mercredi 6 novembre 2013

Sagesse du Milieu: Comment ne plus avoir peur de demain ? (3ème partie)

Travailler sur la déprime et la dépression[1]


La déprime est une baisse de moral accompagnée d’une baisse d’intérêt pour les activités sociales habituelles. La déprime affecte le comportement, les émotions et le bien-être global. Les problèmes cognitifs sont fréquents : difficulté de concentration et à prendre des décisions. La déprime peut être accompagnée d’anxiété, d’un sentiment de vide, d’irritabilité voir d’un sentiment d’inutilité. D’autre part, des dérèglements alimentaires, ainsi que des troubles du sommeil (insomnies ou hypersomnies selon les cas) sont souvent constatés. Les individus déprimés se plaignent en majorité, du manque d’énergie chronique.
La déprime se manifeste via des symptômes similaires, mais moins accentués, à la dépression et ne doit pas être confondu avec cette dernière. Si la déprime perdure dans le temps, il peut alors s’agir d’un trouble psychiatrique ou d’une dépression.
La dépression se caractérise essentiellement par un état de perte de motivation ou d'élan vital chez un individu. Les symptômes typiques de la dépression sont une perte d'espoir, d’envie et d'estime de soi. D'autres signes peuvent être constaté tels que l'anxiété ou l'angoisse, la fatigue, la tristesse, des pensées négatives, des idées noires, des intentions suicidaires ou d'autres modifications de l'humeur.
Il n’existe aucun test médical de la dépression. Par contre, si la personne éprouve fréquemment des idées négatives sur elle-même, le monde et le futur, elle se trouve sûrement dans un état dépressif.



Les causes de la dépression


Les causes de la dépression sont multiples mais généralement liées à plusieurs chocs émotionnels (chocs traumatiques) ressentis négativement (chagrin, deuil, crise de couple, mobbing, viol, stress, etc.). Elle peut être la conséquence d’un milieu de vie hostile, qu’il soit familial, social ou professionnel.
Mon activité de thérapeute depuis 21 ans m’a permis de rencontrer énormément de personnes en état dépressif. Selon mes expériences, aucune d’entre elle n’est tombée en état dépressif du jour au lendemain. A chaque fois j’ai pu constater des chocs successifs à l’âge adulte qui ont fini par avoir un effet négatif plongeant la personne dans un état dépressif.
La dépression est une perte très importante d’espoir, d’envie et de goût à la vie. De plus elle s’accompagne  d’une estime de soi très mauvaise. Dans beaucoup de cas, les chocs traumatiques avaient amené les personnes à faire face à leur peur de la mort (voir chapitre 3 sur la peur), les plaçant en face du néant. Bien que de bonne volonté, celles-ci étaient comme happées vers le bas par des idées négatives, voir morbides et avaient l’impression de s’y noyer. Cette succession d’événements négatifs avaient dégradé leur élan vital, les laissant dans un état de lassitude, pessimisme et de perte d’estime personnelle.



Effets de la dépression


En plus des effets bien connus décrits ci-dessus, la dépression génère une inhibition grave de la personne. L’inhibition est un freinage ou un ralentissement de la formation des idées qui réduit le champ de la conscience et des intérêts de la personne. Celle-ci se replie sur elle-même et fuit les relations avec les autres. Cela engendre une douleur morale qui se manifeste par l’autodépréciation voir de l’autoaccusation et de l’autopunition. La personne se ferme comme une huitre au monde extérieur, pensant éviter plus de déceptions et de douleurs mais finit par étouffer dans son monde imperméable.
Comme si cela ne suffisait pas les personnes dépressives éprouvent un sentiment de culpabilité face à la société de par leur état. Au lieu d’aller chercher de l’aide, beaucoup restent repliés sur eux-mêmes, honteux de leur état.
De par leur manque d’énergie, elles ont du mal à garder le rythme de la société active et plus le temps passe, plus on constate généralement un isolement social.
Un des mots clefs pour définir la dépression est « séparation ». Cet état sort littéralement la personne dépressive de la société voir de sa propre famille.
Souvent elles ont du mal à trouver de l’aide en dehors du milieu médical et thérapeutique, car notre société valorisant les gagnants a souvent beaucoup de mal à accepter cette faiblesse temporaire qu’est la dépression.



Cause de la dépression


Comme je l’ai évoqué, ma propre expérience me pousse à penser que la dépression est un déséquilibre grave des pulsions de vie et des pulsions de mort en la faveur de ces dernières. Les personnes dépressives, sans être coupables de ce fait, semblent ne voir plus que la face noire de la vie et glissent gentiment dans l’aggravation des symptômes.
Une série de chocs traumatiques amène peu à peu une personne dans l’état dépressif. Il est vrai que chacun réagit différemment face à des chocs importants. Cependant je me pose souvent la question de savoir comment la population réagiraient si les médicaments, l’alcool (qui est un puissant antidépresseur) et les drogues n’étaient plus disponible pendant un mois. Mon avis est que nous aurions une explosion des manifestations pathologiques.



Comment travailler sur l’état dépressif


La première chose est de consulter un médecin et/ou un thérapeute. Tout le travail que je suggère ci-dessous ne peut s’effectuer seul.
Ensuite la personne dépressive devrait s’astreindre à réaliser certaines choses positives pour elle-même. Je suggère cela :
1.     Faire un bilan de sa vie en remontant le temps de façon à révéler les chocs qu’elle n’a pas « digéré » et de tenter de remonter à la source de sa dépression et de son état dépressif.
2.     En parallèle, un profond travail sur la revalorisation et l’estime de soi est important. Retrouver en soi le positif, le bon, les qualités (que l’on se reconnait et que les autres mettent en évidence). A ce niveau, l’entourage familial et amical est primordial : la personne dépressive ne doit pas s’enfermer, mais au contraire bénéficier de chaleur humaine dont elle manque et sortir de la honte à tout prix.
3.     Faire un travail d’acceptation totale de son état et le comprendre. La dépression est la perte des qualités que sont l’espoir, l’envie et l’estime de soi, entre autres. Chaque personne dépressive peut comprendre l’origine de cela. En acceptant son état pour ce qu’il est, elle a une grande chance de comprendre les changements à apporter dans sa vie afin de sortir de cette ornière. La Vie est bien faite en tant que telle, rien n’arrive par hasard ; comprendre c’est accéder au pouvoir d’agir. Par exemple : comprendre qu’un deuil, même s’il est douloureux, nous amène à faire face à la mort. Il est explicable qu’une personne qui n’y a jamais réfléchi et qui voit disparaitre soudainement un être cher tombe en dépression. Par contre, un travail personnel de qualité peut démontrer que le décès de quelqu’un peut nous encourager à vivre notre vie pleinement et la mordre à pleines dents. Le but est de résorber les causes de la dépression : cela demande un courage énorme, celui d’oser tout remettre en question afin de comprendre le passé occulté jusque-là.
4.     Mettre en place un nouveau mode de vie, intégrant l’expérience issue du travail sur les causes de la dépression. Retrouver l’espoir, l’envie de vivre et d’avoir des projets d’avenir est parfaitement possible une fois les causes de la dépression transcendées.



Conclusion


La dépression n’est pas une bataille perdue d’avance bien que cela soit une problématique qu’il faille traiter très sérieusement. C’est une pathologie explicable et qui se soigne à condition de traiter la racine du mal sans honte et de changer le mode de vie qui a finalement conduit à cet état. La confiance en soi, l’espoir et l’envie de vivre sont meilleurs antidotes à la dépression. Redonner un sens à sa vie est possible en retrouvant une vraie estime personnelle.



Choisir de changer de comportement[2]


Les systèmes que nous venons de découvrir sont essentiels à la survie de l’être humain. La recherche du bien-être a pour but de parvenir à la satisfaction de ses besoins intérieurs. La douleur ou des sentiments comme la peur ou l’angoisse déclenchent la fuite ou la lutte et permettent de protéger le corps d’un danger. Ces systèmes sont le fruit de l’adaptation magnifique du corps humain à son environnement.
Alors que la sensation de plaisir stimule l’approche, la douleur stimule la fuite ou l’attaque. Et lorsqu’il n’y a pas le choix de s’enfuir ou de lutter, l’être humain se fige. Les expériences acquises par la vie en général et l’éducation en particulier sont autant de « références sensorielles stockées » intérieurement et qui nous permettent, très subjectivement, de déterminer ce qui est « bon ou mauvais », en fonction de notre histoire de vie. S’ajoute à cela tout l’inné transmis génétiquement et qui se manifeste par tous les comportements et réflexes spécifiques à notre espèce.
Comprendre ces trois systèmes de punition, récompense et inhibition est un outil qui permet à celui qui cherche à comprendre au lieu de réagir comme un « automate-perroquet » et de changer de comportement en reprenant le volant de sa vie. Car tant que l’Humain ne comprend pas cela, il est l’esclave de la satisfaction de ses pulsions.

Exercices pratiques


Je vous suggère de pratiquer l’exercice suivant. Détendez-vous dans un endroit calme et faites un travail d’introspection afin de déterminer :
1.     Bilan de situation :
·       Quels sont les rituels avec lesquels vous interagissez :
·       Avec les membres de votre famille
·       Vos amis
·       Vos collègues de travail
·       Ces rituels sont en fait les instruments d’un rôle que vous tenez. Tentez de mener l’expérience suivante : détendez-vous et imaginez que votre vie est un film. Quel serait votre rôle dans le script : le père, la mère, le fils en constante rébellion, l’employé soumis, la fille à papa, le bellâtre musclé, la naïade des îles, etc.
·       De quelle symbolique votre rôle est-il investi ?

2.     Démissionner des rôles que l’on tient à contrecœur :
·       Quels sont les rôles que vous tenez qui vous posent problème voir qui vous dégoûtent ?
·       Qu’aimeriez-vous vraiment tenir comme rôle ? Quels sont vos désirs et vos idéaux profonds ?

3.     Réinvestir son énergie physique, affective et psychique :
·       Déterminez avec autant de précision que possible, le rôle qui sera dorénavant le vôtre « parce que vous l’avez décidé ainsi ».
·       Visualisez les changements de comportements que vous êtes en train de mettre en place dans des situations de vie.
·       Vivez concrètement les changements prévus chaque seconde de vie qui passe, en étant pleinement conscient de vos actes, vos émotions et vos pensées, qui tels trois faisceaux d’énergie partent de vous pour converger vers le nouveau rôle déterminé.
·       Sachez respecter l’autre et laissez-le vivre, sans pour autant lui laisser le droit de décider pour vous. Ne perdez pas de l’esprit et du cœur, les buts que vous poursuivez. Si on vous propose une route, regardez le panneau indicateur, afin de déterminer si ce chemin vous rapproche ou au contraire vous éloigne de vos buts.



Ne plus alimenter la peur et l’angoisse


Comme nous l’avons vu jusque-là, la peur et l’angoisse sont des sentiments totalement naturels qui ont un effet inhibiteur sur votre potentiel personnel.
Travailler sur ses peurs et ses angoisses a pour objectif de ne plus alimenter ses sentiments gros consommateurs d’énergie. Mais ce travail ne peut se faire que lorsque l’individu décide au très de lui-même de le faire par choix.
·       Prendre conscience de ses peurs et angoisses
·       En déterminer la source
·       Trouver les bons moyens d’en résorber la cause
·       Mettre en place un nouveau et meilleur mode de vie qui permet de rester en dehors totalement de ses sentiments

Sont les étapes de ce travail personnel qui peuvent sembler laborieuses mais qui sont essentielles afin de transcender cette problématique. Une grosse dose de courage et d’humilité, une pincée de bonne volonté et une intention inflexible sont des ingrédients qui ne peuvent être obtenus que d’un être humain pleinement conscient et volontaire dans ce mouvement vers le bonheur.



La menace de punition ou de mort en cas de désobéissance


La menace de punition ou de mort en cas de désobéissance est le moteur inconscient de ces peurs et autres angoisses.
« Que va-t-on me faire si je ne fais pas ce que mon entourage me demande ? »
« Quelles sont les conséquences si je disais NON à ce que l’on me demande ? »
« Qu’est-ce qu’il m’arrivait si je commençais à m’écouter et à faire uniquement ce que je détermine comme juste et bon ? »
« Si je ne respecte pas la Tradition, la coutume et que je la change pour quelque chose que je perçois comme meilleur, que m’arrivera-t-il ? »
Sont autant de questions que l’on peut se poser.
Inconsciemment l’être humain ou plus exactement son système neuroendocrinien reste très sensible à la menace de punition ou à la menace de mort s’il désobéit.
Toutes les personnes à qui un individu donne du pouvoir (ses parents, son patron, etc.) acquiert le droit de « déterminer la loi », c’est-à-dire de déterminer ce qui est juste et permis en opposition à ce qui est faux et proscrit.
A nous de nous doter du droit de déterminer par nous-même « la Loi » et peut être … de discréditer le principe de punition. Car l’être humain n’a pas se faire punir pour changer mais simplement réfléchit à son échec et mettre en place une meilleure stratégie qui lui permettra d’atteindre ses objectifs.



Déformation de l’information


Nos sociétés (et mêmes les démocratiques) emploient souvent la peur ou la menace de punition pour faire obéir de leurs membres et les garder dans la ligne de pensé édictée. Oh bien sûr dans nos sociétés modernes tout cela est cachée sous de belles apparences.
Cependant certains événements récents comme les événements du World Trade Center montre que nos gouvernements occidentaux ont utilisé ces tristes moments afin d’augmenter légalement leur contrôle sur la sphère privée de leurs citoyens.
Apprendre à se poser des questions sur les informations que les médias véhiculent est la première étape. Sortir de la conviction que la télévision, la radio et Internet disent la vérité est sûrement la deuxième. Croiser les différentes sources d’information afin de se faire une idée la plus objective possible constitue la troisième étape à ce processus.
L’objectif de cette démarche que je vous conseille n’est pas de faire de vous des militants. Mon but serait plutôt de vous suggérer de cultiver votre liberté de penser et d’éprouver en réfléchissant par vous. Réfléchir par vous-même vous protégera du risque d’être télécommandable par des forces extérieures. Car n’êtes-vous pas à la tête de votre personnalité ? Je vous le souhaite, je vous souhaite vraiment de vous doter du droit de décider par et pour vous-mêmes de ce qui est bon pour vous.



Croire dans la Vie


D’un point de vue spirituel, vivre dans la peur du manque correspond inconsciemment à ne pas avoir confiance en ce que la Vie est susceptible de nous apporter.
Croire dans la Vie, c’est croire intimement dans le fait que la Vie, cette force qui met en mouvement tout l’Univers, est bonne et juste avec chacun de nous. Avoir confiance en la Vie c’est oser croire qu’en vivant dans la vérité, dans la bonté et le respect la Vie en elle-même subvient et subviendra à nos besoins. Non pas en nous permettant d’attendre passivement mais en nous permettant de récolter au centime près tout ce que nous avons semé.
La Vie en tant que telle est bonne et vivifiante pour toute la création. La Vie n’est pas chiche avec certains et généreuse avec d’autres. Elle est le vecteur de la Manifestation et en ce sens restitue le fruit du travail de chacun, et ce à tout niveau.


                                                                                     Jean-Christian Balmat




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