Les trois
cerveaux et la place de l’émotion-intégration
Le cerveau est une composante très particulière du système
nerveux de l’Homme. Le but de ce chapitre n’est pas d’appréhender la réalité
physiologique du cerveau, mais d’appréhender le cerveau comme
« gestionnaire et producteur » de la psyché et de l’affect. Ce
cerveau qui gère le monde intérieur et les interactions avec le monde extérieur
a donné naissance à l’étude approfondie du comportement humain au sens large.
Connaitre le cerveau de l’Homme, c’est accéder au pouvoir d’évoluer vers une
vie meilleure.
Nous vivons une époque magnifique où la Connaissance
Ancestrale rejoint et est confirmée par la Science pragmatique.
Le Professeur Henri Laborit a depuis un demi-siècle, affirmé
que nous avions trois cerveaux. En effet, sa théorie repose sur un fait
indéniable : nous, êtres humains, sommes (censés être) l’organisme le plus
évolué de la planète. Donc une évolution de la bactérie à nous s’est déroulée
au fil des âges. L’encéphale s’est développé du cerveau primitif dévolu à
satisfaire les besoins vitaux de base en passant par celui du mammifère
supérieur qui inclut toute une série de comportements propre à l’espèce,
jusqu’au cerveau humain capable d’abstraction.
De proto-cerveau, nous sommes parvenus à cette merveilleuse
machine à penser que nous avons à l’heure actuelle, tellement merveilleuse que
nous n’en maîtrisons la plupart du temps qu’une partie infime.
Selon le Pr. Laborit, nous aurions :
Trois cortex
Le cerveau, en plus des deux hémisphères, se décompose en
trois cortex. Ce découpage s’explique par la lente évolution de l’homme. En
10'000'000 d’années et 500'000 générations successives, nous sommes descendus
de l’arbre pour monter dans la voiture. Nous sommes passés d’un comportement
instinctif de mammifère supérieur à celui de l’homme qui sait qu’il pense (Homo
sapiens sapiens). Ces trois cerveaux, du plus ancien au plus récent,
sont :
1.
Le paléo-cortex, ou cerveau
reptilien, s’occupe de la survie et des fonctions vitales de base dans le
présent : manger, rester vivant puis se reproduire. Ce cerveau est très
rationnel et froid, voire cruel au besoin, car dépositaire de l'instinct de
conservation. Sa première fonction est d'assurer l'homéostasie en satisfaisant
aux besoins vitaux de base[1].
Il assure la régulation de notre respiration, de notre rythme cardiaque, de
notre tension artérielle, de notre température, de nos échanges hydriques,
gazeux et ioniques. Il assure la satisfaction de nos besoins primaires ou besoins
vitaux tels que l'alimentation, le sommeil, la reproduction. Il fonctionne
souvent de manière automatique sans que la réflexion consciente intervienne.
La durée de sa mémoire est de maximum 48 à 72h. Ensuite, tout ce qui n’est pas
considéré comme utile est « jeté ». Apprivoiser la bête (cerveau reptilien).
2. Le cerveau mammalien ou limbique évite ce qui, dans le passé, a
fait mal et reproduit ce qui fait du bien. C’est l’aspect associatif de la
pensée, ce qui fait que l’expérience dans la matière a tendance à emprisonner
dans des réflexes comme ceux mis en évidence par Pavlov. Le cerveau mammalien
est dominé donc par les émotions, les rituels comportementaux, convictions
(croyances, conditionnements) provenant de son passé (ainsi que de sa famille, race
et nation via la génétique et l’éducation). Il est responsable des choix
conditionnés (donc liberté très limitée) et il permet les émotions et déclenche
les réactions d'alarmes du stress. Il garde en mémoire, en conséquence acquiert une
expérience transmissible à l’enfant ! Évidemment qu’après ça, se libérer
des croyances et comportements conditionnés nécessite un « petit »
effort ! (voir ci-dessous). Civiliser
l’homme-animal (cerveau mammalien).
3.
Le néocortex, ou cerveau
intellectuel : conceptualise, arrange les actions du reptilien et relie le
passé au présent afin de se projeter dans l’avenir. Aspect cognitif de la
pensée, il permet notamment le raisonnement logique, le langage et
l'anticipation des actes. Élever l’homme-spirituel (cerveau cognitif)
C’est évidement dans le cerveau mammalien que l’émotion à ses racines. Elle
permet de définir la qualité de la relation que l’individu établit avec le
monde extérieur sur une échelle plaisir-douleur.
Sachant que le cerveau humain est programmé par défaut à reproduire ce
qui a par le passé a généré du plaisir, l’émotion sert de
« baromètre » et déclenche des réactions de rejet face à tous ce qui
est susceptible de générer de la douleur.
La perception du Monde
qu'à un individu est directement dépendante des émotions qu’il éprouve lors
qu’il rentre en relation avec ce dernier.
·
La conséquence directe d’une
émotion plaisante est l’ouverture de la personne au monde. Il en résulte l’expression
saine et complète de la pulsion de vie, à savoir des actions et des relations
positives dans lesquelles l’individu se valorise lui-même et les autres.
L’individu se sent accepté, apprécié et aimé.
·
La conséquence directe d’une
émotion douloureuse est la fermeture de la personne au monde. Il en résulte le
blocage de tout ou partie de sa nature profonde, laquelle est remplacé par des
actions et des relations négatives dans lesquelles l’individu se dévalorise
lui-même et perçoit le monde comme anormalement agressif. L’individu se sent
rejeté, dénigré et ressent un manque d’amour.
La perception positive
du monde par l’individu lui permet d’accéder à son plein potentiel intellectuel
et émotionnel, ce qui le conduit à se développer, évoluer et exprimer
pleinement ce qu’il est.
Si un individu perçoit
négativement le Monde, soit parce que son environnement est réellement négatif,
toxique ou qu’il a subi un grand choc émotionnel non traité ; il plonge
alors dans un état de stress qui peut devenir chronique avec son cortège de
symptômes graves que j’ai déjà évoqués dans de nombreux articles précédents.
L’émotion qui engendre une réponse
Comme nous l’avons vu ci-dessus :
1.
L’action de l’environnement de
l’individu
2.
Déclenche une émotion chez ce
dernier, qui peut être :
3.
Plaisante, bonne, > qui
déclenchera une réponse positive emprunte d’attirance pour ce qui a généré
cette émotion plaisante
4.
Douloureuse, mauvaise (dans le
sens dangereuse pour l’intégrité de la personne) > qui déclenchera une
réponse négative emprunte de répulsion pour ce qui a généré cette perception
douloureuse
L’idéal pour un être humain est bien entendu d’évoluer dans
un environnement positif qui le reconnait pour ses valeurs et plus globalement
sa personnalité propre.
La réponse normale d’un être humain quand il perçoit une
douleur est d’agir afin de s’éloigner de la source de la douleur. Le fait de
prendre de la distance avec un environnement demande de changer de comportement
et de stratégie de vie, ce qui constitue un excellent moyen de stimuler la
capacité d’adaptation de l’être humain.
Par contre, s’il ne peut s’en éloigner, il tombe alors en état
de stress. État qui engendre à terme un syndrome de désadaptation.
En résumé, l’émotion
constitue la meilleure source d’information pour l’être humain sur la nature de
son environnement présent. La nier équivaut à prendre le risque de dénier
l’aspect négatif, toxique voir dangereux de son environnement.
L’émotion est essentielle, car elle relie les stimuli de l’environnement à l’histoire de la personne.
Cette dernière interprétera en fonction de son éducation et de son histoire
personnelle.
Les
conséquences de la négation des émotions
À l’image d’un ami
qui se met à hurler parce que l’on ne l’écoute pas, le ventre hurle sa
souffrance via certaines émotions qui ont comme propriété de réduire en partie
ou complétement la capacité de réponse (tant en actes que d’un point de vue
verbal) : angoisses, déprime, certaines colères par exemple. Le syndrome
d’inhibition étant surement le moyen le plus radical d’expression d’une
déconnexion tête-ventre : le ventre refuse de déclencher le mouvement tant
que la situation n’est pas réglée.
À ce moment, la tête
qui ne veut pas écouter peut se servir des moyens extérieurs pour « faire
taire le ventre » :
- Antidépresseurs
- Anxiolytiques
- Alcool
- Drogues
Selon certaines études, il se vendrait 65 millions de boites
d’antidépresseurs en France pour une population totale de 65 967 771 (décembre
2012, Source : Wikipédia) !!
Chaque être humain est totalement libre des choix qu’il fait pour sa
propre personne. Cependant, en niant son ventre, il se ferme à lui-même et se
condamne à en assumer les conséquences pathologiques, psychoaffectives et
sociales inévitables tôt ou tard. Par exemple, la déprime a une influence
directe sur la sécrétion endocrinienne : la sérotonine, l'adrénaline, la noradrénaline et
la dopamine sont toutes les quatre impliquées dans la dépression.
Or si la déprime s'installe, c’est la sécrétion hormonale qui est profondément
modifiée, générant de profondes modifications psychologiques et physiologiques.
Jean-Christian Balmat
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