mardi 10 mai 2011

Sagesse du Milieu / Travailler sur soi pas à pas Article 3 : Travailler sur la peur


 La peur est une émotion ressentie par l’être humain en présence d’une menace (réelle ou d’un événement perçu comme tel). La peur fait partie des mécanismes de survie primaire et est la réponse à une douleur ou un danger potentiel.
En résumé la peur est une reconnaissance automatique du danger. Elle a pour but de maintenir la vie. La peur est un système d’alarme hautement perfectionné qui nous informe des dangers et qui éveille notre attention pour que nous trouvions rapidement la réponse appropriée à une menace. Elle amène aux réactions suivantes :
  • 1.      La fuite
OU
  • 2.      Le combat

Alors que ces deux réactions permettent de réunir des conditions favorables à la vie, il existe une troisième réaction chez l’Homme. Lors que l’individu pense qu’il ne peut éviter dans son quotidien, un élément qui génère la peur, il tombe dans le syndrome d’inhibition : un peu à l’image du campagnol, qui dans un champ de céréales fauchées, est survolé par une buse et ne bouge plus. Dans cet état, le niveau d’angoisse augmente et peut générer d’autres pathologies plus graves.

Une peur prolongée ou répétée entraîne un sentiment d'angoisse. L'angoisse est une peur intense, parfois chronique. Elle augmente lentement et finit par atteindre un pic, dit crise de panique, ou crise d'angoisse, occasionnant de très sérieuses difficultés respiratoires, notamment une hyperventilation incontrôlée.

Certaines peurs irrationnelles et persistantes peuvent amener à des troubles anxieux très répandus et certaines maladies sévères comme le trouble bipolaire ou certaines formes de schizophrénie.

Lorsque l’appréhension liée à des situations déplaisantes, douloureuses ou à des animaux répugnants, elle est nommée phobie.

Aimer se faire peur, c’est d’ailleurs aimer cette hyper vigilance et les intenses sensations d’exister qui vont avec. Ce qui conduit certains à voir des « conduites à risques ».

On peut différencier deux grands types de peur :

1.      La peur externe : causée par un stimulus externe
2.      La peur interne : causée pour une émotion négative : par exemple la sous-estimation

La peur peut être décrite par les émotions ressenties par l’individu. Ces émotions varient de la prudence jusqu'à l’extrême phobie et la paranoïa. La peur est directement reliée à des états émotionnels tels que l'inquiétude, l'anxiété, la terreur, l'horreur, la panique et la crainte.

Les expériences de peur peuvent se manifester longtemps après avoir été vécues, c’est-à-dire que l’individu revit ses peurs durant des cauchemars. Exemple : syndromes post-traumatiques suite à la guerre ou un viol.



Les différentes peurs


·         Peur de la mort
·         Peur de l'abandon
·         Peur de la maladie
·         Peur de la vieillesse
·         Peur du noir
·         Peur du vide
·         Peur des fantômes
·         Peur de l’inconnu
·         Peur de rougir
·         Peur en avion
·         Peur des animaux
·         Peur de l'eau
·         Peur des espaces restreints, les tunnels et les ponts
·         Peur des aiguilles
·         Peur de l'échec

Souvent l’être humain met en place des peurs secondaires qui cachent des peurs primaires. Par exemple, la peur du noir cache chez l’enfant la peur de la mort. Pour se protéger de cette dernière, la peur du noir sert d’exutoire et de moyen d’expression de quelque chose d’inexprimable et qui peut devenir un tabou.



La peur de l’abandon


Dès notre enfance, nous faisons l’expérience de la séparation. Lors des absences de ceux-ci nous prenons conscience qu’ils ne sont pas à notre disposition, prêts à répondre à tous nos désirs. Cependant nous ne vivons pas cela de la même manière. Pour faire très bref, on peut distinguer deux types de situations :
·         Dans la première, les parents et l’entourage ont pris en compte (et au sérieux !) nos peurs enfantines et les ont atténuées.
·         Dans la deuxième, les parents et l’entourage, pour différentes raisons (soit, pour des raisons éducatives, morales, faute de temps ou d’une juste compréhension), n’ont pas accordé de valeurs à nos peurs enfantines et par la même occasion les ont renforcées. Ils n’ont pas pour autant commis de faute. Ils ne nous ont pas appris à nous séparer d’eux avec confiance et sérénité. Souvent dans ce cas eux-mêmes ont vécu la même chose étant enfant.

Dans le deuxième cas, arrivé au stade adulte, l’individu éprouve fréquemment ce sentiment, devenu pathologique. Il suffit d’une absence plus longue du conjoint et ou de l’ami pour que ce dernier se sente abandonner, etc.



La peur de la mort


Dans la psyché humaine, la mort est le paradoxe des paradoxes. Elle représente l’annihilation de notre monde. Chacun de nous repousse loin de lui cette notion et emploie maintes précautions verbales lorsqu’il évoque des congénères disparus. Certaines morts soudaines et en bas âge, nous heurtent profondément.

La peur de la mort est saine car sans elle, nous serions susceptibles de nous laisser aller à l’attendre les bras croisés. Son existence même nous amène à avoir des projets, des rêves, des buts dans la vie. Le fait de vouloir laisser une trace sur terre par nos actes ou par nos enfants est très profondément ancré en nous et nous permet de rester vivants dans le cœur de nos survivants.

L’union de la pulsion de vie et de la pulsion de mort présente en chaque individu, produit un mouvement vers la création ou la procréation. Cependant, certains chocs de l’histoire personnelle (mauvais traitements, abandon ou deuils précoces mal surmontés) entraînent une séparation de ces forces et dans ce cas, la pulsion de mort peut prendre le dessus…



La peur de l’inconnu


La peur de l'inconnu est un phénomène éthologique[1] observé chez de nombreux animaux évolués et elle est source de prudence.

Cette peur peut être individuelle ou collective et est une peur d’un danger hypothétique. Tout ce qui n’appartient pas à ce qui est connu, défini, composante du monde intérieur de l’individu ou du groupe est susceptible de générer cette peur.

·         Une peur raisonnée et modérée de l’inconnu permet une ouverture d’esprit à l’encontre de ce qui est inconnu et génère la curiosité, l’envie de découverte et de recherche.
·         Par contre une peur intense de l’inconnu de l’individu ou du groupe génère la violence et le rejet de l’inconnu.
·         L’absence de peur de l’inconnu est également pathologique et conduit à la mise en danger par imprudence



Les effets de la peur


La peur a d’importants effets physiologiques. Elle génère :
·         Des tremblements
·         Une hausse de la fréquence cardiaque
·         Un écarquillement des yeux
·         Une perturbation du rythme respiratoire
·         De la sueur
·         Des maux de ventre
La peur peut aussi provoquer une paralysie momentanée partielle et parfois complète, allant jusqu'à une perte de conscience
Ces manifestations sont essentiellement dues à la sécrétion d'adrénaline, principale hormone de la peur.



La nécessité de la peur


Dans la construction de la personnalité de l’enfant, la peur est vitale car elle intimement liée à l’instinct de conservation. Sans elle, il se brûlerait, escaladerait tout et n’importe quoi. Par son action, il apprend à veiller à son intégrité corporelle.

La peur raisonnable entretient la vie. Si elle disparait, le comportement suicidaire apparait.



Le contrôle par la peur


La peur est un sentiment qui, de tout temps, a été utilisée afin de contrôler les foules et les peuples. Dans les systèmes totalitaires (ou anciennement dans l’esclavage), la menace de punition ou de mort en cas de désobéissance est clairement identifié. Dans des systèmes démocratiques où la menace n’est pas explicite, la pensée et les émotions du peuple sont contrôlées via les informations déformées reliés par des médias à propos de menaces plus abstraites ou même virtuelles.



Ne plus avoir peur de sa peur


« Promenons-nous dans les bois, pendant que le loup n’y est pas… Si le loup y était, il nous mangerait. Mais comme il y est pas, il nous mangera pas. »

Faire face à ces peurs permet de ne plus les fuir afin de commencer à effectuer un travail de fond. La peur ne tue pas, elle informe.



Comment travailler sur ses peurs


La cause primaire de la peur est l’ignorance. Ce qui génère une peur globale de l’inconnu

Nos peurs sont à l’image d’un oignon et se superposent par couches[2]. Il convient de commencer le travail sur la peur par celles qui sont secondaires afin de remonter jusqu’à la peur-mère de laquelle toutes les autres découlent.

Chaque peur peut être désamorcée par la connaissance de ce qui fut ignoré. Alors que l’inconnu génère la peur, la découverte de ce dernier permet d’en « définir les contours » et de le transmuter en constituant familier.

Comme nous l’avons vu, l’enfant sain à des peurs qui doivent s’estomper à l’âge adulte par l’apprentissage et l’intégration de notions ignorées par l’enfant.

Vaincre ses peurs c’est affronter son ignorance. Pour celui qui effectue ce travail, aucune peur n’est invincible, même la peur de la mort. Dans chaque cas, chercher à acquérir une connaissance spécifique devra se faire dans le respect de ce que l’individu est vraiment.



                                                                                     Jean-Christian Balmat


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[1] L'éthologie est l'étude du comportement des diverses espèces animales.
[2] La peur fondatrice est au centre et est la plus vieille. Les peurs secondaires s’agglomèrent ensuite par couches jusqu’à la plus superficielle, qui est également la plus visible.

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