » le véhicule physique.

Comme nous l’avons vu plus haut, le Hara correspond au SNE, ce cerveau viscéral qui, au fond, est l’endroit où l’Homme fait la différence entre le soi, l’individualité et l’autre, l’étranger potentiellement dangereux, au travers du processus de digestion. Le SNE est aussi intimement lié au système immunitaire devant protéger l’être humain de tous les agents pathogènes, virus, bactéries, parasites... Le Hara a donc un « mandat de protection » qui constitue sa principale activité au sein d’un homme-animal, dominé par ses besoins primaires, respirer, s’alimenter, se reproduire et se protéger, et par des sentiments inférieurs : peur, colère, désirs instinctifs, angoisses, et cætera, ce qui lui laisse peu de potentiel pour faire évoluer le corps qu’il alimente.

Ce que l’on appelle le Haragei, le travail sur le Hara, ne pourra donc se faire qu’en travaillant sur chaque corps d’une manière différente.

Nous voyons clairement que le Hara est aussi appréhendable au travers de la notion des cerveaux reptiliens et mammaliens, ces deux cerveaux, qui permettent à l’Humain d’assouvir ses besoins primaires pour le premier et à se socialiser pour le second, posent des limites qu’on ne peut transcender qu’au travers d’un très profond travail introspectif.

Le Hara est avant tout la source du Ki, lequel met en mouvement le corps physique et permet d’accomplir tout ce qui se passe dans et hors de lui. Le pouvoir de l’individu sur son environnement se résume à la puissance de son Ki.

La compréhension du Hara équivaut à la compréhension de la Personnalité et sa maîtrise permet l’ouverture de la porte sur le Soi Divin.



Mais qu’est-ce qu’une émotion


L'émotion est une expérience psychophysiologique complexe de l'état d'esprit d'un individu lorsqu'il réagit aux influences biochimiques (interne) et environnementales (externe). Plus simplement dit, l’émotion est l’interprétation qu’une personne fait d’une situation, d’un état ou d’une action qu’il vit. L’émotion est totalement propre à l’individu qui l’éprouve, c'est-à-dire qu’à stimulus similaire, les personnes éprouveront toutes une émotion au moins légèrement différente sans qu’aucune n’ait tort !!

On distingue deux types d’émotions[4] :
1.     Émotions instinctives (traitées par les amygdales) : directement en liaison avec les quatre besoins physiologiques de base (respiration, nutrition, sexualité, protection de l’intégrité)
2.     Émotions cognitives (traitées par le cortex préfrontal) : elles sont issues d’un processus de réflexion volontaire, ce qui les différencient des premières.



L’émotion-information


L’émotion retranscrit dans le domaine psycho-affectif cérébral, les sensations récoltées par les cinq sens du corps physique. Elle est une retranscription au niveau cérébral de ce que le corps sent de l’environnement dans lequel il baigne.

Elle est essentielle afin « que le cerveau sente le monde physique ». L’émotion est l’interface entre le monde physique du corps et le monde de la pensée du cerveau.

Cette information permet au cerveau via le système d’adaptation de modifier ces ordres au corps.
Sans elle, l’être humain est dénué du pouvoir qui consiste à nuancer ses réponses. Sans émotions, l’être humain devient une machine binaire qui fait (1) ou ne fait pas (0) sans aucune nuance et connexion avec le monde extérieur.

L’animal dépourvu de cerveau cognitif (voir ci-dessous) et pourtant doté d’un cerveau mammalien qui lui permet d’avoir des comportements propres à son espèce qu’il transmet à sa descendance. Les émotions primitives se traduisent essentiellement en termes de plaisir-douleur.



L'émotion, matériau de la mémoire


L’émotion constitue le matériau de base de la mémoire, donc notre histoire personnelle et par là même notre perception du monde.
Il existe deux façons d’utiliser sa mémoire émotionnelle :
·       Positivement en tirant toute l’expérience de notre passé en y incluant toutes nos erreurs.
·       Négativement en niant la teneur de celle-ci. Choisir cette solution, c’est rentrer dans le déni, terreau favori des névroses, des refoulements et autres secrets de famille.


La mémoire émotionnelle est susceptible de devenir une source de sagesse pour celui qui saura le lire correctement : à savoir sans dénie, mais avec indulgence et compréhension, afin d’éviter de rejeter le faible, celui qui doute, celui qui a trébuché en nous. Parvenir à récapituler en acceptant notre imperfection passée dans le but de devenir meilleur dans le futur, permet à l’être humain volontaire de se débarrasser de chaines que le relient à un passé douloureux.

Par contre, pour celui qui subit son passé, la mémoire émotionnelle officie comme un gardien qui empêche la reproduction de ce qui a fait mal dans le passé. A priori, cette protection est un excellent programme pour maintenir la vie, mais en procédant via par exemple le refoulement, l’évitement et l’effacement de la conscience, la mémoire émotionnelle peut devenir un outil qui réduit comme une peau de chagrin les possibilités de réponse (voir de les rendre totalement impossible) en cas de situations présentes rappelant des événements passés traumatisants.

On peut donc dire que tous les chocs du passé refoulés et déniés sont peut-être bien inexistants pour le cerveau crânien qui, en quelque sorte, les enfuit dans le ventre. C’est l’état de négation de la souffrance de la personne par elle-même. Les conséquences sont donc étouffées « dans les tripes ».
Un grand nombre de maladies auto-immunes peuvent être expliquées et raison de plus lorsqu’elles se logent dans les intestins !



                                                                                     Jean-Christian Balmat





[1] Les benzodiazépines (BZD) sont une classe de composés chimiques formés d'un cycle de diazépine fusionné avec un cycle de benzène. Elles forment une classe de médicaments psychotropes utilisés dans le traitement de l'anxiété, de l'insomnie, de l'agitation psychomotrice, des convulsions, des spasmes, ou dans le contexte d'un syndrome de sevrage alcoolique. Les benzodiazépines agissent sur les neurotransmetteurs des neurones du système nerveux central en augmentant leur activité inhibitrice. À cette fin, les benzodiazépines sont utilisées afin de provoquer un état de sédation ou pour leurs propriétés hypnotiques, anxiolytiques, antiépileptiques, amnésiantes et myorelaxantes.
[2] Extrait du livre « Le Shiatsu Holistique, l’autre façon d’appréhender la Santé » en cours de publication.
[3] Extrait du livre « Le Shiatsu Holistique, l’autre façon d’appréhender la Santé » en cours de publication.
[4] Voir à ce sujet mon article intitulé « Choisir entre les deux chemins de la peur ou celui du plaisir ».

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