lundi 7 mai 2012

Sagesse du Milieu: Le Principe de Non-Résistance (3ème partie)


Annexe technique

Apprendre

Bé-à-bas du système nerveux

Notre système nerveux est une structure complexe de communication, d’information et de commande qui agit à l’intérieur du corps en modifiant son fonctionnement interne permettant l’homéostasie. C’est-à-dire garder les divers processus physiologiques qui se produisent dans l’organisme dans des limites compatibles avec la vie. Notre système nerveux met en interaction :
·         Les sensations provenant de nos cinq sens qui nous informent de la modification de notre environnement.
·         Nos émotions qui sont des évaluations de nos sensations sur une échelle plaisir-douleur.
Nos pensées qui sont un ensemble complexe de :
·         Notre perception de la vie : ce que nous déterminons comme la « vérité, le vrai, le familier connu et rassurant » en opposition avec ce que le « mensonge, le faux, l’inconnu potentiellement dangereux ». Notre perception du monde est une structure complexe de « lois intérieures » qui déterminent la qualité, la place et le rôle de chaque être vivant et objets du monde réel.
·         Nos idéaux qui représentent la perfection que nous voulons atteindre. Ils sont essentiels car sans eux le désir n’existe pas. Hors sans désir l’être humain ne passe sa vie qu’à combler ses besoins physiologiques de base. L’essence du désir permet à l’homme d’effectuer un mouvement dans tout son être afin de marcher vers ses idéaux.

Ayant largement décrit le système nerveux dans mes précédents articles, je me contenterai d’en rappeler brièvement les grandes lignes :
·         Le système nerveux réagit rapidement au stimulus en transmettant des influx nerveux qui ont pour effet d’adapter les processus physiologiques à la nouvelle situation.
·         Le système endocrinien réagit, moins rapidement en étant pourtant tout aussi efficace, en libérant des hormones qui permettent de changer les modes internes de fonctionnement de l’organisme.
·         Le système nerveux remplit 3 fonctions fondamentales :
·         Fonction sensorielle : les récepteurs sensoriels détectent :
·         les stimuli internes tels que l’absorption d’aliments, l’augmentation de l’acidité interne, la perception d’un « corps étranger » (système immunitaire), etc.
·         les stimuli externes comme la modification de la température interne l’augmentation du besoin d’énergie (sport, travail), la perception d’un stress.
·         Fonction intégrative : Le système nerveux intègre (traite) l’information sensorielle ; pour ce faire, il analyse en fonction de sa connaissance (spécificité génétique de l’espèce, instincts et comportements innés auxquels sont ajoutés tous ceux acquis par l’expérience) en associant le stimulus présent à un élément du passé et choisit une réponse approprié afin de maintenir la vie et de l’entretenir. Les associations se font avec des notions de plaisir et de douleur liées au souvenir, à la mémoire qui a son siège dans cette partie du système nerveux.
·         Fonction motrice : consiste dans la matérialisation par l’acte, la mise en œuvre de la décision prise intérieurement.


En résumant au maximum, on peut dire que le système nerveux est composé de deux sous-systèmes :
1.      Le système nerveux central (SNC)
et
2.      le système nerveux périphérique (SNP)



Système nerveux central (SNC)

Le SNC comprend l’encéphale et la moelle épinière, lesquels intègrent et associent toute sorte de messages convergeant en son sein.
Le SNC est en outre le siège des pensées, des émotions et des souvenirs.
La plupart des influx nerveux qui provoquent la contraction des muscles et l’activité sécrétrice des glandes naissent dans le SNC



Système nerveux périphérique


Le système nerveux périphérique (SNP) est la partie du système nerveux formée de ganglions et de nerfs qui fait circuler l'information entre les organes et le système nerveux central (SNC) et réalise les commandes motrices de ce dernier.

Il comprend :
1.      Le système nerveux somatique (soma = corps),
2.      Le système nerveux autonome (d’ « autonomos »= qui se régit par ses propres lois)
3.      Le système nerveux entérique (SNE) (d’ « enteron »= intestin).




Système nerveux somatique (SNS)

Il permet d'interagir avec le monde extérieur en participant à l'équilibre et la motricité. Le SNS commande le tonus et la contraction des muscles striés du squelette.
Le SNS est composé :

1.      De neurones sensitifs qui transmettent au SNC les informations venant des récepteurs sensoriels somatiques et des récepteurs sensoriels spécialisés des organes situés principalement dans la tête, la paroi de l’organisme et les membres.
2.      De neurones moteurs issus du SNS qui transmettent les influx nerveux aux muscles squelettiques seulement par l’action volontaire, consciente.


Système nerveux autonome (SNA)

Le système nerveux autonome ou végétatif dirige les fonctions organiques internes comme la nutrition et l'homéostasie. Son action est involontaire, inconsciente, et concerne le monde intérieur. Il se distingue du système somatique qui concerne les relations au monde extérieur.

Il innerve essentiellement les organes internes : les neurones sensoriels du SNA transportent les informations des fonctions viscérales au SNC et les neurones moteurs innervent les muscles lisses des viscères, à une exception près, le muscle cardiaque, muscle strié et non lisse qui ne dépend pas du système nerveux végétatif.

Il comprend deux sous-systèmes :

·         le système orthosympathique (relations d’alerte)
·         le système parasympathique (conditions normales)

En période de stress physique ou psychologique, le système nerveux sympathique prend le pas sur le système nerveux parasympathique.

·         L’activation du système nerveux sympathique et la libération d’hormones par la médullosurrénale[1] déclenchent une série de réponses physiologiques désignées par le terme réaction de lutte ou de fuite (voir le tableau ci-dessous).
·         Tandis que le système nerveux sympathique s’active lorsque l’heure est à la lutte ou à la fuite, le système nerveux parasympathique entre en jeu en période de calme et de digestion. Les effets parasympathiques favorisent les fonctions qui économisent et restaurent l’énergie en situation de repos et de récupération.



Système nerveux entérique (SNE)

Le système nerveux entérique (SNE) est la partie du système nerveux autonome qui contrôle le système digestif aussi bien pour l'activité motrice (péristaltisme[2] lié au processus digestif normal et vomissements salvateurs en cas d’intoxication) que pour les sécrétions et la vascularisation.
Bien qu’il soit en interaction avec les autres composantes du SNA, le SNE fonctionne d’une manière indépendante et autonome. Les anglophones le nomment « Brain gut » signifiant « cerveau viscéral ». Il est composé d’environ 200 millions de neurones soit mille fois moins que le cerveau mais autant que la moelle épinière.


Comprendre


Afin de mieux comprendre le fonctionnement de l’ensemble du système nerveux, on peut l’aborder en séparant bien les processus les uns des autres. Cependant il s’agit bien là d’une explication théorique et non d’une réalité physiologique.


Le cerveau triunique

Le cerveau, en plus des deux hémisphères, se décompose en trois cortex. Ce découpage s’explique par la lente évolution de l’homme. En 10'000'000 d’années et 500'000 générations successives, nous sommes descendus de l’arbre pour monter dans la voiture. Nous sommes passés d’un comportement instinctif de mammifère supérieur à celui de l’homme qui sait qu’il pense (Homo sapiens sapiens). Ces trois cerveaux, du plus ancien au plus récent sont :
l  Le paléo-cortex, ou cerveau reptilien ou cerveau cortical, s’occupe de la survie et des fonctions vitales de base dans le présent : manger, rester vivant puis se reproduire. Ce cerveau est très rationnel et froid, voire cruel au besoin car dépositaire de l'instinct de conservation. Sa première fonction est d'assurer l'homéostasie en satisfaisant aux besoins vitaux de base[3]. Il assure la régulation de notre respiration, de notre rythme cardiaque, de notre tension artérielle, de notre température, de nos échanges hydriques, gazeux et ioniques. Il assure la satisfaction de nos besoins primaires ou besoins vitaux tels que l'alimentation, le sommeil, la reproduction. Il fonctionne souvent de manière automatique sans que la réflexion consciente n’intervienne.  La durée de sa mémoire est de maximum 48 à 72h. Ensuite, tout ce qui n’est pas considéré comme utile est « jeté ». Apprivoiser la bête (cerveau reptilien).
l  Le cerveau mammalien ou limbique  évite ce qui, dans le passé, a fait mal et reproduit ce qui fait du bien. C’est l’aspect associatif de la pensée, ce qui fait que l’expérience dans la matière a tendance à emprisonner dans des réflexes comme ceux mis en évidence par Pavlov. Le cerveau mammalien est dominé donc par les émotions, les rituels comportementaux, convictions (croyances, conditionnements) provenant de son passé (ainsi que de sa famille, race et nation via la génétique et l’éducation). Il est responsable des choix conditionnés (donc liberté très limitée) et il permet les émotions et déclenche les réactions d'alarmes du stress. Il garde en mémoire, donc acquiert une expérience transmissible à l’enfant ! Évidemment qu’après ça, se libérer des croyances et comportements conditionnés nécessite un « petit » effort ! Civiliser l’homme-animal (cerveau mammalien).
l  Le néocortex, ou cerveau intellectuel : conceptualise, arrange les actions du reptilien et relie le passé au présent  afin de se projeter dans l’avenir. Aspect cognitif de la pensée, il permet notamment le raisonnement logique, le langage et l'anticipation des actes. Elever l’homme-spirituel (cerveau cognitif)


Les deux Hémisphères


Hémisphère Gauche
Hémisphère Droit
Analytique (il fait un gros plan)
Synthétique (il fait un plan large sur les choses qu'il traite)
Temporel
Spatial
Dominant vaniteux (ego)
le sage, l’artiste, le sportif, le danseur et le yogi serein
la raison (raisonnement)
l'intuition, l’affect
la pensée
l’imaginaire
la logique
l’artistique
conscience du temps qui s'écoule
conscience de l'espace
verbalisation et mémoire verbale
vision et mémoire visuelle, sensorielle, ou auditive
Il gère donc le conscient, le rationnel, le volontaire
Il gère l’inconscient, l’irrationnel et l’involontaire
Il commande le côté droit du corps (actions motrices)
Il commande le côté gauche du corps (actions motrices)

la perception et la reconnaissance des visages
compréhension d’une phrase en son sens littéral
compréhension d’une phrase en son sens imagé
Fonction (classification par...)
Apparence (classification par...)
la grammaire et la production de mots
l'intonation et l'accentuation
parle, calcule et écrit
musique
rythme et mesure
mélodie, ton et timbre
Tableau 1 de l'auteur



Trois programmes de fonctionnement


La principale fonction du cerveau est de maintenir l’homéostasie. Hors parmi les systèmes cérébraux, ceux qui permettent de satisfaire nos besoins vitaux, influencent le plus nos comportements.
On peut distinguer trois phases dans le fonctionnement de ce merveilleux système :
1.      Suite à un stimulus, notre cerveau nous pousse à passer à l’action, ce afin de satisfaire un besoin. La faim est le premier besoin que l’être humain satisfait : avant même de parler ou d’appréhender le monde dans lequel il vit, il pleure afin d’avertir sa mère qu’il a faim (bien que cela soit dans ce cas profondément inconscient, les pleurs de l’enfant sont une stratégie très efficace)
2.      Le passage à l’action est récompensé par une sensation de plaisir. Par exemple, manger procure du plaisir mais celui-ci n’est pas complet si le repas n’est pas apprécié et/ou pris seul sans possibilité d’échange social. C’est donc l’action qui est récompensé et pas seulement l’obtention de la récompense. L’action correspond souvent dans les sociétés humaines à un rituel.
3.      Puis finalement, la satisfaction qui met un terme à l’action, jusqu’à ce qu’un nouveau besoin vienne déclencher le désir

L’être humain est programmé à reproduire des comportements qui, dans son histoire ou dans celle de son espèce, ont procuré du plaisir, en entretenant sa vie (homéostasie) et en la faisant évoluer.
Ce qui satisfait une pulsion intérieure pleinement génère du plaisir. La satisfaction correspond à la cessation du manque intérieur ayant généré la pulsion. Le plaisir est la preuve sensorielle que le manque a cessé et que le corps va bien.
La douleur est évidement l’inverse et participe grandement à la préservation de l’intégrité du corps : par exemple en retirant par réflexe sa main d’une plaque chaude, par action réflexe instinctive, nous sauvons notre main, sans y réfléchir consciemment. Ou alors, le corps va se préparer à l’effort en augmentant les rythmes cardiaques et respiratoires, en augmentant les apports nutritifs en puisant dans ces réserves et en mettant la structure musculaire en alerte afin de pouvoir combattre ou fuir.
Ces deux notions ont présidé à la spécialisation de trois systèmes nerveux liés aux comportements : l’un est à la récompense (MFB), l’autre à la punition (PVS) et le dernier à l’inhibition (SIA).
Le cycle pulsion – action – satisfaction, géré le MFB, d’une part et la fuite ou la lutte, gérées par le PVS, d’autre part, permettent à l’organisme de préserver son homéostasie dans l’action. Ils composent à eux deux le système activateur de l’action (SAA)
Le plaisir est le moyen développé au cours de l’évolution de notre espèce, pour nous inciter à respirer, à manger, à trouver un partenaire sexuel, à se protéger des risques, etc.



La récompense et la punition


Deux systèmes se sont donc développés dans le cerveau pour traiter la récompense et la punition.
1.      Le « medial forebrain bundle » (MFB) en anglais qui est le circuit de récompense
2.      Le « periventricular system (PVS) », qui est le circuit de punition, qui active la fuite ou la lutte
Ces deux systèmes ont pour but de préserver l’homéostasie par l’action et forment ensemble le système activateur de l’action (SAA).

S.A.A.
S.I.A.
Action ou ressenti plaisant
Action ou ressenti douloureux
Inhibition de l’action
Désir (envie de…)
Fuite (si réussite=satisfaction ; si impossible lutte)
Activation du SIA
Action
Lutte (si réussite=satisfaction ; si impossible SIA)
Perturbation pathologique de l’organisme
Satisfaction


Tableau 2 de l’auteur

Le S.A.A. s’oppose au système inhibiteur de l’action (SIA). Ce système s’enclenche en cas d’inefficacité de notre action (qui correspond à un profond sentiment d’impuissance = « je ne peux pas interagir avec mon environnement car ceci est « faux » pour Moi, mais je ne parviens pas à agir donc je ne bouge plus, je me prostre, me replie »).
Le S.I.A. a été utile dans l’évolution et de manière très ponctuelle, dans les situations où toute action est susceptible d’empirer la situation. Lorsque l’humain perçoit que la lutte ou la fuite sont impossibles, il se contente de la soumission et l’acceptation (passive et à contrecœur) afin de maintenir autant que faire se peut le statu quo.
Dans notre société moderne où la compétitivité est érigée au rang de dogme, de nombreuses personnes vivent dans l’appréhension de la « punition » : peur du chômage, peur de ne pas avoir la promotion, peur de ne pas pouvoir payer les factures à la fin du mois, peur de dire au chef de vente nos petits résultats, etc. Dans ce genre de cas, la personne n’a plus l’impression d’avoir de choix et sombre dans l’inhibition chronique. De nombreuses conséquences sont à déplorer lors d’un sur fonctionnement du SIA comme en autres : dépression, maladies psychosomatiques, ulcères d’estomac, hypertension artérielle. A noter également qu’étant donné que le SIA épuise le potentiel de lutte du système immunitaire des pathologies plus graves peuvent se développer ultérieurement.



Centres de la récompense et du plaisir


Les principaux centres cérébraux de la récompense sont localisés le long du MFB (medial forebrain bundle, en anglais). Le faisceau médian du cortex préfrontal en français). Le MFB est composé de plusieurs centres[4] qui participent tous à la réponse comportementale. Ces centres sont interconnectés et innervent l’hypothalamus, l’informant de la situation, plaisante en l’occurrence. L’hypothalamus réagit alors sur les fonctions végétatives (parasympathique dans ce cas) et endocrinien (libérant des hormones liées au plaisir) par l’intermédiaire de l’hypophyse.

Ce circuit cérébral nous encourage à l’approche



Centres de la punition


L’action est aussi primordiale lorsqu’un danger nous menace. Nous avons alors deux solutions : la fuite ou la lutte.
Les stimulations déplaisantes et/ou douloureuses qui provoquent la fuite ou la lutte activent les centres de la punition ou PVS. Le PVS est formé de plusieurs centres[5]. L’activation du PVS provoque l’activation du système nerveux sympathique et la libération dans l’organisme d’ACTH et d’adrénaline qui préparent rapidement le corps aux efforts exigés par la fuite ou la lutte
Le système de punition inhibe le système de récompense. Ce qui explique que certains régimes politiques ont réussi au court de l’Histoire à manipuler le peuple par la peur et la peur de la punition (ex. : déportations). Ceci est également valable dans toute autre structure sociale : couple, famille, entreprise, etc.
Le MFB et le PVS forment les deux principaux systèmes de motivation de l’être humain. Ils ont pour but assouvir les trois pulsions instinctives (respirer, se nourrir, se reproduire) et d’éviter la douleur.

Ce circuit cérébral nous encourage au recul, au rejet



Centres d’inhibition


Le Pr. Henri Laborit a mis en évidence un troisième circuit : le système d’inhibition de l’action (Behavioral Inhibitory System (BIS)). Il est associé au système septo-hippocampal, à l’amygdale et aux noyaux de la base. Ce système est comme nous l’avons vu, celui qui prend le relai lorsque la lutte ou la fuite ne sont plus possible, avec les conséquences négatives au niveau physiologique.
Pour prendre un exemple simple, le SIA est le système qui produit l’immobilisme du campagnol survolé, à terrain découvert, par une buse. Ce fonctionnement temporaire lui sauve la vie plus sûrement que la fuite. Par contre, dans le cas où un individu se sent comme le campagnol lorsqu’il est en relation avec son patron, se parents ou autres, la situation se gâte. Car il perçoit une impossibilité de fuir ou de lutter : s’il le faisait, il en perdrait son emploi, sa place dans la famille, etc. De plus si la situation perdure des mois ou des années, les conséquences peuvent être catastrophiques en termes de santé (voir aussi le sous-chapitre sur le stress) en affaiblissant fortement les capacités du système immunitaire.
Le SIA peut également « s’enclencher » dans le cas où l’individu manque d’information à propos de ce qu’il vit dans le présent : une personne âgée devant un pc dont elle ne comprend pas le fonctionnement ou un voyage dans un pays étranger sans comprendre la langue et l’écriture. En effet, pour agir efficacement, l’être humain a besoin d'un certain nombre d'informations sur le monde qui lui donnent des possibilités différentes de répondre. Si les apprentissages et expériences antérieures n’apportent pas l’information à l’individu, le SIA prend le dessus sur le SAA. Attention : à l’inverse l’excès d’information (téléjournal, publicités agressives, etc.) a le même effet. Enfin, l’imaginaire peut produire des scénarios que l’individu redoute de vivre. Dans ce cas lorsque le cauchemar se matérialise sous les yeux de la personne, celle-ci se trouve totalement inhibée.



Ce circuit cérébral nous immobilise dans l’inaction

La réaction de fuite et de lutte portée par le SAA (qui se trouve dans la substance grise centrale) est une réponse non conditionnée.

En d’autres termes la réaction de fuite ou de lutte est une réponse instinctive et réflexe non appris. Par contre l’inhibition de l’action est une réponse conditionnée, c’est à dire supposant un apprentissage.
Le PVS au contraire est le système de la punition : il se met en route lors des stimulations aversives et se traduit par un sentiment de frustration. Sur le plan comportemental, cela donne la fuite, la lutte (agressivité défensive) ou inhibition. Le PVS réalise une connexion entre les structures corticales et limbiques. Ce système est cholinergique : la neuro hormone est l’acétylcholine. Ce circuit de la punition aboutit à l’inhibition de l’action qui survient lorsque la punition ne peut plus être évitée par la fuite et la lutte. L’inhibition de l’action suppose la mémorisation d’expériences désagréables où l’action a rencontré des échecs douloureux. La psychologie de victimes de traumatisme s’explique par l’excitation récurrente de leur PVS qui se traduit par l’inhibition de l’action dès qu’elles voient resurgir des images s’associant à leur ancien traumatisme. Dans le système limbique, les affects (polarité agréable ou désagréable) commandent l’action ou l’inhibition de l’action par l’intermédiaire du MFB et du PVS. Par contre les représentations imaginaires sont traitées par un réseau supplémentaire : le néocortex.

Comprendre le stress


Le stress et le syndrome de désadaptation


Même si nous vivons au 21ème siècle, une ère hautement technologique, l’être humain reste, dans son fonctionnement comportemental, un primate. Confronté à une situation de conflit (effective objectivement ou qu’il perçoit comme tel), tout son organisme (surtout le système neuroendocrinien, système cardio-vasculaire et cerveau primitif ou reptilien, siège des instincts) se prépare à l’action avec deux types de « programmes »
  1. Le combat
ou
  1. La fuite

Hélas, le problème est que ces deux alternatives sont souvent impossibles à mettre en place pour l’homme moderne. Se trouvant alors dans l’impossibilité d’agir, il doit alors s’adapter à cette situation c’est ici qu’apparait le stress biologique par inhibition de l’action largement évoqué par Pr. Henri Laborit.
Pour conserver son équilibre psycho-affectif intérieur face à ce stress exogène, il va devoir puiser dans ses ressources intérieures, à savoir sa personnalité, qu’il a forgée au fil de ses expériences sur la base de son hérédité, qui conditionnera sa capacité à gérer le conflit et ses conséquences.
Rappelons que la personnalité de l’être humain se construit et se réorganise en permanence en fonction de l’éducation dispensé par le milieu familial, son vécu antérieur et son environnement présent affectif et matériel. La capacité d’adaptation de chacun a donc des limites liées aux « caractéristiques » de sa personnalité et à son environnement.
Une fois cette capacité dépassée (anxiété inhibitrice) ou épuisée (asthénie, dépression), apparait ce que nous appelons le syndrome de désadaptation avec les conséquences suivantes :
·         Anxiété
·         Insomnie
·         Dépression
·         Troubles compulsifs alimentaires (TOC), anorexie-boulimie
·         Et, on l’oublie, avec comme conséquence indirecte, la toxicomanie (médicaments, alcool, drogues dures) compensatrice
A propos de l’adaptation

De l’infiniment petit à l’infiniment grand, en passant par l’être humain, tout ce qui vit est dynamique et s’adapte biologiquement afin de suivre les modifications du milieu dans lequel il vit. L’adaptation est donc un mécanisme fondamental dans l’Univers.
Chez l’être humain ceci implique l’adaptation des mécanismes métaboliques, endocriniens et comportementaux.
L’anxiété anticipative est un mécanisme utile chez l’homme lorsque qu’elle permet de mobiliser toutes les capacités adaptatives intérieures. Par contre, quand elle génère ou augmente un handicap, elle devient pathologique.
L’adaptation se produit de deux manières distinctes :
1.      Via des mécanismes inconscients de « défense du moi », qui mobilisent toutes les ressources instinctives de l’homme ; lesquels sont l’héritage des 500'000 générations qui nous ont précédées. A noter, dans ce contexte, que les mécanismes physiologiques d’adaptation au stress sont restés les mêmes depuis l’époque où l’homme subissait des stress de courtes durées (attaques de prédateurs par exemple). Hors nous vivons dans une époque où la nature du stress à changer : le risque de mort est moins grand par contre il s’étale sur de longue période. Ce qui a comme conséquence d’épuiser le corps (voir ci-dessous)
2.      Via des mécanismes conscients qui mettent en lien la perception de la réalité vécue par l’homme et les moyens qu’il a de s’y adapter. A ce niveau, la personnalité propre détermine grandement la capacité individuelle d’adaptation.



Stress et adaptations physiologiques

Lorsque l’on étudie le fonctionnement du système nerveux, comprendre les modifications fonctionnelles qu’entraine le stress chez la personne est essentiel.
Le stress est à la base une modification de l’environnement externe qui rentre en contact (relations humaines) ou pénètre (aliments, allergènes) la personne. Cette modification entraine une perception :
·         Agréable : par exemple lorsqu’un gros travail nous attend, un départ en voyage est imminent, lorsqu’un discours doit être prononcé. C’est le bon stress qui accompagne notre vie quotidienne et nous stimule en nous forçant à nous adapter. Mais c’est surtout grâce à ce stress que l’enfant apprend, se construit en pose des acquis qui finissent au bout d’une vingtaine d’année par l’amener au stade adulte.
·         Désagréable : par exemple en cas d’attaques, de mobbing, d’agressions sexuelles, des pressions familiales ou professionnelles. Ce stress génèrent un sentiment de douleur soit physique soit psycho-affectif par incapacité pour la personne à répondre au stimulus de façon adéquate ou attendue (le stimulus étant une pensée, une émotion ou une action qui viole « la loi », constitué de l’ensemble des valeurs de la personne concernée). Ce stress mais en évidence l’incapacité à s’adapter de la personne, qui ne pouvant pas répondre au stimulus se trouve en rupture avec son environnement.

Lors d’une exposition prolongée à un facteur de stress, trois phases se succèdent :
  1. Réaction d’alarme : déclenchée par l’hypothalamus qui stimule la partie sympathique du SNA et la médullosurrénales
·         + de glucose et + d’oxygène vers les organes
·         Augmentation de la fréquence cardiaque
·         Dilatation des voies aériennes
·         Ralentissement des activités du tube digestif
  1. Période de résistance : plus longue que la réaction d’alarme.
·         Sécrétion d’hormones maintenant le corps en état de catabolisme
·         Mise à disposition de l’énergie (glucose)
  1. Épuisement : ressources de l’organisme s’épuisent durant la période de résistance. L’exposition prolongée à des concentrations élevées de cortisol ou d’autres hormones lors du stade de résistance amène :
·         L’atrophie musculaire
·         La suppression du système immunitaire
·         L’ulcération des voies gastro-intestinales
·         La défaillance des cellules Bêta du Pancréas[6]

Fonctionnement physiologique

Un événement stressant provoque une réaction en chaîne qui débute dans le cerveau et aboutit à la production de cortisol par les glandes surrénales. Le cortisol active alors en retour deux zones du cerveau : le cortex cérébral pour qu'il réagisse au stimulus stressant (fuite, attaque, immobilisation...) et l'hippocampe[7], qui va apaiser la réaction. Si le stress est trop fort ou prolongé, l'hippocampe saturé de cortisol ne peut plus assurer la régulation. Le cortisol envahit le cerveau et installe une dépression.
Le point important a relevé dans ce qui précède est qu’un stress induit à terme une dépression nerveuse. Il est donc important de le traiter avec sérieux avec l’aide de professionnels au cas échéant.



                                                                                     Jean-Christian Balmat


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[1] La médullosurrénale est la principale source corporelle d'hormones du groupe des catécholamines : adrénaline et noradrénaline. C'est la partie interne de la glande surrénale qui secrète l'adrénaline
[2] Il s'agit de la progression des aliments de la bouche (plus précisément du pharynx) jusqu'au rectum (anus).

Ce phénomène physiologique, appelé également motilité digestive, est un mécanisme spontané du tube digestif. Sans péristaltisme, le brassage des aliments et l'absorption des nutriments, c'est-à-dire des éléments contenus dans les aliments, sont impossibles.
[3] Les besoins vitaux de base sont : respirer, s’alimenter, se reproduire et dormir.
[4] Les centres composant le MFB sont : l’aire tegmentale ventrale (ATV), le noyau accumbens, comme le septum, l’amygdale, le cortex préfrontal ainsi que certaines régions du thalamus
[5] Dont l’hypothalamus, le thalamus et la substance grise centrale ainsi que l’amygdale et l’hippocampe
[6] Les cellules Bêta produisent et libèrent de manière endocrine l'insuline, hormone participant à la régulation du taux de glucose dans le sang, ou glycémie.

[7] L'hippocampe est une structure du cerveau des mammifères. Il appartient notamment au système limbique ou cerveau mammalien et joue un rôle central dans la mémoire et la navigation spatiale.

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