Travailler sur la déprime et la dépression[1]
La déprime est une baisse de moral accompagnée
d’une baisse d’intérêt pour les activités sociales habituelles. La déprime
affecte le comportement, les émotions et le bien-être global. Les problèmes
cognitifs sont fréquents : difficulté de concentration et à prendre des
décisions. La déprime peut être accompagnée d’anxiété, d’un sentiment de vide,
d’irritabilité voir d’un sentiment d’inutilité. D’autre part, des dérèglements
alimentaires, ainsi que des troubles du sommeil (insomnies ou hypersomnies
selon les cas) sont souvent constatés. Les individus déprimés se plaignent en
majorité, du manque d’énergie chronique.
La déprime se manifeste via des symptômes
similaires, mais moins accentués, à la dépression et ne doit pas être confondu
avec cette dernière. Si la déprime perdure dans le temps, il peut alors s’agir
d’un trouble psychiatrique ou d’une dépression.
La dépression se caractérise essentiellement
par un état de perte de motivation ou d'élan vital chez un individu. Les
symptômes typiques de la dépression sont une perte d'espoir, d’envie et d'estime
de soi. D'autres signes peuvent être constaté tels que l'anxiété ou l'angoisse,
la fatigue, la tristesse, des pensées négatives, des idées noires, des
intentions suicidaires ou d'autres modifications de l'humeur.
Il n’existe aucun test médical de la dépression.
Par contre, si la personne éprouve fréquemment des idées négatives sur elle-même, le monde et le futur, elle se trouve
sûrement dans un état dépressif.
Les causes de la dépression
Les causes de la dépression sont multiples
mais généralement liées à plusieurs chocs émotionnels (chocs traumatiques)
ressentis négativement (chagrin, deuil, crise de couple, mobbing, viol, stress,
etc.). Elle peut être la conséquence d’un milieu de vie hostile, qu’il soit
familial, social ou professionnel.
Mon activité de thérapeute depuis 21 ans m’a
permis de rencontrer énormément de personnes en état dépressif. Selon mes
expériences, aucune d’entre elle n’est tombée en état dépressif du jour au
lendemain. A chaque fois j’ai pu constater des chocs successifs à l’âge adulte
qui ont fini par avoir un effet négatif plongeant la personne dans un état
dépressif.
La dépression est une perte très importante
d’espoir, d’envie et de goût à la vie. De plus elle s’accompagne d’une estime de soi très mauvaise. Dans
beaucoup de cas, les chocs traumatiques avaient amené les personnes à faire
face à leur peur de la mort (voir chapitre
3 sur la peur), les plaçant en face du néant. Bien que de bonne volonté,
celles-ci étaient comme happées vers le bas par des idées négatives, voir morbides
et avaient l’impression de s’y noyer. Cette succession d’événements négatifs
avaient dégradé leur élan vital, les laissant dans un état de lassitude,
pessimisme et de perte d’estime personnelle.
Effets de la dépression
En plus des effets bien connus décrits
ci-dessus, la dépression génère une inhibition grave de la personne.
L’inhibition est un freinage ou un ralentissement de la formation des idées qui réduit le champ de la conscience et des intérêts
de la personne. Celle-ci se replie sur elle-même et fuit les relations avec les
autres. Cela engendre une douleur morale qui se manifeste par
l’autodépréciation voir de l’autoaccusation et de l’autopunition. La personne
se ferme comme une huitre au monde extérieur, pensant éviter plus de déceptions
et de douleurs mais finit par étouffer dans son monde imperméable.
Comme si cela ne
suffisait pas les personnes dépressives éprouvent un sentiment de culpabilité
face à la société de par leur état. Au lieu d’aller chercher de l’aide,
beaucoup restent repliés sur eux-mêmes, honteux de leur état.
De par leur manque
d’énergie, elles ont du mal à garder le rythme de la société active et plus le
temps passe, plus on constate généralement un isolement social.
Un des mots clefs
pour définir la dépression est « séparation ». Cet état sort
littéralement la personne dépressive de la société voir de sa propre famille.
Souvent elles ont du mal à trouver de l’aide
en dehors du milieu médical et thérapeutique, car notre société valorisant les gagnants
a souvent beaucoup de mal à accepter cette faiblesse temporaire qu’est la
dépression.
Cause de la dépression
Comme je l’ai évoqué, ma propre expérience me
pousse à penser que la dépression est un déséquilibre grave des pulsions de vie
et des pulsions de mort en la faveur de ces dernières. Les personnes
dépressives, sans être coupables de ce fait, semblent ne voir plus que la face
noire de la vie et glissent gentiment dans l’aggravation des symptômes.
Une série de chocs traumatiques amène peu à
peu une personne dans l’état dépressif. Il est vrai que chacun réagit
différemment face à des chocs importants. Cependant je me pose souvent la
question de savoir comment la population réagiraient si les médicaments,
l’alcool (qui est un puissant antidépresseur) et les drogues n’étaient plus
disponible pendant un mois. Mon avis est que nous aurions une explosion des
manifestations pathologiques.
Comment travailler sur l’état dépressif
La première chose est de consulter un médecin
et/ou un thérapeute. Tout le travail que je suggère ci-dessous ne peut s’effectuer seul.
Ensuite la personne dépressive devrait
s’astreindre à réaliser certaines choses positives pour elle-même. Je suggère
cela :
1. Faire
un bilan de sa vie en remontant le temps de façon à révéler les chocs qu’elle
n’a pas « digéré » et de tenter de remonter à la source de sa
dépression et de son état dépressif.
2. En
parallèle, un profond travail sur la revalorisation et l’estime de soi est
important. Retrouver en soi le positif, le bon, les qualités (que l’on se
reconnait et que les autres mettent en évidence). A ce niveau, l’entourage familial et amical est
primordial : la personne dépressive ne doit pas s’enfermer, mais au
contraire bénéficier de chaleur humaine dont elle manque et sortir de la honte
à tout prix.
3. Faire
un travail d’acceptation totale de son état et le comprendre. La dépression est
la perte des qualités que sont l’espoir, l’envie et l’estime de soi, entre
autres. Chaque personne dépressive peut comprendre l’origine de cela. En
acceptant son état pour ce qu’il est, elle a une grande chance de comprendre
les changements à apporter dans sa vie afin de sortir de cette ornière. La Vie
est bien faite en tant que telle, rien n’arrive par hasard ; comprendre
c’est accéder au pouvoir d’agir. Par exemple : comprendre qu’un deuil,
même s’il est douloureux, nous amène à faire face à la mort. Il est explicable
qu’une personne qui n’y a jamais réfléchi et qui voit disparaitre soudainement
un être cher tombe en dépression. Par contre, un travail personnel de qualité
peut démontrer que le décès de quelqu’un peut nous encourager à vivre notre vie
pleinement et la mordre à pleines dents. Le but est de résorber les causes de
la dépression : cela demande un courage énorme, celui d’oser tout remettre
en question afin de comprendre le passé occulté jusque-là.
4. Mettre
en place un nouveau mode de vie, intégrant l’expérience issue du travail sur
les causes de la dépression. Retrouver l’espoir, l’envie de vivre et d’avoir
des projets d’avenir est parfaitement possible une fois les causes de la
dépression transcendées.
Conclusion
La dépression n’est pas une bataille perdue
d’avance bien que cela soit une problématique qu’il faille traiter très
sérieusement. C’est une pathologie explicable et qui se soigne à condition de
traiter la racine du mal sans honte et de changer le mode de vie qui a
finalement conduit à cet état. La confiance en soi, l’espoir et l’envie de
vivre sont meilleurs antidotes à la dépression. Redonner un sens à sa vie est
possible en retrouvant une vraie estime personnelle.
Choisir de changer de comportement[2]
Les systèmes que nous venons de découvrir sont essentiels à
la survie de l’être humain. La recherche du bien-être a pour but de parvenir à
la satisfaction de ses besoins intérieurs. La douleur ou des sentiments comme
la peur ou l’angoisse déclenchent la fuite ou la lutte et permettent de
protéger le corps d’un danger. Ces systèmes sont le fruit de l’adaptation
magnifique du corps humain à son environnement.
Alors que la sensation de plaisir stimule l’approche, la
douleur stimule la fuite ou l’attaque. Et lorsqu’il n’y a pas le choix de
s’enfuir ou de lutter, l’être humain se fige. Les expériences acquises par la
vie en général et l’éducation en particulier sont autant de « références
sensorielles stockées » intérieurement et qui nous permettent, très
subjectivement, de déterminer ce qui est « bon ou mauvais », en fonction de
notre histoire de vie. S’ajoute à cela tout l’inné transmis génétiquement et
qui se manifeste par tous les comportements et réflexes spécifiques à notre
espèce.
Comprendre ces trois systèmes de punition, récompense et
inhibition est un outil qui permet à celui qui cherche à comprendre au lieu de
réagir comme un « automate-perroquet » et de changer de comportement en
reprenant le volant de sa vie. Car tant que l’Humain ne comprend pas cela, il
est l’esclave de la satisfaction de ses pulsions.
Exercices pratiques
Je vous suggère de pratiquer l’exercice suivant.
Détendez-vous dans un endroit calme et faites un travail d’introspection afin
de déterminer :
1.
Bilan de situation :
·
Quels sont les rituels avec lesquels vous
interagissez :
·
Avec les membres de votre famille
·
Vos amis
·
Vos collègues de travail
·
Ces rituels sont en fait les instruments d’un
rôle que vous tenez. Tentez de mener l’expérience suivante : détendez-vous et
imaginez que votre vie est un film. Quel serait votre rôle dans le
script : le père, la mère, le fils en constante rébellion, l’employé
soumis, la fille à papa, le bellâtre musclé, la naïade des îles, etc.
·
De quelle symbolique votre rôle est-il
investi ?
2.
Démissionner des rôles que l’on tient à
contrecœur :
·
Quels sont les rôles que vous tenez qui vous
posent problème voir qui vous dégoûtent ?
·
Qu’aimeriez-vous vraiment tenir comme
rôle ? Quels sont vos désirs et vos idéaux profonds ?
3.
Réinvestir son énergie physique, affective et
psychique :
·
Déterminez avec autant de précision que
possible, le rôle qui sera dorénavant le vôtre « parce que vous l’avez
décidé ainsi ».
·
Visualisez les changements de comportements que
vous êtes en train de mettre en place dans des situations de vie.
·
Vivez concrètement les changements prévus chaque
seconde de vie qui passe, en étant pleinement conscient de vos actes, vos
émotions et vos pensées, qui tels trois faisceaux d’énergie partent de vous
pour converger vers le nouveau rôle déterminé.
·
Sachez respecter l’autre et laissez-le vivre,
sans pour autant lui laisser le droit de décider pour vous. Ne perdez pas de
l’esprit et du cœur, les buts que vous poursuivez. Si on vous propose une
route, regardez le panneau indicateur, afin de déterminer si ce chemin vous
rapproche ou au contraire vous éloigne de vos buts.
Ne plus alimenter la peur et l’angoisse
Comme nous l’avons
vu jusque-là, la peur et l’angoisse sont des sentiments totalement naturels qui
ont un effet inhibiteur sur votre potentiel personnel.
Travailler sur ses
peurs et ses angoisses a pour objectif de ne plus alimenter ses sentiments gros
consommateurs d’énergie. Mais ce travail ne peut se faire que lorsque l’individu
décide au très de lui-même de le faire par choix.
· Prendre conscience de ses peurs et angoisses
· En déterminer la source
· Trouver les bons moyens d’en résorber la
cause
· Mettre en place un nouveau et meilleur mode
de vie qui permet de rester en dehors totalement de ses sentiments
Sont les étapes de
ce travail personnel qui peuvent sembler laborieuses mais qui sont essentielles
afin de transcender cette problématique. Une grosse dose de courage et d’humilité,
une pincée de bonne volonté et une intention inflexible sont des ingrédients
qui ne peuvent être obtenus que d’un être humain pleinement conscient et
volontaire dans ce mouvement vers le bonheur.
La menace de punition ou de mort en cas de désobéissance
La menace de
punition ou de mort en cas de désobéissance est le moteur inconscient de ces
peurs et autres angoisses.
« Que va-t-on
me faire si je ne fais pas ce que mon entourage me demande ? »
« Quelles sont
les conséquences si je disais NON à ce que l’on me demande ? »
« Qu’est-ce qu’il
m’arrivait si je commençais à m’écouter et à faire uniquement ce que je détermine
comme juste et bon ? »
« Si je ne
respecte pas la Tradition, la coutume et que je la change pour quelque chose
que je perçois comme meilleur, que m’arrivera-t-il ? »
Sont autant de
questions que l’on peut se poser.
Inconsciemment l’être
humain ou plus exactement son système neuroendocrinien reste très sensible à la
menace de punition ou à la menace de mort s’il désobéit.
Toutes les
personnes à qui un individu donne du pouvoir (ses parents, son patron, etc.) acquiert
le droit de « déterminer la loi », c’est-à-dire de déterminer ce qui
est juste et permis en opposition à ce qui est faux et proscrit.
A nous de nous
doter du droit de déterminer par nous-même « la Loi » et peut être …
de discréditer le principe de punition. Car l’être humain n’a pas se faire
punir pour changer mais simplement réfléchit à son échec et mettre en place une
meilleure stratégie qui lui permettra d’atteindre ses objectifs.
Déformation de l’information
Nos sociétés (et mêmes
les démocratiques) emploient souvent la peur ou la menace de punition pour
faire obéir de leurs membres et les garder dans la ligne de pensé édictée. Oh bien
sûr dans nos sociétés modernes tout cela est cachée sous de belles apparences.
Cependant certains
événements récents comme les événements du World Trade Center montre que nos
gouvernements occidentaux ont utilisé ces tristes moments afin d’augmenter
légalement leur contrôle sur la sphère privée de leurs citoyens.
Apprendre à se
poser des questions sur les informations que les médias véhiculent est la
première étape. Sortir de la conviction que la télévision, la radio et Internet
disent la vérité est sûrement la deuxième. Croiser les différentes sources d’information
afin de se faire une idée la plus objective possible constitue la troisième
étape à ce processus.
L’objectif de cette
démarche que je vous conseille n’est pas de faire de vous des militants. Mon
but serait plutôt de vous suggérer de cultiver votre liberté de penser et d’éprouver
en réfléchissant par vous. Réfléchir par vous-même vous protégera du risque d’être
télécommandable par des forces extérieures. Car n’êtes-vous pas à la tête de
votre personnalité ? Je vous le souhaite, je vous souhaite vraiment de
vous doter du droit de décider par et pour vous-mêmes de ce qui est bon pour
vous.
Croire dans la Vie
D’un point de vue
spirituel, vivre dans la peur du manque correspond inconsciemment à ne pas
avoir confiance en ce que la Vie est susceptible de nous apporter.
Croire dans la Vie,
c’est croire intimement dans le fait que la Vie, cette force qui met en
mouvement tout l’Univers, est bonne et juste avec chacun de nous. Avoir
confiance en la Vie c’est oser croire qu’en vivant dans la vérité, dans la
bonté et le respect la Vie en elle-même subvient et subviendra à nos besoins.
Non pas en nous permettant d’attendre passivement mais en nous permettant de
récolter au centime près tout ce que nous avons semé.
La Vie en tant que
telle est bonne et vivifiante pour toute la création. La Vie n’est pas chiche
avec certains et généreuse avec d’autres. Elle est le vecteur de la
Manifestation et en ce sens restitue le fruit du travail de chacun, et ce à
tout niveau.
Jean-Christian Balmat
[2] Extrait
du livre "Rissoi l’Ermite, Celui qui découvrit le chemin vers le Monde Intérieur.
Tome 1." 260 pages.
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