mercredi 6 novembre 2013

Sagesse du Milieu: Comment ne plus avoir peur de demain ? (1ère partie)

Introduction


Nombreux sont ceux qui se lèvent chaque matin la peur au ventre :
·       Peur de perdre son travail et du fantôme du chômage
·       Peur de s’affirmer en face des gens qui « détiennent l’autorité »
·       Peur de ses congénères
·       Peur de la douleur
·       Peur de perdre ses acquis
·       peur de ne pas avoir la promotion
·       peur de ne pas pouvoir payer les factures à la fin du mois
·       peur de dire au chef de vente nos petits résultats
·       Peur de la peur
·       Etc.

Il suffit de s’assoir sur un banc à l’entrée d’une ville pour s’apercevoir que la plupart de nos congénères sont soucieux, mal réveillés, bougons, frustrés…bref mal dans leurs baskets.
Observons un instant nos sociétés, l’humain juste y voit plus de la moitié des individus dans la peur. Peur de ne pas avoir à manger, peur de perdre leur emploi. Et plus intimement, combien de nous peuvent se permettre de consacrer du temps à la méditation, à la réflexion et au travail intérieur ?
Négliger le corps animal, celui que nous commandons avec nos hormones, est une erreur communément faite. Combien d'entre nous ont des corps calmes, assouvis? Nous avons beaucoup parlé des méthodes qui facilitent l'évolution de l'être (dans les articles précédents) et de sa conscience, mais reconnaissons que jouir de la vie n'est pas facile.

Mais quelle est la cause de leur mal être chronique ?

Le but de cet article est d’apporter des possibilités de réponses à cette question.

Bonne lecture !



Le Pouvoir de l'Émotion[1]


Lorsque l'on parle du corps astral, ou corps émotionnel, trois émotions ressortent comme de véritables cannibales énergétiques :
1.     la peur = fuite> système neuroendocrinien en alerte
2.     la colère = lutte> système neuroendocrinien en alerte
3.     l’angoisse = inhibition> système neuroendocrinien en état d’inhibition>paralysie de l’action dans le monde extérieur et effervescence interne à effet négatif.

Pour mieux maîtriser la Mer de nos passions, nous devons comprendre la cause de ces trois émotions :
La peur tout d'abord est causée par notre ignorance. Nous percevons quelque chose ou quelqu'un comme tellement plus important que nous que nos forces d'action, nos émotions, nos pensées sont gelées. Quel que soit l’élément qui génère une sensation négative, engendrant un sentiment de peur, c’est un « inconnu » pour notre système nerveux. La seule façon de vaincre ce sentiment est d'acquérir la Connaissance en général et la connaissance spécifique à chaque notion qui produit en nous ce sentiment. J'aime voir la peur intérieure comme un animal sauvage que l'on essaie d'apprivoiser. Si nous avançons trop vite, il s'enfuit. Si par contre, nous lui accordons tout notre amour et notre patience, il apprendra peu à peu à nous connaître et nous donnera sa confiance. A son écoute nous pourrons découvrir la source de nos peurs et ainsi cesser de les nourrir pour à nouveau se lever et dire :



 « Oui je le peux, j'y crois ! »[2]


·       La peur est aussi et avant tout le sentiment métaphysique de séparation. Ce sentiment d’être perdu, de se sentir seul et abandonné, a motivé depuis la nuit des temps l’homme à vouloir se relier. En découle la naissance des religions, de « religare », relier. Y remédier représente le développement intérieur d’un sentiment, d’une conviction, d’appartenir à un univers et ayant la volonté de s’y relier dans le but de s’y unifier. Religions et philosophie nous donnent les outils afin d’y parvenir.
·       La colère est la résultante de l'inaccomplissement de ce que nous voulions faire. Lorsque nous devons « reculer » face à un obstacle nous explosons, ne sachant que faire de cette énergie « qui pousse intérieurement » pour sortir. C’est ainsi l’expression de la guerre intérieure, de la défense aveugle et passionnelle contre tout ce qui nous est étranger. En transformant ce sentiment de séparation dont nous avons parlé, la guerre fait place à la paix, réparatrice et force majeure de construction.
·       L’angoisse quant à elle est quelque part plus grave que les deux sentiments précédents. Car l’angoisse se manifeste par l’immobilisme, l’inhibition d’un mouvement, ce mouvement sans qui la Vie disparaîtrait. Lorsque, dans cette guerre illusoire, nous ne pouvons ni fuir (peur) ; ni lutter (colère), nous nous immobilisons comme si la vie se rétractait et ne s’exprimait plus au travers de nous. Cependant, la vie est Manifestation. Lorsque ce n’est plus le cas, la vie permute, pervertie par des sentiments négatifs puissants : la peur viscérale et la colère retournée vers soi, la frustration. Sortir de l’angoisse ne peut se faire, que lorsque nous apercevons enfin l’espoir, la lumière et osons nous relier à nouveau afin de sortir de nos paralysies intérieures.

Ces trois émotions négatives sont avant tout des consommatrices d'énergie. Sachant que nous avons plus ou moins de pouvoir pour réaliser des actes dans la matière, selon que nous ayons ou non de l'énergie, il est intéressant de s'améliore et de comprendre que, lorsque nous n'exprimons pas de tels sentiments extérieurement, ils continuent d'exister intérieurement et de faire des dégâts ! (voir le chap. « Les Cinq Éléments »)

Il est intéressant de s'améliorer en exerçant sur soi sa propre force de magnétisme et de conviction. Pour peu que nous fassions l'effort d'avoir un œil ouvert, nous pourrions voir venir ces émotions négatives comme nous voyons un être agressif du haut d’un mirador.

Rester vigilants nous permet de garder nos émotions dans le positif ou tout du moins de corriger la barre si nous nous écroulons dans le négatif.

Lorsque le monde émotionnel est évoqué, nous ne pouvons pas passer à côté de l'amour et de son opposé, la haine. Bien plus que de simples émotions, l'amour et la haine, respectivement, nous rapprochent ou nous éloignent de ce sur quoi nous projetons cette émotion.

L'amour est le liant de tout l'univers. L'amour, avant d'être un concept philosophique, est la preuve sensorielle de la promiscuité de ce pour quoi nous éprouvons ce sentiment. Il est également preuve de ce sentiment jouissif que l'on ressent lorsque notre être reçoit et se rapproche de sa totale plénitude[3]. L'amour tend à l'unité, au partage et à la contribution de tous à un but commun: l'évolution. Dans l'amour, nous pouvons partager, sans que personne ne soit mis de côté.

La haine est la preuve d'une séparation, opposition destructrice entre deux êtres. Accompagnée d’intolérance, de peur et de violence, elle a causé toutes les guerres de l'Histoire. La vaincre intellectuellement reste chose facile. Par contre, la vaincre dans notre vie de tous les jours demande un profond travail sur soi.

Accepter de traiter avec le démon, le sien, nécessite du courage, beaucoup de courage et surtout de la franchise. Il est toujours facile de voir la paille dans l'œil de l'autre en ignorant la poutre qui est dans le nôtre. Il faut pour cela apprendre à tolérer notre imperfection sans désespérer et tendre à la perfection dans l'humilité.



Travailler sur la peur[4]


La peur est une émotion ressentie par l’être humain en présence d’une menace réelle ou d’un événement perçu comme tel. La peur fait partie des mécanismes de survie primaire et constitue la réponse à une douleur ou un danger potentiel.

En résumé, la peur est une reconnaissance automatique du danger. Elle a pour but de maintenir la vie. La peur est un système d’alarme hautement perfectionné qui nous informe des dangers et qui éveille notre attention pour que nous trouvions rapidement la réponse appropriée à une menace. Elle amène aux réactions suivantes :
1.     La fuite
OU
2.     Le combat

Alors que ces deux réactions permettent de réunir des conditions favorables à la vie, il existe une troisième réaction chez l’Homme. Lors que l’individu pense qu’il ne peut éviter dans son quotidien, un élément qui génère la peur, il tombe dans le syndrome d’inhibition : un peu à l’image du campagnol, qui dans un champ de céréales fauchées, est survolé par une buse et ne bouge plus. Dans cet état, le niveau d’angoisse augmente et peut générer d’autres pathologies plus graves.

Une peur prolongée ou répétée entraîne un sentiment d'angoisse. L'angoisse est une peur intense, parfois chronique. Elle augmente lentement et finit par atteindre un pic, dit crise de panique, ou crise d'angoisse, occasionnant de très sérieuses difficultés respiratoires, notamment une hyperventilation incontrôlée.

Certaines peurs irrationnelles et persistantes peuvent amener à des troubles anxieux très répandus et certaines maladies sévères comme le trouble bipolaire ou certaines formes de schizophrénie.
Lorsque l’appréhension liée à des situations déplaisantes, douloureuses ou à des animaux répugnants, elle est nommée phobie.

Aimer se faire peur, c’est d’ailleurs aimer cette hyper vigilance et les intenses sensations d’exister qui vont avec. Ce qui conduit certains à avoir des « conduites à risques ».
On peut différencier deux grands types de peur :
1.     La peur externe : causée par un stimulus externe
2.     La peur interne : causée pour une émotion négative : par exemple la sous-estimation

La peur peut être décrite par les émotions ressenties par l’individu. Ces émotions varient de la prudence jusqu'à l’extrême phobie et la paranoïa. La peur est directement reliée à des états émotionnels tels que l'inquiétude, l'anxiété, la terreur, l'horreur, la panique et la crainte.

Les expériences de peur peuvent se manifester longtemps après avoir été vécues, c’est-à-dire que l’individu revit ses peurs durant des cauchemars. Exemple : syndromes post-traumatiques suite à la guerre ou un viol.



Les différentes peurs


1.     Peur de la mort
2.     Peur de l'abandon
3.     Peur de la maladie
4.     Peur de la vieillesse
5.     Peur du noir
6.     Peur du vide
7.     Peur des fantômes
8.     Peur de l’inconnu
9.     Peur de rougir
10.  Peur en avion
11.  Peur des animaux
12.  Peur de l'eau
13.  Peur des espaces restreints, les tunnels et les ponts
14.  Peur des aiguilles
15.  Peur de l'échec

Souvent l’être humain met en place des peurs secondaires qui cachent des peurs primaires. Par exemple, la peur du noir cache chez l’enfant la peur de la mort. Pour se protéger de cette dernière, la peur du noir sert d’exutoire et de moyen d’expression de quelque chose d’inexprimable et qui peut devenir un tabou.



La peur de l’abandon


Dès notre enfance, nous faisons l’expérience de la séparation. Lors des absences de nos parents nous prenons conscience qu’ils ne sont pas à notre disposition, prêts à répondre à tous nos désirs. Pour faire très bref, on peut distinguer deux types de situations :
1.     Dans la première, les parents et l’entourage ont pris en compte (et au sérieux !) nos peurs enfantines et les ont atténuées.
2.     Dans la deuxième, les parents et l’entourage, pour différentes raisons (soit, pour des raisons éducatives, morales, faute de temps ou d’une juste compréhension), n’ont pas accordé de valeurs à nos peurs enfantines et par la même occasion les ont renforcées. Ils n’ont pas pour autant commis de faute. Ils ne nous ont pas appris à nous séparer d’eux avec confiance et sérénité. Souvent dans ce cas eux-mêmes ont vécu la même chose étant enfant.

Dans le deuxième cas, arrivé au stade adulte, l’individu éprouve fréquemment ce sentiment, devenu pathologique. Il suffit d’une absence plus longue du conjoint ou de l’ami pour que ce dernier se sente abandonné, etc.



La peur de la mort


Dans la psyché humaine, la mort est le paradoxe des paradoxes. Elle représente l’annihilation de notre monde. Chacun de nous repousse loin de lui cette notion et emploie maintes précautions verbales lorsqu’il évoque des congénères disparus. Certaines morts soudaines et en bas âge nous heurtent profondément.

La peur de la mort est saine car sans elle, nous serions susceptibles de nous laisser aller à l’attendre les bras croisés. Son existence même nous amène à avoir des projets, des rêves, des buts dans la vie. Le fait de vouloir laisser une trace sur terre par nos actes ou par nos enfants est très profondément ancré en nous et nous permet de rester vivants dans le cœur de ceux qui nous survivent.

L’union de la pulsion de vie et de la pulsion de mort présente en chaque individu, produit un mouvement vers la création ou la procréation. Cependant, certains chocs de l’histoire personnelle, mauvais traitements, abandon ou deuils précoces mal surmontés, entraînent une séparation de ces forces et dans ce cas, la pulsion de mort peut prendre le dessus…



La peur de l’inconnu


La peur de l'inconnu est un phénomène éthologique[5] observé chez de nombreux animaux évolués et elle est source de prudence.
Cette peur peut être individuelle ou collective. Elle est la peur d’un danger hypothétique. Tout ce qui n’appartient pas à ce qui est connu, défini, composante du monde intérieur de l’individu ou du groupe est susceptible de générer cette peur.
1.     Une peur raisonnée et modérée de l’inconnu permet une ouverture d’esprit à l’encontre de ce qui est inconnu et génère la curiosité, l’envie de découverte et de recherche.
2.     Par contre une peur intense de l’inconnu de l’individu ou du groupe génère la violence et le rejet de l’inconnu.
3.     L’absence de peur de l’inconnu est également pathologique et conduit à la mise en danger par imprudence.


                                                                                     Jean-Christian Balmat






[3] Ici le terme plénitude doit se voir comme la capacité de chacun de nous à être « complet », à développer tant son aspect féminin que masculin.
[5] L'éthologie est l'étude du comportement des diverses espèces animales.

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