Du microcosme au macrocosme, il existe un Esprit commun à
Tout. Une trame spirituelle, un Esprit architecte qui structure son opposé, la
matière.
Tout comme d'une manière symbolique, nous pourrions dire que dans
l'Univers, l'Esprit adombre la matière ; le microcosme humain se développe à
l'image de ce dont il provient : en lui l'esprit domine et dirige la
matière.
Je suis ce que je suis et non ce que j'apparais être, donc
nous pouvons dire :
·
Je ne suis pas mon corps de chair, lequel se
transforme constamment, se dégrade dans le temps malgré la régénération
cellulaire et à long terme retourne à ce dont il provient. Car je tire ce
corps-là du corps de ma mère, la Terre. Identique à sa source, il me permet
d'agir dans le plan de conscience correspondant à la matière. Ce corps naît et,
par conséquent, engendre sa propre mort par la loi des cycles présents dans
l’univers. Il en va ainsi pour tout ce qui vit dans le plan physique, en
passant par nos fonctions organiques actives au travers de cycles
physiologiques tout autant que les civilisations qui naissent, atteignent leur
paroxysme puis meurent.
·
Je ne suis pas mon énergie vitale[1]
car elle se manifeste au travers de forces magnétiques polarisées (attractives
ou répulsives) temporaires. L'action de ce corps éthérique est cyclique et
n'arrive pas à vitaliser mon corps de chair en permanence ; ce qui me
condamne à obligatoirement revitaliser mon corps de chair pendant une période
d'inactivité, le sommeil. Comme de corps de chair, mon corps éthérique a une
action cyclique et cela durant une période définie.
·
Je ne suis pas mes émotions, lesquelles
changent, se transforment, disparaissent, réapparaissent. À l’image de l'océan
déchaîné par la tempête, mes passions inférieures[2]
me déstabilisent dans une première étape instable de mon évolution, sujet aux
changements incessants de la perception émotionnelle. Ballotté entre des états
émotionnels intérieurs changeants et mes rapports avec les autres qui
interagissent sur moi ; je suis plus victime que vainqueur, tant que la
tempête régnera... Mes émotions font que j’aime ou je déteste, que je m’approche
ou qu’au contraire, je m’éloigne. Si je ne m’en détache pas au cours d’un
travail conscient, elles peuvent me noyer sous le déferlement de leurs flots
incontrôlés. Cependant, je peux apprendre à maîtriser ses émotions regroupées
dans mon corps astral.
·
Je ne suis pas mes idées, qui sont aussi
changeantes que mes émotions. Mes idées sont vivantes dans le plan de
conscience mental. Ce plan est polarisé, ce qui se traduit par mes idées
positives et par leur contraire, mes pensées négatives.
Lorsque je mourrai, je perdrai, par ce changement d'état,
ces quatre corps qui me servaient à vivre dans quatre plans de conscience dont ils tiraient leurs composants.
Souvenez-vous, il y a un esprit au-dessus de la matière. Ou
plus exactement la matière est l'autre facette de l'esprit. Comme disait Hermès
: « ce qui est en bas est comme ce qui est en haut et inversement ». Au niveau
de la Vie créée (les quatre plans de conscience inférieurs, instables et
impermanents), la matière est le reflet du Principe de Vie incréée (trois plans
de conscience supérieurs, stables et permanents), l'Esprit.
Et l'Esprit provient du Penseur qui pense constamment ce
qu'il devient. Nos pensées ont une qualité propre qui, « en descendant » au
niveau du plan astral, génère une émotion qui sera elle-même polarisée dans
même qualité que la pensée. C’est-à-dire, pour faire simple, qu’une pensée
positive engendre une émotion positive et l’inverse. Ces deux plans agissant
dans le même sens sur les plans éthériques et physiques.
Souvenez-vous de Dieu disant à Moïse : « Je suis
ce que Je suis ».
Le Créateur est Pure Esprit qui se projette dans la Matière
qu’il féconde par sa volonté d’Être. Trois formes d’une seule et même chose.
Cette Trinité surplombant ce Quaternaire est l'ensemble (le
Père-le Fils-le Saint Esprit des Chrétiens ou Trimūrti pour les Hindous, les
trois formes, Brahmâ-Vishnou-Shiva, que prend la Divinité pour présider aux
différents états de l’Univers entre autres exemples) des puissances créatrices
(Elohim dans le Judaïsme) pour le macrocosme.
À notre niveau microcosmique, la Trinité de nos trois corps,
causal, spirituel et divin, surplombe les quatre inférieurs.
Le Trois, Créateur, surplombe le Quatre, Création.
Ce qui est créé en moi mourra, et cela n'est que la juste
expression de la loi de rétribution, qui engendre tous les cycles de vie.
Au-dessus de la création quaternaire, il y a mon âme : parcelle de Dieu en moi,
dont le développement est laissé à mon libre-arbitre. Lorsque je serai capable
de me vivre en elle, je serai à ce moment, enfin, ce que je suis vraiment : un
pur esprit immortel. À ce moment, percevant ma nature divine, je pourrai
librement participer au plan du penseur.
Durant le jour divin, si tout se passe bien, je prends
conscience de ma nature spirituelle. À cette condition, j'expérimenterai la joie
de servir le plan ; d'être ce que je suis, un créateur. Un jour divin, ou Manvantara,
est, dans la mythologie hindoue, une ère cosmologique entre deux nuits divines.
Une nuit divine est appelée Pralaya.
La nuit divine venue, je ne disparaîtrai pas, car je serai
devenu UN avec Dieu.
D'ici je gravirai une à une toutes les étapes de l'évolution
humaine couronnée par les sept initiations.
Jean-Christian Balmat
[1]
Ici je parle du Ki japonais, ou Chi chinois ou encore le Prana indien.
[2] Inférieures de parce que dictées par mes
envies, besoins, manques de ma chair en opposition à l'inspiration spirituelle
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