Depuis l’Antiquité, l’occidental se civilise en rationalisant sa pensée,
en brimant ses émotions.
Devenir adulte en Occident signifie trop souvent dominer ses émotions
jusqu’à complétement les étouffer sous des tonnes de carapaces diverses (et finalement
plus ridicules les unes que les autres, parce qu’inutiles). D’ailleurs ne
dit-on pas « cesse d’être un enfant » à quelqu’un qui se fait
submerger par ses émotions soudainement ?
Durant toute l’ère chrétienne, ce que l’Occident a gagné en efficacité
rationnelle, il l’a perdu en qualité d’écoute de ses émotions. À force de
brimer ses émotions, l’occidental conquérant a fini par inventer la
psychanalyse et la psychothérapie tout en continuant à contenir ses émotions à
grands coups d’antidépresseurs, d’anxiolytiques et autres médicaments de la
famille des benzodiazépines[1].
Quand ce n’est pas en consommant l’anxiolytique du pauvre : l’alcool.
Le Hara
selon la médecine orientale[2]
Le Centre de gravité est aussi appelé dantian en chinois, Hara
ou seika tanden en japonais.
Depuis des millénaires la médecine indo-tibétaine et sa
fille chinoise nous parlent du Hara comme de l’océan d’énergie.
Étant le centre symbolisant la réunion des quatre corps
inférieurs :
L’Homme-Matériel
|
Moi égoïste
|
Monde de la Matière :
Quatre corps inférieurs
|
Mental
(Intellectuel)
|
Mental
|
Laryngé
Thyroïde-Parathyroïde
|
Astral
|
Égotiste
|
Ombilical
Pancréas
|
|||
Éthérique
|
Instinctif
|
Sacré
Gonades
|
|||
Dense
|
Analytique
|
Basal
Surrénales
|
Tableau 1
de l’auteur
Le Hara est l’endroit à l’intérieur duquel se mélangent les
énergies psychiques (corps mental), affectives (corps astral) et énergétiques
(corps éthériques). Le terme d’ « Océan d’énergie » utilisé pour
déterminer cette partie de l’Homme-Spirituel a son explication dans le fait
qu’au sein du Hara, trois énergies se brassent et peuvent créer, dans certains
cas, de véritables tempêtes aussi destructrices que celles que les marins et
les personnes vivant au bord des océans peuvent connaître.
Compréhension
élargie du Hara[3]
En tenant compte des Sept Corps Subtils de
l’Homme-Spirituel, le Hara est au centre des quatre corps inférieurs et permet
par un long travail personnel de maîtriser sa production d’énergie, appelée
« Chi » en chinois et « Ki » en japonais.
Le Hara est au centre de trois corps, mental, astral et
éthérique, qui produisent une énergie alimentant le quatrième, le corps
physique. Sachant que ce dernier est périssable, mortel, et fragile, le Hara
doit non seulement fournir une énergie permettant l’action, la mise en
mouvement du corps, mais également une énergie réparatrice et régénératrice afin
de « réparer » le véhicule physique.
Comme nous l’avons vu plus haut, le Hara correspond au SNE,
ce cerveau viscéral qui, au fond, est l’endroit où l’Homme fait la différence
entre le soi, l’individualité et l’autre, l’étranger potentiellement dangereux,
au travers du processus de digestion. Le SNE est aussi intimement lié au
système immunitaire devant protéger l’être humain de tous les
agents pathogènes, virus, bactéries, parasites... Le Hara a donc un
« mandat de protection » qui constitue sa principale activité au sein
d’un homme-animal, dominé par ses besoins primaires, respirer, s’alimenter, se
reproduire et se protéger, et par des sentiments inférieurs : peur,
colère, désirs instinctifs, angoisses, et cætera, ce qui lui laisse peu de potentiel
pour faire évoluer le corps qu’il alimente.
Ce que l’on appelle le Haragei, le travail sur le Hara, ne
pourra donc se faire qu’en travaillant sur chaque corps d’une manière
différente.
Nous voyons clairement que le Hara est aussi appréhendable
au travers de la notion des cerveaux reptiliens et mammaliens, ces deux
cerveaux, qui permettent à l’Humain d’assouvir ses besoins primaires pour le
premier et à se socialiser pour le second, posent des limites qu’on ne peut
transcender qu’au travers d’un très profond travail introspectif.
Le Hara est avant tout la source du Ki, lequel met en
mouvement le corps physique et permet d’accomplir tout ce qui se passe dans et
hors de lui. Le pouvoir de l’individu sur son environnement se résume à la
puissance de son Ki.
La compréhension du Hara équivaut à la compréhension de la
Personnalité et sa maîtrise permet l’ouverture de la porte sur le Soi Divin.
Mais qu’est-ce qu’une émotion
L'émotion est une expérience psychophysiologique complexe de l'état
d'esprit d'un individu lorsqu'il réagit aux influences biochimiques (interne)
et environnementales (externe). Plus simplement dit, l’émotion est l’interprétation qu’une personne fait d’une
situation, d’un état ou d’une action qu’il vit. L’émotion est totalement propre à l’individu qui l’éprouve, c'est-à-dire qu’à stimulus similaire, les personnes éprouveront toutes une émotion au moins légèrement
différente sans qu’aucune n’ait tort !!
On distingue deux types d’émotions[4] :
1.
Émotions instinctives (traitées
par les amygdales) : directement en liaison avec les quatre besoins
physiologiques de base (respiration, nutrition, sexualité, protection de
l’intégrité)
2.
Émotions cognitives (traitées par
le cortex préfrontal) : elles sont issues d’un processus de réflexion volontaire,
ce qui les différencient des premières.
L’émotion-information
L’émotion retranscrit dans le domaine psycho-affectif cérébral, les
sensations récoltées par les cinq sens du corps physique. Elle est une retranscription
au niveau cérébral de ce que le corps sent de l’environnement dans lequel il
baigne.
Elle est essentielle afin « que le cerveau sente le monde
physique ». L’émotion est l’interface entre le monde physique du corps et
le monde de la pensée du cerveau.
Cette information permet au cerveau via le système d’adaptation de
modifier ces ordres au corps.
Sans elle, l’être humain est dénué du pouvoir qui consiste à nuancer ses
réponses. Sans émotions, l’être humain devient une machine binaire qui fait (1)
ou ne fait pas (0) sans aucune nuance et connexion avec le monde extérieur.
L’animal dépourvu de cerveau cognitif (voir ci-dessous) et pourtant doté
d’un cerveau mammalien qui lui permet d’avoir des comportements propres à son
espèce qu’il transmet à sa descendance. Les émotions primitives se traduisent
essentiellement en termes de plaisir-douleur.
L'émotion, matériau de la mémoire
L’émotion constitue le matériau de base de la mémoire, donc notre histoire
personnelle et par là même notre perception du monde.
Il existe deux façons d’utiliser sa mémoire émotionnelle :
· Positivement en tirant toute l’expérience
de notre passé en y incluant toutes nos erreurs.
· Négativement en niant la teneur de
celle-ci. Choisir cette solution, c’est rentrer dans le déni, terreau favori des
névroses, des refoulements et autres secrets de famille.
La mémoire émotionnelle est susceptible de devenir une
source de sagesse pour celui qui saura le lire correctement : à savoir
sans dénie, mais avec indulgence et compréhension, afin d’éviter de rejeter le faible, celui qui doute, celui
qui a trébuché en nous. Parvenir à récapituler en acceptant notre
imperfection passée dans le but de devenir meilleur dans le futur, permet à
l’être humain volontaire de se débarrasser de chaines que le relient à un passé
douloureux.
Par contre, pour celui qui subit son passé, la mémoire
émotionnelle officie comme un gardien qui empêche la reproduction de ce qui a
fait mal dans le passé. A priori, cette protection est un excellent programme
pour maintenir la vie, mais en procédant via par exemple le refoulement,
l’évitement et l’effacement de la conscience, la mémoire émotionnelle peut
devenir un outil qui réduit comme une peau de chagrin les possibilités de
réponse (voir de les rendre totalement impossible) en cas de situations
présentes rappelant des événements passés traumatisants.
On peut donc dire que
tous les chocs du passé refoulés et déniés sont peut-être bien inexistants pour
le cerveau crânien qui, en quelque sorte, les enfuit dans le ventre. C’est l’état
de négation de la souffrance de la personne par elle-même. Les conséquences
sont donc étouffées « dans les tripes ».
Un grand nombre de
maladies auto-immunes peuvent être expliquées et raison de plus lorsqu’elles se
logent dans les intestins !
Jean-Christian Balmat
[1] Les
benzodiazépines (BZD) sont une classe de composés chimiques formés d'un cycle
de diazépine fusionné avec un cycle de benzène. Elles forment une classe de
médicaments psychotropes utilisés dans le traitement de l'anxiété, de
l'insomnie, de l'agitation psychomotrice, des convulsions, des spasmes, ou dans
le contexte d'un syndrome de sevrage alcoolique. Les benzodiazépines agissent
sur les neurotransmetteurs des neurones du système nerveux central en
augmentant leur activité inhibitrice. À cette fin, les benzodiazépines sont
utilisées afin de provoquer un état de sédation ou pour leurs propriétés
hypnotiques, anxiolytiques, antiépileptiques, amnésiantes et myorelaxantes.
[2]
Extrait du livre « Le Shiatsu Holistique, l’autre façon d’appréhender la
Santé » en cours de publication.
[3]
Extrait du livre « Le Shiatsu Holistique, l’autre façon d’appréhender la
Santé » en cours de publication.
[4] Voir
à ce sujet mon article intitulé « Choisir entre les deux chemins de la peur
ou celui du plaisir ».
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