mercredi 1 mai 2013

Sagesse du Milieu: Le centre de l’homme n’est pas sa tête mais son ventre (article 2)



Les trois cerveaux et la place de l’émotion-intégration


Le cerveau est une composante très particulière du système nerveux de l’Homme. Le but de ce chapitre n’est pas d’appréhender la réalité physiologique du cerveau, mais d’appréhender le cerveau comme « gestionnaire et producteur » de la psyché et de l’affect. Ce cerveau qui gère le monde intérieur et les interactions avec le monde extérieur a donné naissance à l’étude approfondie du comportement humain au sens large. Connaitre le cerveau de l’Homme, c’est accéder au pouvoir d’évoluer vers une vie meilleure.

Nous vivons une époque magnifique où la Connaissance Ancestrale rejoint et est confirmée par la Science pragmatique.

Le Professeur Henri Laborit a depuis un demi-siècle, affirmé que nous avions trois cerveaux. En effet, sa théorie repose sur un fait indéniable : nous, êtres humains, sommes (censés être) l’organisme le plus évolué de la planète. Donc une évolution de la bactérie à nous s’est déroulée au fil des âges. L’encéphale s’est développé du cerveau primitif dévolu à satisfaire les besoins vitaux de base en passant par celui du mammifère supérieur qui inclut toute une série de comportements propre à l’espèce, jusqu’au cerveau humain capable d’abstraction.

De proto-cerveau, nous sommes parvenus à cette merveilleuse machine à penser que nous avons à l’heure actuelle, tellement merveilleuse que nous n’en maîtrisons la plupart du temps qu’une partie infime.

Selon le Pr. Laborit, nous aurions :

Trois cortex


Le cerveau, en plus des deux hémisphères, se décompose en trois cortex. Ce découpage s’explique par la lente évolution de l’homme. En 10'000'000 d’années et 500'000 générations successives, nous sommes descendus de l’arbre pour monter dans la voiture. Nous sommes passés d’un comportement instinctif de mammifère supérieur à celui de l’homme qui sait qu’il pense (Homo sapiens sapiens). Ces trois cerveaux, du plus ancien au plus récent, sont :
1.     Le paléo-cortex, ou cerveau reptilien, s’occupe de la survie et des fonctions vitales de base dans le présent : manger, rester vivant puis se reproduire. Ce cerveau est très rationnel et froid, voire cruel au besoin, car dépositaire de l'instinct de conservation. Sa première fonction est d'assurer l'homéostasie en satisfaisant aux besoins vitaux de base[1]. Il assure la régulation de notre respiration, de notre rythme cardiaque, de notre tension artérielle, de notre température, de nos échanges hydriques, gazeux et ioniques. Il assure la satisfaction de nos besoins primaires ou besoins vitaux tels que l'alimentation, le sommeil, la reproduction. Il fonctionne souvent de manière automatique sans que la réflexion consciente intervienne. La durée de sa mémoire est de maximum 48 à 72h. Ensuite, tout ce qui n’est pas considéré comme utile est « jeté ». Apprivoiser la bête (cerveau reptilien).
2.     Le cerveau mammalien ou limbique évite ce qui, dans le passé, a fait mal et reproduit ce qui fait du bien. C’est l’aspect associatif de la pensée, ce qui fait que l’expérience dans la matière a tendance à emprisonner dans des réflexes comme ceux mis en évidence par Pavlov. Le cerveau mammalien est dominé donc par les émotions, les rituels comportementaux, convictions (croyances, conditionnements) provenant de son passé (ainsi que de sa famille, race et nation via la génétique et l’éducation). Il est responsable des choix conditionnés (donc liberté très limitée) et il permet les émotions et déclenche les réactions d'alarmes du stress. Il garde en mémoire, en conséquence acquiert une expérience transmissible à l’enfant ! Évidemment qu’après ça, se libérer des croyances et comportements conditionnés nécessite un « petit » effort ! (voir ci-dessous). Civiliser l’homme-animal (cerveau mammalien).
3.     Le néocortex, ou cerveau intellectuel : conceptualise, arrange les actions du reptilien et relie le passé au présent afin de se projeter dans l’avenir. Aspect cognitif de la pensée, il permet notamment le raisonnement logique, le langage et l'anticipation des actes. Élever l’homme-spirituel (cerveau cognitif)




C’est évidement dans le cerveau mammalien que l’émotion à ses racines. Elle permet de définir la qualité de la relation que l’individu établit avec le monde extérieur sur une échelle plaisir-douleur.
Sachant que le cerveau humain est programmé par défaut à reproduire ce qui a par le passé a généré du plaisir, l’émotion sert de « baromètre » et déclenche des réactions de rejet face à tous ce qui est susceptible de générer de la douleur.

La perception du Monde qu'à un individu est directement dépendante des émotions qu’il éprouve lors qu’il rentre en relation avec ce dernier.
·       La conséquence directe d’une émotion plaisante est l’ouverture de la personne au monde. Il en résulte l’expression saine et complète de la pulsion de vie, à savoir des actions et des relations positives dans lesquelles l’individu se valorise lui-même et les autres. L’individu se sent accepté, apprécié et aimé.
·       La conséquence directe d’une émotion douloureuse est la fermeture de la personne au monde. Il en résulte le blocage de tout ou partie de sa nature profonde, laquelle est remplacé par des actions et des relations négatives dans lesquelles l’individu se dévalorise lui-même et perçoit le monde comme anormalement agressif. L’individu se sent rejeté, dénigré et ressent un manque d’amour.

La perception positive du monde par l’individu lui permet d’accéder à son plein potentiel intellectuel et émotionnel, ce qui le conduit à se développer, évoluer et exprimer pleinement ce qu’il est.

Si un individu perçoit négativement le Monde, soit parce que son environnement est réellement négatif, toxique ou qu’il a subi un grand choc émotionnel non traité ; il plonge alors dans un état de stress qui peut devenir chronique avec son cortège de symptômes graves que j’ai déjà évoqués dans de nombreux articles précédents.



L’émotion qui engendre une réponse


Comme nous l’avons vu ci-dessus :
1.     L’action de l’environnement de l’individu
2.     Déclenche une émotion chez ce dernier, qui peut être :
3.     Plaisante, bonne, > qui déclenchera une réponse positive emprunte d’attirance pour ce qui a généré cette émotion plaisante
4.     Douloureuse, mauvaise (dans le sens dangereuse pour l’intégrité de la personne) > qui déclenchera une réponse négative emprunte de répulsion pour ce qui a généré cette perception douloureuse

L’idéal pour un être humain est bien entendu d’évoluer dans un environnement positif qui le reconnait pour ses valeurs et plus globalement sa personnalité propre.
La réponse normale d’un être humain quand il perçoit une douleur est d’agir afin de s’éloigner de la source de la douleur. Le fait de prendre de la distance avec un environnement demande de changer de comportement et de stratégie de vie, ce qui constitue un excellent moyen de stimuler la capacité d’adaptation de l’être humain.

Par contre, s’il ne peut s’en éloigner, il tombe alors en état de stress. État qui engendre à terme un syndrome de désadaptation.
En résumé, l’émotion constitue la meilleure source d’information pour l’être humain sur la nature de son environnement présent. La nier équivaut à prendre le risque de dénier l’aspect négatif, toxique voir dangereux de son environnement.

L’émotion est essentielle, car elle relie les stimuli de l’environnement à l’histoire de la personne. Cette dernière interprétera en fonction de son éducation et de son histoire personnelle.



Les conséquences de la négation des émotions


À l’image d’un ami qui se met à hurler parce que l’on ne l’écoute pas, le ventre hurle sa souffrance via certaines émotions qui ont comme propriété de réduire en partie ou complétement la capacité de réponse (tant en actes que d’un point de vue verbal) : angoisses, déprime, certaines colères par exemple. Le syndrome d’inhibition étant surement le moyen le plus radical d’expression d’une déconnexion tête-ventre : le ventre refuse de déclencher le mouvement tant que la situation n’est pas réglée.
À ce moment, la tête qui ne veut pas écouter peut se servir des moyens extérieurs pour « faire taire le ventre » :
  • Antidépresseurs
  • Anxiolytiques
  • Alcool
  • Drogues



Selon certaines études, il se vendrait 65 millions de boites d’antidépresseurs en France pour une population totale de 65 967 771 (décembre 2012, Source : Wikipédia) !!



Chaque être humain est totalement libre des choix qu’il fait pour sa propre personne. Cependant, en niant son ventre, il se ferme à lui-même et se condamne à en assumer les conséquences pathologiques, psychoaffectives et sociales inévitables tôt ou tard. Par exemple, la déprime a une influence directe sur la sécrétion endocrinienne : la sérotonine, l'adrénaline, la noradrénaline et la dopamine sont toutes les quatre impliquées dans la dépression. Or si la déprime s'installe, c’est la sécrétion hormonale qui est profondément modifiée, générant de profondes modifications psychologiques et physiologiques.



                                                                                     Jean-Christian Balmat





[1] Les besoins vitaux de base sont : respirer, s’alimenter, se reproduire et dormir.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire