mercredi 13 mars 2013

Sagesse du Milieu: L’absence de hasard (article 3)


L'observation de son rôle


En se plaçant dans la position de l'observateur, nous acquerrons la possibilité de regarder avec détachement nos interactions avec l'extérieur. Nous pouvons observer avec recul tous les rituels comportementaux dans lesquels nous sommes enfermés lorsque nous avons des relations avec les autres.
Imaginons l'Homme comme une planète, autour de laquelle gravitent des corps célestes ou des ensembles de corps célestes comme des galaxies ou des systèmes solaires .Sa relation avec ces « corps célestes » est dictée par la gravitation (« La gravitation est le phénomène d'interaction physique qui cause l'attraction réciproque des corps massifs entre eux, sous l'effet de leur masse ». Extrait de Wikipédia).
Le terme de corps céleste symbolise ici le fait que l'Homme se relie avant tout avec l'Esprit des corps qui forment sa constellation. Sans le savoir, il prend la mesure du taux vibratoire, et instinctivement va là où sont les siens, c’est-à-dire ceux qui vibrent en harmonie avec lui. Il sait sans savoir.
Acquérir la capacité consciente de voir sa constellation est une affaire de décision personnelle, et non de pouvoir. L'Homme est vibration, il n'a en aucun cas à le devenir. Il se référence différemment s’il place au sommet de lui-même son Âme et non son corps. Lorsqu'un violoniste joue, la cause est-elle le violon ou, au contraire, est-ce la musique construite dans l'esprit du violoniste? Même un Stradivarius sonne mal entre les mains d’un mauvais musicien ! Par contre, pris en main par un virtuose, il permet au musicien de transcender ses limites et de les épanouir. Notre corps est un véhicule de manifestation, dont l’Âme est le chef d'orchestre, avec une bonne interface : l'Esprit.
Voir dans quel esprit se déroule l'événement ayant lieu Ici et Maintenant, nous permet de nous détacher de la forme qui lui est liée, qui n'est d’ailleurs que son habit. Se focaliser sur l'esprit nous permet de voir que nous agissons sur les autres et que les autres agissent sur nous. Cette interaction est en aucun cas le fruit du hasard. Notre environnement est logiquement composé de gens avec qui nous sommes compatibles. Même si ce n’est pas toujours facile à assumer.
Notre potentiel d'acteur est pleinement épanoui lorsque nous connaissons le script de la pièce jouée. Et pour le connaître, nous devons acquérir la capacité de nous détacher de notre petit moi.
L’acte de déterminer les rôles que je revêtais dans le monde, m’a permis de comprendre à quel point j’étais esclave de mes apparences.
Je constate à quel point je m’habille de rôles sur lesquels je n’ai osé agir jusqu’à maintenant. Je découvre que j’ai vécu cela comme une dictature de la récompense : que n’ai-je pas fait pour obtenir la reconnaissance de mon environnement !
Après avoir déterminé avec le plus de précision possible les rôles dans lesquels je me suis enfermé, j’accorde à l’heure actuelle une grande importance à me détacher de mes apparences et à ne plus revêtir des habits qui ne me vont pas : je me donne le droit de prendre des rôles que je reconnais et dans lesquels je vis, j’agis et évolue. J’ai découvert que les autres en projetant inconsciemment leur réalité me condamnait parfois à revêtir un habit qu’eux déterminait comme bon pour moi. A l’heure actuelle, je ne me laisse plus enfermer par des rôles mais au contraire je m’autorise à agir sur eux et à en faire des justes outils d’expression de ma personnalité dans le monde extérieur.



Je récolte ce que j'ai semé


S’il n’y a pas de hasard, ce que je vis Ici et Maintenant
Est juste et bon
Car je l’ai cherché… en le semant

Comme nous l'avons découvert dans le chapitre précédent, cette notion de juste conséquence est primordiale. Mon Karma ne me donne que la récolte méritée. Je peux adhérer à cette croyance à condition que je le choisisse librement.
Toute mauvaise cause générera des dettes. Celles-ci devront être payées tôt ou tard. Rappelons au passage que, dans une première phase d'évolution l'homme se croit séparé de ses congénères et que le paroxysme de la séparation est de faire à l'autre l'inverse de ce que l'on souhaiterait recevoir[1]. Prenons l’exemple parlant d’un enfant battu qui grandit en occultant sa souffrance parce qu’il vit dans une famille qui nourrit le dénie (cas typique de parents ne pouvant s’avouer la souffrance qu’ils génèrent). S’il continue à nier la souffrance qui fut la sienne durant sa prime enfance, il va édifier un adolescent puis un adulte incapable de ressentir non seulement sa souffrance mais la souffrance d’autrui. Lorsqu’il devient parent sans avoir fait un travail sur lui, il a de fortes chances de reproduire à l’identique le comportement de son parent violent. Non qu’il est profondément mauvais, mais parce qu’il reproduit le seul comportement qu’il connaisse. De plus, ne supportant pas sa propre souffrance, il ne supportera pas celle de son enfant et le repoussera dans ce cas-là !
Dans cet exemple, la personne battue devra faire la démarche intérieure d’admettre sa souffrance et travailler sur celle-ci, par exemple avec un thérapeute. Acceptant sa souffrance, elle pourra en sortir et se positionner fermement hors de celle-ci. A ce moment, elle pourra non seulement sortir de son rôle de victime mais également renoncer à devenir un bourreau, ce qui correspond à une vengeance inconsciente.
Lorsque le cycle des renaissances a supprimé la mémoire des quatre corps inférieurs, le problème est plus ardu. Prenons l'exemple d'une personne ayant été tortionnaire lors d'une précédente incarnation. Sachant qu’il ne peut exister de tortionnaire sans une victime, il est juste que Karma inverse les rôles dans une incarnation ultérieure. Tôt ou tard, par la « clause du besoin », lorsque cette personne sera dans la position d'opprimée, nettement moins confortable que celle de tortionnaire, elle fera l'effort de se sortir de sa situation. Pour parvenir à ne plus subir dans le temps, elle devra comprendre et déterminer les causes de ses agressions. Elle mettra en place des lois intérieures rejetant ainsi durablement les situations de violence hors de sa vie. Un cran d'évolution plus tard, ayant transmis sa connaissance à ses proches, cette loi s'extériorisera.
Les individus évoluent dans un mouvement de l'intérieur vers l'extérieur : un être humain acquiert d’abords une vérité par le travail intérieur puis peut la partager dans sa vie sociale. Nous en sommes arrivés ainsi aux droits de l'homme[2], droits qui, antérieurement n'étaient de loin pas acquis, mais qui, depuis, constituent un minima. Ceux-ci permettront plus tard, l'avènement du droit de vote pour les femmes[3] et même la fin de la ségrégation[4].
Pour reprendre la métaphore de tout à l'heure, l'ex-tortionnaire devenu victime deviendra après un travail intérieur un acteur refusant de s'impliquer dans des films violents... et, par la même occasion, deviendra peut-être le meilleur défenseur de la paix, ayant acquis cette qualité intérieure chèrement ; à savoir par une remise en question personnelle honnête et globale.
L’impulsion initiale de la remise en question n’est pas si simple. Regardons-nous, êtres humains, lorsque nous sommes pris en masse et que nous formons ce corps appelé humanité. Combien de monarchies abusives avant l'avènement de la démocratie? Combien de tyrannie avant des déclarations d'indépendance ? Combien de violents sur terre avant un Gandhi, combien de pauvres délaissés avant Mère Theresa ? Reconnaissons qu’il a souvent fallu à l’humanité des catastrophes pour enfin ouvrir les yeux. Les deux guerres mondiales en sont un bel exemple !
Mais l'avènement des courants de pensée, tels que la démocratie, l'autodétermination, le pacifisme et l'entraide n'ont-ils pas fait avancer tous les peuples ? Oui, je le pense profondément. Bien sûr que l'humanité est métaphoriquement encore un adolescent un peu gauche, qui revendique des droits sans en assumer ni les obligations, ni les conséquences. Mais nous sommes sortis ensemble de la barbarie des temps anciens, et nous continuerons d'évoluer sur une même voie. Nous avons changé le triste destin de nos ancêtres. Dans notre Histoire, des femmes et des hommes seuls ont souvent initié un changement par leur impulsion incroyable. Une seule personne peut faire balancer le destin d'un groupe en bien ou en mal.
Chaque individu a la possibilité d'intervenir sur le scénario de sa vie. Effectivement, s'il ne fait pas tout ce qui est en son pouvoir pour lui-même, rien ne change. Souvent, la situation empire jusqu'à devenir insupportable... La Vie agit ainsi afin que l'on assume pleinement les dettes de son karma. Mais à la suite du remboursement, aucune expérience ne saurait être comparée à celle que l'on vient d'acquérir !
Afin que l'équilibre soit atteint, lorsqu'on place de chaque côté de la balance la Cause et l'Effet, ces deux composantes doivent avoir le même poids. Et ceci s’obtient dans nos vies individuelles pour un travail de détachement qui permet d’accepter l’idée que nous recevons ce que nous méritons, puis de là, de déterminer la cause en toute logique.
Le poids des événements composant notre vie est lié à l'attention qu'on leurs donne. Plus nous accordons de l'attention à un événement, plus il acquiert de l'importance jusqu'à devenir une montagne. Inversement, lorsqu'une composante de notre vie n'attire pas notre attention, il arrive qu'elle se déroule sous nos yeux sans que l'on s'en aperçoive.
Il convient, pour donner un juste poids aux choses, de les neutraliser au mieux. Accorder au maximum d'entre elles une attention égale, nous permet de les traiter avec autant d'attention les unes que les autres.



                                                                                     Jean-Christian Balmat



Article extrait du livre « Rissoi l’Ermite, Celui qui découvrit le chemin vers le Monde Intérieur » disponible sur Amazon.


[1] Voilà pourquoi le Christ nous dira : ne fait pas à l'autre ce que tu n'aimerais pas qu'il te fasse. Travail qui constitue évidemment une évolution énorme sur le chemin de la Connaissance lorsqu'il est fait en pleine conscience.
[2] Quelques dates : déclaration des Droits de l'Homme incluse dans la Déclaration d'Indépendance des États-Unis du 4 juillet 1776. En France, une version différente est ratifiée en 1789 et elle servira de préambule à la première Constitution de la Révolution française, adoptée en 1791. L’ONU adopte la Déclaration universelle des droits de l'homme en 1948.
[3] La Finlande fut le premier pays à accorder le droit de vote aux femmes (ainsi que l’éligibilité dans ce cas) en 1906. Dans d’autres pays, les femmes ont dû attendre : les Saoudiennes n’ont eu le droit de vote qu’en 2011 (éligibilité en 2015)
[4] Fin de la ségrégation effective aux Etats Unis : 1960. En Afrique du Sud : 1991

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