jeudi 24 novembre 2011

Sagesse du Milieu: La valeur que l’on donne aux choses (article 1)



Introduction


Dans les précédents articles, j’ai très souvent évoqué la notion de valeur que l’individu donne au monde sans trop la préciser. Dans ces temps où les valeurs extérieures tant politiques, économiques que sociales changent et se transforment de plus en plus vite, il est plus que jamais difficile de définir ce que sont nos valeurs intérieures.
La question n’est pas de savoir quelle forme prend la valeur, puisqu’il appartient à chacun de la définir. Mais de comprendre le fond de ce qui constitue nos valeurs intérieures peut permettre d’en changer consciemment et de ne plus en être l’esclave.
Les valeurs intérieures de l’individu sont en interactions dans le monde extérieur avec les valeurs reconnues par la société. Tout comme les valeurs défendues par la société constituent la loi extérieure, les valeurs intérieures constituent la loi intérieure qui gère toutes les interactions relationnelles que l’individu a avec la société. La loi intérieure est l’instance qui autorise ou interdit l’acte ou la parole.



Définition


Chaque individu attribue à tous les éléments vivants et inanimés qui composent son environnement extérieur une valeur qui lui est propre et subjective.
La valeur intérieur est une forme de définition du monde extérieur et constitue la structure psychoaffective qui permet à l’être humain d’interagir avec son environnement. Elle est contrepartie intérieure de la valeur sociale. Dire d’un individu qu’il vit au sein d’un groupe social précis c’est qu’il possède des valeurs intérieures compatibles avec celles valorisées par le groupe.
Les valeurs de l’individu le définissent par rapport à ses congénères, un groupe social précis ou la société en général. Les nuances de celles-ci le distinguent de ses congénères et le spécifient et matérialisent lorsqu’elles sont exprimée son individualité. Les valeurs sont essentielles pour l’esprit humain qui a un besoin existentiel de définir le monde.
Lorsque la différence entre les valeurs de l’individu et du groupe (au sens large du terme) est trop grande, il se créé une tension telle qu’elle se manifeste en général par un conflit plus ou moins ouvert entre les parties. Ce conflit évolue d’une manière constructive ou non selon que les parties s’écoutent dans le but d’établir un dialogue ou non.
La valeur intérieure correspond à l’association mentale que l’individu fait automatiquement au niveau de son processus cognitif entre :
·         L’élément concerné en tant qu’objet-support lui permettant de satisfaire une pulsion. Ce point nous parle des attirances et de rejets que l’individu éprouve intuitivement au contact de chaque chose, chaque plante, chaque animal et chaque congénère. Ce sentiment est préexistant à la rencontre avec l’objet et est la conséquence directe de la nature de l’éducation et de l’expérience de la personne. Ce point est donc le siège de ce que l’on appelle les préjugés que chaque être humain éprouve au sujet des choses. Il conditionne l’individu. Cela correspond au passé car c’est notre historique relationnel qui fonctionne à ce niveau. Cela créé une séparation entre ce que la personne aime et qui l’attire d’une part et d’autre part de que la personne déteste et qu’elle rejette. Cette séparation est la projection de celle qui sépara le soi du non-soi.
·         La qualité de la sensation ressentie via les cinq sens. Cette sensation globale est formée de cinq informations différentes interagissantes les unes avec les autres. Elle permet à l’individu de sentir le monde extérieur d’une manière spontanée contrairement au pt 1. Les cinq sens ont pour fonction d’informer de modifications fines et subtiles de l’état des choses avec lesquels l’individu rentre en contact. Ce point peut infirmer l’information conditionnée provenant du passé. La sensation présente possède donc le potentiel de générer un changement de  l’attitude d’une personne en temps réel. Cela correspond au présent car ce qui fut vrai par le passé ne l’est pas forcément aujourd’hui.
·         L’interprétation intérieure se fait en fonction des valeurs préexistantes de la personne. En fonction de l’éducation, de l’histoire et de la sensation issue du contact présent la personne interprète la situation. Cela lui permet de se positionner avant de produire son action. Ce point correspond au futur et à la capacité de donner une réponse future totalement différente de celles qui furent choisies par le passé.

La valeur intérieure que l’individu attribue à une chose conditionne de type de relation qu’il aura avec elle. Elle dicte surtout la réponse que la personne extériorisera après le stimulus que l’objet à produit sur elle.
La valeur existe intérieurement et est même préexistante à l’apparition de l’objet dans la vie de la personne. Le stimulus de l’objet produit la manifestation de la valeur. Par défaut, l’être humain rejette tout objet qu’il ne reconnait. Ce dernier phénomène est totalement naturel et a permis la perpétuation de l’espèce malgré les dangers environnementaux depuis l’avènement de l’Homme sur terre.



Le processus intérieur d’intégration-restitution


Après les trois étapes décrites ci-dessus, une quatrième débute : l’intégration. Après avoir interpréter le stimulus produit par l’objet, l’individu l’intègre dans son monde intérieur dans des grandes catégories :
·         La sensation ressentie est plaisante et correspond à un sentiment positif qui comble un manque intérieur. La personne associe intérieurement l’objet au domaine positif.
·         La sensation ressentie est déplaisante et correspond à un sentiment négatif qui a le potentiel de détruire la personne. Cette dernière associe l’objet au domaine négatif en toute logique
·         La sensation est totalement inconnue et la personne ne peut envisager de réponse car elle ne possède pas la connaissance de l’objet.



L’encodage par le cerveau du stimulus


Pour que la personne prenne conscience de ses valeurs intérieures, elle doit vivre une première expérience dans le monde extérieure. L’individu va la classer en quelque sorte dans la catégorie plaisir, la catégorie douleur ou la catégorie je ne sais pas.
Chacune de ses catégories correspond à un programme précis qui gère toute la réponse que va fournir l’individu :
·         Qualité (dans le sens ambiance) de l’énergie psychoaffective : réponse dans la positivité et l’ouverture ou au contraire dans la négativité et le rejet total par exemple. Cette notion relationnelle que la personne détermine pour chaque composante du monde autorise ou non sa capacité à entrer en contact fructueux avec celle-ci.
·         Mouvement général de trois types de stratégie relationnelle : plutôt dans l’approche et l’entretien de la relation, ou l’attaque, la fuite ou finalement l’inhibition et l’inaction.
·         Capacité à atteindre et manifester son plein potentiel tant au niveau physique, énergétique, affectif que psychique.

A ce niveau, l’expérience passée et l’éducation agissent
·         comme une solution automatique connue pratique car l’individu est dans la reproduction de son passé. Il est rassuré mais en contrepartie il n’apprend rien de nouveau.
·         Comme une stratégie inefficace n’apportant pas de réponse à l’événement présent. L’être humain peut alors de son propre décider consciemment de s’adapter en changeant sa stratégie relationnelle pour une solution mieux adaptée à la situation. Il devient alors ce qu’il décide d’être et par la même devient l’acteur et le metteur en scène de sa vie.

L’être humain possède comme base son expérience et son éducation. La combinaison de celles-ci fait qu’il a établi une série de valeurs intérieures lui permettant d’interagir avec le monde extérieur. Ces valeurs définissent un champ d’action dans lequel la personne agit. Les valeurs du passé sont celles qui sont appliquées automatiquement dans la vie quotidienne, à moins que la personne n’en décide autrement. La reproduction automatique des comportements appris sans réflexion est le fait du subconscient. Ce dernier fait office de pilote automatique et permet de reproduire des actes sans intervention du conscient.
Pour qu’il évolue, il doit consentir à continuellement adapter, corriger ses valeurs à fur et à mesure des expériences qu’il fait. Il ne peut arrêter le monde en décidant de fixer ses valeurs un jour donné. Dans pareil cas, l’être humain finit par finit par être désadapter dans ses relations avec le monde extérieur. La spécificité de l’être humain par rapport à l’animal est le pouvoir qu’il a en ayant conscience de potentiel d’adaptation au milieu de vie qu’il a.
La vision du monde qu’a l’individu est en relation direct avec l’historique des contacts qu’il a eu avec son environnement. La détermination des valeurs relève donc plus de l’émotionnel que du rationnel.
La réponse de l’être humain doit permettre idéalement de le rapprocher de ce qui lui fait du bien au sens large et l’éloigner de ce qui peut le détruire. Cependant son intelligence devrait lui permettre d’appréhender aussi ce qui lui fait du mal sans peur, angoisse ou colère afin d’apprendre à s’en protéger et de se positionner sans se dévaloriser.
Toute désadaptation au milieu de vie génère intérieurement le stress. Tout stress est la résultante de la perception par l’individu de son incapacité (réelle ou perçue comme telle) à répondre à une demande du monde extérieure. A ce moment soit :
·         L’être humain campe sur ses positions et applique ses vieilles valeurs à un nouveau monde. Ce qui aura pour conséquence de générer un conflit. Dans ce cas aucun échange n’a lieu entre les parties. Ce terrain est celui sur lequel se développe l’intolérance, la peur, la colère, bref le conflit. Cette psychorigidité rend impossible la vraie relation car le psychorigide impose sa vision du monde à l’Autre sans le respecter. Cette attitude génère le dialogue de sourds.
·         Soit il change en adaptant ses valeurs à la nouvelle situation ou parvient à convaincre l’Autre[1] de changer. Dans ce cas, il y a échange relationnelle qui favorise la compréhension, la tolérance de la différence. Cette ouverture à l’autre doublée du respect nécessaire se mettre à l’écoute crée un terrain qui favorise l’épanouissement de l’individualité dans le respect de l’Autre.

S’adapter constamment peut sembler effrayant cependant c’est pourtant une loi universelle. Le faire à la manière de l’eau qui s’adapte à son contenant sans changer son essence est à la portée de tout Homme de bonne volonté.
Il s’agit une fois pour toute de comprendre et d’utiliser le fait que notre espèce est dotée du système nerveux en général et d’un encéphale en particulier qui génèrent automatiquement la reproduction de ce qui a été historiquement profitable à la personne. Changer de stratégie, ne peut se faire qu’en consentant se débarrasser d’une ancienne devenue inefficace.
Ce lâcher-prise par rapport à l’ancienne stratégie qui représente le passé, est conditionnée par la capacité de l’individu à croire dans la possibilité d’un futur possible donc positif. Hors si l’être humain ne prend pas garde, il tombe vite dans des routines qui forment ses limites personnelles. Ces comportements et schémas comportementaux qui composent notre quotidien sont tout autant des repères essentiels que des limitations enfermantes. Changer ses valeurs ne peut se faire que lorsque le besoin de changement est admis suite à l’inefficience d’une stratégie. Ce changement consenti par la personne est alors une rupture avec le passé désuet pour un futur meilleur.


                                                                                     Jean-Christian Balmat


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[1] L’Autre avec majuscule est utilisé dans ce contexte afin d’évoquer non seulement le congénère mais également tout animal

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