Annexe technique
Apprendre
Bé-à-bas du système nerveux
Notre
système nerveux est une structure complexe de communication, d’information et
de commande qui agit à l’intérieur du corps en modifiant son fonctionnement
interne permettant l’homéostasie. C’est-à-dire garder les
divers processus physiologiques qui se produisent dans l’organisme dans des
limites compatibles avec la vie. Notre système nerveux met en
interaction :
·
Les sensations provenant de nos
cinq sens qui nous informent de la modification de notre environnement.
·
Nos émotions qui sont des
évaluations de nos sensations sur une échelle plaisir-douleur.
Nos pensées qui sont un ensemble complexe
de :
·
Notre perception de la vie :
ce que nous déterminons comme la « vérité, le vrai, le familier connu et
rassurant » en opposition avec ce que le « mensonge, le faux, l’inconnu
potentiellement dangereux ». Notre perception du monde est une structure
complexe de « lois intérieures » qui déterminent la qualité, la place
et le rôle de chaque être vivant et objets du monde réel.
·
Nos idéaux qui représentent la
perfection que nous voulons atteindre. Ils sont essentiels car sans eux le désir
n’existe pas. Hors sans désir l’être humain ne passe sa vie qu’à combler ses
besoins physiologiques de base. L’essence du désir permet à l’homme d’effectuer
un mouvement dans tout son être afin de marcher vers ses idéaux.
Ayant
largement décrit le système nerveux dans mes précédents articles, je me
contenterai d’en rappeler brièvement les grandes lignes :
·
Le système nerveux réagit
rapidement au stimulus en transmettant des influx nerveux qui ont pour effet
d’adapter les processus physiologiques à la nouvelle situation.
·
Le système endocrinien réagit,
moins rapidement en étant pourtant tout aussi efficace, en libérant des
hormones qui permettent de changer les modes internes de fonctionnement de
l’organisme.
·
Le système nerveux remplit 3
fonctions fondamentales :
·
Fonction sensorielle : les récepteurs
sensoriels détectent :
·
les stimuli internes tels que
l’absorption d’aliments, l’augmentation de l’acidité interne, la perception
d’un « corps étranger » (système immunitaire), etc.
·
les stimuli externes comme la modification
de la température interne l’augmentation du besoin d’énergie (sport, travail),
la perception d’un stress.
·
Fonction intégrative : Le système nerveux
intègre (traite) l’information sensorielle ; pour ce faire, il analyse en
fonction de sa connaissance (spécificité génétique de l’espèce, instincts et
comportements innés auxquels sont ajoutés tous ceux acquis par l’expérience) en
associant le stimulus présent à un élément du passé et choisit une réponse
approprié afin de maintenir la vie et de l’entretenir. Les associations se font
avec des notions de plaisir et de douleur liées au souvenir, à la mémoire qui a
son siège dans cette partie du système nerveux.
·
Fonction motrice : consiste dans la
matérialisation par l’acte, la mise en œuvre de la décision prise
intérieurement.
En résumant au maximum, on peut dire que le
système nerveux est composé de deux sous-systèmes :
1.
Le système nerveux central (SNC)
et
2.
le système nerveux périphérique (SNP)
Système nerveux central (SNC)
Le SNC comprend l’encéphale et la moelle
épinière, lesquels intègrent et associent toute sorte de messages convergeant
en son sein.
Le SNC est en outre le siège des pensées, des
émotions et des souvenirs.
La plupart des influx nerveux qui provoquent
la contraction des muscles et l’activité sécrétrice des glandes naissent dans
le SNC
Système nerveux périphérique
Le système nerveux périphérique (SNP) est la
partie du système nerveux formée de ganglions et de nerfs qui fait circuler
l'information entre les organes et le système nerveux central (SNC) et réalise
les commandes motrices de ce dernier.
Il comprend :
1.
Le système nerveux somatique (soma
= corps),
2.
Le système nerveux autonome (d’
« autonomos »= qui se régit par ses propres lois)
3.
Le système nerveux entérique (SNE)
(d’ « enteron »= intestin).
Système nerveux somatique (SNS)
Il permet d'interagir avec le monde extérieur
en participant à l'équilibre et la motricité. Le SNS commande le tonus et la
contraction des muscles striés du squelette.
Le SNS est composé :
1. De neurones sensitifs qui
transmettent au SNC les informations venant des récepteurs sensoriels
somatiques et des récepteurs sensoriels spécialisés des organes situés
principalement dans la tête, la paroi de l’organisme et les membres.
2. De neurones moteurs issus du
SNS qui transmettent les influx nerveux aux muscles squelettiques seulement par
l’action volontaire, consciente.
Système nerveux autonome (SNA)
Le système nerveux autonome ou végétatif
dirige les fonctions organiques internes comme la nutrition et l'homéostasie.
Son action est involontaire, inconsciente, et concerne le monde intérieur. Il
se distingue du système somatique qui concerne les relations au monde
extérieur.
Il innerve essentiellement les organes
internes : les neurones sensoriels du SNA transportent les informations
des fonctions viscérales au SNC et les neurones moteurs innervent les muscles
lisses des viscères, à une exception près, le muscle cardiaque, muscle strié et
non lisse qui ne dépend pas du système nerveux végétatif.
Il comprend deux sous-systèmes :
·
le système orthosympathique
(relations d’alerte)
·
le système parasympathique
(conditions normales)
En
période de stress physique ou psychologique, le système nerveux sympathique
prend le pas sur le système nerveux parasympathique.
·
L’activation du système nerveux
sympathique et la libération d’hormones par la médullosurrénale[1]
déclenchent une série de réponses physiologiques désignées par le terme réaction de lutte ou de fuite (voir le
tableau ci-dessous).
·
Tandis que le système nerveux sympathique s’active lorsque
l’heure est à la lutte ou à la fuite, le système nerveux parasympathique entre
en jeu en période de calme et de digestion. Les effets parasympathiques
favorisent les fonctions qui économisent
et restaurent l’énergie en situation de repos et de récupération.
Système nerveux entérique (SNE)
Le système nerveux entérique (SNE) est la
partie du système nerveux autonome qui contrôle le système digestif aussi bien
pour l'activité motrice (péristaltisme[2]
lié au processus digestif normal et vomissements salvateurs en cas
d’intoxication) que pour les sécrétions et la vascularisation.
Bien qu’il soit en interaction avec les autres
composantes du SNA, le SNE fonctionne d’une manière indépendante et autonome.
Les anglophones le nomment « Brain gut » signifiant « cerveau
viscéral ». Il est composé d’environ 200 millions de neurones soit mille
fois moins que le cerveau mais autant que la moelle épinière.
Comprendre
Afin de
mieux comprendre le fonctionnement de l’ensemble du système nerveux, on peut
l’aborder en séparant bien les processus les uns des autres. Cependant il
s’agit bien là d’une explication théorique et non d’une réalité physiologique.
Le cerveau triunique
Le cerveau, en plus des deux hémisphères, se
décompose en trois cortex. Ce découpage s’explique par la lente évolution de
l’homme. En 10'000'000 d’années et 500'000 générations successives, nous sommes
descendus de l’arbre pour monter dans la voiture. Nous sommes passés d’un
comportement instinctif de mammifère supérieur à celui de l’homme qui sait
qu’il pense (Homo sapiens sapiens). Ces trois cerveaux, du plus ancien
au plus récent sont :
l Le paléo-cortex, ou cerveau reptilien ou cerveau cortical, s’occupe de la survie et des fonctions vitales de
base dans le présent : manger, rester vivant puis se reproduire. Ce cerveau
est très rationnel et froid, voire cruel au besoin car dépositaire de
l'instinct de conservation. Sa première fonction est d'assurer l'homéostasie en
satisfaisant aux besoins vitaux de base[3].
Il assure la régulation de notre respiration, de notre rythme cardiaque, de
notre tension artérielle, de notre température, de nos échanges hydriques,
gazeux et ioniques. Il assure la satisfaction de nos besoins primaires ou
besoins vitaux tels que l'alimentation, le sommeil, la reproduction. Il
fonctionne souvent de manière automatique sans que la réflexion consciente
n’intervienne. La durée de sa mémoire est
de maximum 48 à 72h. Ensuite, tout ce qui n’est pas considéré comme utile est
« jeté ». Apprivoiser la bête
(cerveau reptilien).
l Le cerveau mammalien ou limbique évite ce qui, dans le passé, a
fait mal et reproduit ce qui fait du bien. C’est l’aspect associatif de la
pensée, ce qui fait que l’expérience dans la matière a tendance à emprisonner
dans des réflexes comme ceux mis en évidence par Pavlov. Le cerveau mammalien
est dominé donc par les émotions, les
rituels comportementaux, convictions (croyances, conditionnements)
provenant de son passé (ainsi que de sa famille, race et nation via la
génétique et l’éducation). Il est responsable des choix conditionnés (donc
liberté très limitée) et il permet les émotions et déclenche les réactions
d'alarmes du stress. Il garde en mémoire, donc acquiert une expérience
transmissible à l’enfant ! Évidemment qu’après ça, se libérer des
croyances et comportements conditionnés nécessite un « petit »
effort ! Civiliser l’homme-animal
(cerveau mammalien).
l Le néocortex, ou cerveau intellectuel : conceptualise, arrange les
actions du reptilien et relie le passé au présent afin de se projeter dans l’avenir. Aspect
cognitif de la pensée, il permet notamment le raisonnement logique, le langage et l'anticipation des actes. Elever
l’homme-spirituel (cerveau cognitif)
Les deux Hémisphères
Hémisphère Gauche
|
Hémisphère Droit
|
Analytique (il fait un gros
plan)
|
Synthétique (il fait un
plan large sur les choses qu'il traite)
|
Temporel
|
Spatial
|
Dominant vaniteux (ego)
|
le sage, l’artiste, le
sportif, le danseur et le yogi serein
|
la raison (raisonnement)
|
l'intuition, l’affect
|
la pensée
|
l’imaginaire
|
la logique
|
l’artistique
|
conscience du temps qui s'écoule
|
conscience de l'espace
|
verbalisation et mémoire verbale
|
vision et mémoire visuelle,
sensorielle, ou auditive
|
Il gère donc le conscient, le
rationnel, le volontaire
|
Il gère l’inconscient,
l’irrationnel et l’involontaire
|
Il commande le côté droit du corps
(actions motrices)
|
Il commande le côté gauche du corps
(actions motrices)
|
la perception et la reconnaissance
des visages
|
|
compréhension d’une phrase en son
sens littéral
|
compréhension d’une phrase en son
sens imagé
|
Fonction (classification par...)
|
Apparence (classification par...)
|
la grammaire et la production de
mots
|
l'intonation et l'accentuation
|
parle, calcule et écrit
|
musique
|
rythme et mesure
|
mélodie, ton
et timbre
|
Tableau
1 de
l'auteur
Trois programmes de fonctionnement
La principale fonction du cerveau est de maintenir
l’homéostasie. Hors parmi les systèmes cérébraux, ceux qui permettent de
satisfaire nos besoins vitaux, influencent le plus nos comportements.
On peut distinguer trois phases dans le
fonctionnement de ce merveilleux système :
1.
Suite à un stimulus, notre cerveau nous pousse à passer à l’action, ce
afin de satisfaire un besoin. La faim est le premier besoin que l’être humain
satisfait : avant même de parler ou d’appréhender le monde dans lequel il
vit, il pleure afin d’avertir sa mère qu’il a faim (bien que cela soit dans ce
cas profondément inconscient, les pleurs de l’enfant sont une stratégie très
efficace)
2.
Le passage à l’action est récompensé par une sensation de plaisir. Par
exemple, manger procure du plaisir mais celui-ci n’est pas complet si le repas
n’est pas apprécié et/ou pris seul sans possibilité d’échange social. C’est
donc l’action qui est récompensé et pas seulement l’obtention de la récompense.
L’action correspond souvent dans les sociétés humaines à un rituel.
3.
Puis finalement, la satisfaction qui met un terme à l’action, jusqu’à ce
qu’un nouveau besoin vienne déclencher le désir
L’être humain est programmé à reproduire des
comportements qui, dans son histoire ou dans celle de son espèce, ont procuré
du plaisir, en entretenant sa vie (homéostasie) et en la faisant évoluer.
Ce qui satisfait une pulsion intérieure
pleinement génère du plaisir. La satisfaction correspond à la cessation du
manque intérieur ayant généré la pulsion. Le plaisir est la preuve sensorielle
que le manque a cessé et que le corps va bien.
La douleur est évidement l’inverse et
participe grandement à la préservation de l’intégrité du corps : par
exemple en retirant par réflexe sa main d’une plaque chaude, par action réflexe
instinctive, nous sauvons notre main, sans y réfléchir consciemment. Ou alors,
le corps va se préparer à l’effort en augmentant les rythmes cardiaques et
respiratoires, en augmentant les apports nutritifs en puisant dans ces réserves
et en mettant la structure musculaire en alerte afin de pouvoir combattre ou
fuir.
Ces deux notions ont présidé à la
spécialisation de trois systèmes nerveux liés aux comportements : l’un est
à la récompense (MFB), l’autre à la punition (PVS) et le dernier à l’inhibition
(SIA).
Le cycle pulsion – action – satisfaction, géré
le MFB, d’une part et la fuite ou la lutte, gérées par le PVS, d’autre part,
permettent à l’organisme de préserver son homéostasie dans l’action. Ils
composent à eux deux le système activateur de l’action (SAA)
Le plaisir est le moyen développé au cours de
l’évolution de notre espèce, pour nous inciter à respirer, à manger, à trouver
un partenaire sexuel, à se protéger des risques, etc.
La récompense et la punition
Deux systèmes se sont donc développés dans le
cerveau pour traiter la récompense et la punition.
1.
Le « medial forebrain bundle »
(MFB) en anglais qui est le circuit de récompense
2.
Le « periventricular system (PVS) », qui est le
circuit de punition, qui active la fuite ou la lutte
Ces deux systèmes ont pour but de préserver
l’homéostasie par l’action et forment ensemble le système activateur de l’action (SAA).
S.A.A.
|
S.I.A.
|
|
Action
ou ressenti plaisant
|
Action
ou ressenti douloureux
|
Inhibition
de l’action
|
Désir
(envie de…)
|
Fuite
(si réussite=satisfaction ; si impossible lutte)
|
Activation
du SIA
|
Action
|
Lutte
(si réussite=satisfaction ; si impossible SIA)
|
Perturbation
pathologique de l’organisme
|
Satisfaction
|
Tableau 2 de
l’auteur
Le S.A.A. s’oppose au système inhibiteur de l’action (SIA). Ce système
s’enclenche en cas d’inefficacité de notre action (qui correspond à un profond
sentiment d’impuissance = « je ne peux pas interagir avec mon
environnement car ceci est « faux » pour Moi, mais je ne parviens pas
à agir donc je ne bouge plus, je me prostre, me replie »).
Le S.I.A. a été utile dans l’évolution et de manière très ponctuelle,
dans les situations où toute action est susceptible d’empirer la situation. Lorsque l’humain perçoit que la lutte ou la
fuite sont impossibles, il se contente de la soumission et l’acceptation
(passive et à contrecœur) afin de maintenir autant que faire se peut le statu
quo.
Dans notre société moderne où la compétitivité est érigée au rang de
dogme, de nombreuses personnes vivent dans l’appréhension de la
« punition » : peur du chômage, peur de ne pas avoir la
promotion, peur de ne pas pouvoir payer les factures à la fin du mois, peur de
dire au chef de vente nos petits résultats, etc. Dans ce genre de cas, la
personne n’a plus l’impression d’avoir de choix et sombre dans l’inhibition
chronique. De nombreuses conséquences sont à déplorer lors d’un sur
fonctionnement du SIA comme en autres : dépression, maladies
psychosomatiques, ulcères d’estomac, hypertension artérielle. A noter également
qu’étant donné que le SIA épuise le potentiel de lutte du système immunitaire
des pathologies plus graves peuvent se développer ultérieurement.
Centres de la récompense et du plaisir
Les principaux centres cérébraux de la
récompense sont localisés le long du MFB (medial forebrain bundle, en anglais).
Le faisceau médian du cortex préfrontal en français). Le MFB est composé de
plusieurs centres[4]
qui participent tous à la réponse comportementale. Ces centres sont
interconnectés et innervent l’hypothalamus, l’informant de la situation,
plaisante en l’occurrence. L’hypothalamus réagit alors sur les fonctions
végétatives (parasympathique dans ce cas) et endocrinien (libérant des hormones
liées au plaisir) par l’intermédiaire de l’hypophyse.
Ce circuit cérébral nous encourage à l’approche
Centres de la punition
L’action est aussi primordiale lorsqu’un
danger nous menace. Nous avons alors deux solutions : la fuite ou la
lutte.
Les stimulations déplaisantes et/ou
douloureuses qui provoquent la fuite ou la lutte activent les centres de la
punition ou PVS. Le PVS est formé de plusieurs centres[5].
L’activation du PVS provoque l’activation du système nerveux sympathique et la
libération dans l’organisme d’ACTH et d’adrénaline qui préparent rapidement le
corps aux efforts exigés par la fuite ou la lutte
Le système de punition inhibe le système de
récompense. Ce qui explique que certains régimes politiques ont réussi au court
de l’Histoire à manipuler le peuple par la peur et la peur de la punition
(ex. : déportations). Ceci est également valable dans toute autre
structure sociale : couple, famille, entreprise, etc.
Le MFB et le PVS forment les deux principaux
systèmes de motivation de l’être humain. Ils ont pour but assouvir les trois
pulsions instinctives (respirer, se nourrir, se reproduire) et d’éviter la
douleur.
Ce circuit cérébral nous encourage au recul, au rejet
Centres d’inhibition
Le Pr. Henri Laborit a mis en évidence un
troisième circuit : le système d’inhibition de l’action (Behavioral Inhibitory
System (BIS)). Il est associé au système septo-hippocampal, à l’amygdale et aux
noyaux de la base. Ce système est comme nous l’avons vu, celui qui prend le
relai lorsque la lutte ou la fuite ne sont plus possible, avec les conséquences
négatives au niveau physiologique.
Pour prendre un exemple simple, le SIA est le
système qui produit l’immobilisme du campagnol survolé, à terrain découvert,
par une buse. Ce fonctionnement temporaire lui sauve la vie plus sûrement que
la fuite. Par contre, dans le cas où un individu se sent comme le campagnol
lorsqu’il est en relation avec son patron, se parents ou autres, la situation
se gâte. Car il perçoit une impossibilité de fuir ou de lutter : s’il le
faisait, il en perdrait son emploi, sa place dans la famille, etc. De plus si
la situation perdure des mois ou des années, les conséquences peuvent être
catastrophiques en termes de santé (voir aussi le sous-chapitre sur le stress)
en affaiblissant fortement les capacités du système immunitaire.
Le SIA peut également
« s’enclencher » dans le cas où l’individu manque d’information à
propos de ce qu’il vit dans le présent : une personne âgée devant un pc
dont elle ne comprend pas le fonctionnement ou un voyage dans un pays étranger
sans comprendre la langue et l’écriture. En effet, pour agir efficacement, l’être
humain a besoin d'un certain nombre d'informations sur le monde qui lui donnent
des possibilités différentes de répondre. Si les apprentissages et expériences
antérieures n’apportent pas l’information à l’individu, le SIA prend le dessus
sur le SAA. Attention : à l’inverse l’excès d’information (téléjournal,
publicités agressives, etc.) a le même effet. Enfin, l’imaginaire peut produire
des scénarios que l’individu redoute de vivre. Dans ce cas lorsque le cauchemar
se matérialise sous les yeux de la personne, celle-ci se trouve totalement
inhibée.
Ce circuit cérébral nous immobilise dans l’inaction
La réaction de fuite et de lutte portée par le
SAA (qui se trouve dans la substance grise centrale) est une réponse non
conditionnée.
En d’autres termes la réaction de fuite ou de lutte est une réponse instinctive et réflexe non appris. Par contre l’inhibition de l’action est une réponse conditionnée, c’est à dire supposant un apprentissage.
Le PVS au contraire est le système de la
punition : il se met en route lors des stimulations aversives et se
traduit par un sentiment de frustration. Sur le plan comportemental, cela donne
la fuite, la lutte (agressivité défensive) ou inhibition. Le PVS réalise une
connexion entre les structures corticales et limbiques. Ce système est
cholinergique : la neuro hormone est l’acétylcholine. Ce circuit de la punition
aboutit à l’inhibition de l’action qui survient lorsque la punition ne peut
plus être évitée par la fuite et la lutte. L’inhibition de l’action suppose la
mémorisation d’expériences désagréables où l’action a rencontré des échecs
douloureux. La psychologie de victimes de traumatisme s’explique par
l’excitation récurrente de leur PVS qui se traduit par l’inhibition de l’action
dès qu’elles voient resurgir des images s’associant à leur ancien traumatisme.
Dans le système limbique, les affects (polarité agréable ou désagréable)
commandent l’action ou l’inhibition de l’action par l’intermédiaire du MFB et
du PVS. Par contre les représentations imaginaires sont traitées par un réseau
supplémentaire : le néocortex.
Comprendre le stress
Le stress et le syndrome de désadaptation
Même si nous vivons au 21ème
siècle, une ère hautement technologique, l’être humain reste, dans son
fonctionnement comportemental, un primate. Confronté à une situation de conflit
(effective objectivement ou qu’il perçoit comme tel), tout son organisme
(surtout le système neuroendocrinien, système cardio-vasculaire et cerveau
primitif ou reptilien, siège des instincts) se prépare à l’action avec deux
types de « programmes »
- Le combat
ou
- La fuite
Hélas, le problème est que ces deux alternatives
sont souvent impossibles à mettre en place pour l’homme moderne. Se trouvant
alors dans l’impossibilité d’agir, il doit alors s’adapter à cette situation
c’est ici qu’apparait le stress
biologique par inhibition de l’action largement évoqué par Pr. Henri Laborit.
Pour conserver son équilibre psycho-affectif
intérieur face à ce stress exogène, il va devoir puiser dans ses ressources
intérieures, à savoir sa personnalité, qu’il a forgée au fil de ses expériences
sur la base de son hérédité, qui conditionnera sa capacité à gérer le conflit
et ses conséquences.
Rappelons que la personnalité de l’être humain
se construit et se réorganise en permanence en fonction de l’éducation dispensé
par le milieu familial, son vécu antérieur et son environnement présent
affectif et matériel. La capacité d’adaptation de chacun a donc des limites
liées aux « caractéristiques » de sa personnalité et à son
environnement.
Une fois cette capacité dépassée (anxiété
inhibitrice) ou épuisée (asthénie, dépression), apparait ce que nous appelons
le syndrome de désadaptation avec
les conséquences suivantes :
·
Anxiété
·
Insomnie
·
Dépression
·
Troubles compulsifs alimentaires
(TOC), anorexie-boulimie
·
Et, on l’oublie, avec comme
conséquence indirecte, la toxicomanie (médicaments, alcool, drogues dures)
compensatrice
A propos de l’adaptation
De l’infiniment petit à l’infiniment grand, en
passant par l’être humain, tout ce qui vit est dynamique et s’adapte
biologiquement afin de suivre les modifications du milieu dans lequel il vit.
L’adaptation est donc un mécanisme fondamental dans l’Univers.
Chez l’être humain ceci implique l’adaptation
des mécanismes métaboliques, endocriniens et comportementaux.
L’anxiété anticipative est un mécanisme utile
chez l’homme lorsque qu’elle permet de mobiliser toutes les capacités
adaptatives intérieures. Par contre, quand elle génère ou augmente un handicap,
elle devient pathologique.
L’adaptation se produit de deux manières
distinctes :
1.
Via des mécanismes inconscients de
« défense du moi », qui mobilisent toutes les ressources instinctives
de l’homme ; lesquels sont l’héritage des 500'000 générations qui nous ont
précédées. A noter, dans ce contexte, que les mécanismes physiologiques
d’adaptation au stress sont restés les mêmes depuis l’époque où l’homme subissait
des stress de courtes durées (attaques de prédateurs par exemple). Hors nous
vivons dans une époque où la nature du stress à changer : le risque de
mort est moins grand par contre il s’étale sur de longue période. Ce qui a
comme conséquence d’épuiser le corps (voir ci-dessous)
2.
Via des mécanismes conscients qui
mettent en lien la perception de la réalité vécue par l’homme et les moyens
qu’il a de s’y adapter. A ce niveau, la personnalité propre détermine
grandement la capacité individuelle d’adaptation.
Stress et adaptations physiologiques
Lorsque l’on étudie le fonctionnement du
système nerveux, comprendre les modifications fonctionnelles qu’entraine le
stress chez la personne est essentiel.
Le stress est à la base une modification de l’environnement
externe qui rentre en contact (relations humaines) ou pénètre (aliments,
allergènes) la personne. Cette modification entraine une perception :
·
Agréable : par exemple
lorsqu’un gros travail nous attend, un départ en voyage est imminent, lorsqu’un
discours doit être prononcé. C’est le bon stress qui accompagne notre vie
quotidienne et nous stimule en nous forçant à nous adapter. Mais c’est surtout
grâce à ce stress que l’enfant apprend, se construit en pose des acquis qui
finissent au bout d’une vingtaine d’année par l’amener au stade adulte.
·
Désagréable : par exemple en
cas d’attaques, de mobbing, d’agressions sexuelles, des pressions familiales ou
professionnelles. Ce stress génèrent un sentiment de douleur soit physique soit
psycho-affectif par incapacité pour la personne à répondre au stimulus de façon
adéquate ou attendue (le stimulus étant une pensée, une émotion ou une action
qui viole « la loi », constitué de l’ensemble des valeurs de la
personne concernée). Ce stress mais en évidence l’incapacité à s’adapter de la
personne, qui ne pouvant pas répondre au stimulus se trouve en rupture avec son
environnement.
Lors d’une exposition prolongée à un facteur
de stress, trois phases se succèdent :
- Réaction d’alarme : déclenchée par l’hypothalamus qui stimule la partie sympathique du SNA et la médullosurrénales
·
+ de glucose et + d’oxygène vers
les organes
·
Augmentation de la fréquence
cardiaque
·
Dilatation des voies aériennes
·
Ralentissement des activités du
tube digestif
- Période de résistance : plus longue que la réaction d’alarme.
·
Sécrétion d’hormones maintenant le
corps en état de catabolisme
·
Mise à disposition de l’énergie
(glucose)
- Épuisement : ressources de l’organisme s’épuisent durant la période de résistance. L’exposition prolongée à des concentrations élevées de cortisol ou d’autres hormones lors du stade de résistance amène :
·
L’atrophie musculaire
·
La suppression du système
immunitaire
·
L’ulcération des voies
gastro-intestinales
Fonctionnement physiologique
Un événement stressant provoque une réaction
en chaîne qui débute dans le cerveau et aboutit à la production de cortisol par
les glandes surrénales. Le cortisol active alors en retour deux zones du
cerveau : le cortex cérébral pour qu'il réagisse au stimulus stressant
(fuite, attaque, immobilisation...) et l'hippocampe[7],
qui va apaiser la réaction. Si le stress est trop fort ou prolongé,
l'hippocampe saturé de cortisol ne peut plus assurer la régulation. Le cortisol
envahit le cerveau et installe une dépression.
Le point important a relevé dans ce qui
précède est qu’un stress induit à terme une dépression nerveuse. Il est donc
important de le traiter avec sérieux avec l’aide de professionnels au cas
échéant.
[1] La médullosurrénale est la principale source corporelle d'hormones du
groupe des catécholamines : adrénaline et noradrénaline. C'est la partie
interne de la glande surrénale qui secrète l'adrénaline
[2] Il s'agit de la progression des aliments de la bouche (plus
précisément du pharynx) jusqu'au rectum (anus).
Ce phénomène physiologique, appelé
également motilité digestive, est un mécanisme spontané du tube digestif. Sans
péristaltisme, le brassage des aliments et l'absorption des nutriments,
c'est-à-dire des éléments contenus dans les aliments, sont impossibles.
[3] Les besoins vitaux de base sont : respirer, s’alimenter, se
reproduire et dormir.
[4] Les centres composant le
MFB sont : l’aire tegmentale ventrale (ATV), le noyau accumbens, comme le septum, l’amygdale, le cortex
préfrontal ainsi que certaines régions du thalamus
[5] Dont l’hypothalamus, le thalamus et la substance grise centrale ainsi
que l’amygdale et l’hippocampe
[6] Les cellules Bêta produisent
et libèrent de manière endocrine l'insuline, hormone participant à la
régulation du taux de glucose dans le sang, ou glycémie.
[7] L'hippocampe est une structure du cerveau des mammifères. Il
appartient notamment au système limbique ou cerveau mammalien et joue un rôle
central dans la mémoire et la navigation spatiale.
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