mardi 17 mai 2011

Sagesse du Milieu :Retrouver la sérénité avec la respiration


Depuis longtemps, les méthodes de travail sur la respiration sont monnaie courante en orient. Si ces techniques ont été développées, c’est pour une raison simple : travailler sur la respiration permet de maîtriser ses émotions, ses pensées et d’accéder au bien-être dans un premier temps. Puis cela permettra d’accéder à la spiritualité pour ceux que cela intéressent.

Cela peut paraitre, à priori, une théorie farfelue. Mais chacun peut observer le changement de rythme respiratoire lorsque nous sommes soumis à un stress, une forte émotion ou un choc soudain. En effet bien que l’ « homme intellectuel » pense d’une manière cognitive et manie des concepts abstraits facilement, il est devancé dans tous les cas d’urgence par le cerveau reptilien de l’ « homme instinctif ». A ce moment, la sensation de perte de maîtrise est à son paroxysme : le réfléchi est supplanté par l’instinctif.

Ce côté instinctif primordial qui assure la réalisation des trois fonctions vitales (respirer, s’alimenter et se reproduire) ne doit pas être « réduit au silence » mais, dois, au contraire canaliser nos pulsions de vie. Il est essentiel à notre vie car il en est le moteur : notre mental le dirige tant que le niveau de stress est bas.

C’est pourquoi, les orientaux ont mis au point depuis des temps immémoriaux, des méthodes visant à acquérir le contrôle sur le côté instinctif, via un travail à la portée de tous sur la respiration.



Fonctions cachées de la respiration


Les fonctions respiratoires physiologiques sont à l’heure actuelle connues de tous au moins dans les grandes lignes. Cependant, lorsque nous essayons de comprendre le rôle de la respiration dans la maîtrise des émotions et des pensées, il convient de bien prendre en compte la réaction au niveau respiratoire de l’être humain, lors d’un choc : la plupart du temps, l’effroi produit un blocage de la respiration. La colère par contre, va l’accélérer et « la faire monter ». La respiration se fait alors au niveau du thorax et superficiellement. Dans tous les cas, les inspirations sont plus importantes que les expirations.

Bien que cela soit un très réducteur, nous pouvons dire que lors de nos échanges sociaux nous absorbons les actes, les émotions et les pensées de nos congénères lors de la phase inspiratoire, nous intégrons ces informations durant l’apnée et nous répondons lors de l’expiration. Les enfants perdent souvent leur maîtrise innée de la respiration ventrale (au niveau de la partie basse de l’abdomen) lors de chocs émotionnels mal intégrés. Arrivé au stade adulte, la plupart des êtres humains respirent mal. Et qui dit mauvaise respiration, dit mauvaise oxygénation.




Les buts à atteindre


Le but à atteindre est de parvenir à placer sa respiration au niveau du bas ventre et de l’y maintenir. Cela est difficile au début, mais petit à petit, chacun peut parvenir à contrôler un peu plus longtemps sa respiration.



Moyens d’y parvenir


Le moyen le plus direct d’y parvenir est la méditation. A genoux, assis ou en position du lotus la personne parvient, en se concentrant totalement sur sa respiration, à se détacher peu-à-peu de ses cinq sens et de leur flux d’informations incessant.

Après une pratique assidue, le travail méditatif permet, par le détachement des émotions et des pensées superficielles, d’accéder au travail sur le soi profond : travail sur l’Être et non l’avoir.

Il est surtout un travail exigeant tout en restant à la portée de tous. Une fois que la discipline a été acquise ce travail apporte tellement de résultats positifs que l’effort consenti est largement récompensé.



Les gains obtenus


Le travail sur la respiration via la méditation permet d’atteindre une maîtrise de ce que nous sommes par l’acquisition de nouveaux états de conscience. Les bénéfices se manifestent tant au niveau physiologique (réduction du stress) que de la sphère psycho-affective.



Réduction du stress


En retrouvant le calme la personne sort de l’état de stress. Cela parait évidant pourtant ce n’est pas rien : le stress est une cause d’innombrables problèmes de santé. La réduction du stress est facteur de santé en soi et permet de retrouver une qualité de vie perdue.



Maîtriser les émotions et les pensées


Le fait de calmer et de contrôler le placement de sa respiration, permet de maîtriser notre nature instinctive très encline à se manifester sous la forme de la peur, de la colère ou de l’angoisse. Le bénéfice certain est énergétique : en effet, ces émotions négatives sont de grandes consommatrices d’énergie. Le maintien du calme intérieur et son développement nous permet d’agir plus correctement et surtout de rester hors de la souffrance.

Lorsque la personne parvient à maintenir l’état de calme, elle peut tout simplement répondre calmement, dans le respect de ce qu’elle est intérieurement et sortir du schéma d’action-réaction automatique de l’instinctif.



Acquérir le détachement


Le détachement est la capacité que l’on acquiert lorsque l’on arrive à prendre du recul par rapport à nous-mêmes, ou plutôt plus exactement lorsque l’on parvient à observer son comportement avec un regard objectif.

Un exercice simple est de s’imaginer que notre vie relationnelle est comme un film, que l’on regarde dans la salle en tant que spectateur. Les rôles que nous tenons dans tous nos échanges sociaux apparaissent alors et permettent d’en tirer de précieux enseignements.

Pour ceux qui y parviennent, l’étape suivante consiste à agir comme un metteur en scène sur leur propre rôle. Ce faisant, il devient possible d’agir plus intelligemment et d’une manière mûrement réfléchie dans nos interactions avec les autres.



Le lâcher-prise


Le lâcher-prise est la capacité de ne pas s’identifier à des éléments à forte charge émotionnelle, s’étant déroulé dans le passé et conditionnant notre présent. Le lâcher-prise permet, par exemple suite à un choc violent, de sortir de son rôle de victime et d’en tirer l’expérience afin de revaloriser profondément la personne.

Le lâcher-prise est bien entendu un acte d’ordre affectif. Tout choc émotionnel crée d’une manière subtile mais efficiente, une perturbation grave au niveau affectif (corps astral) et énergétique. Le choc s’imprime dans le système nerveux aussi sûrement qu’une page blanche ne l’est plus après impression. Sans travail intérieur, les chocs passés modifient profondément le comportement présent tout simplement parce que l’inconscient de tout être humain est programmé à éviter dans le présent, tout ce qui a fait mal dans le passé.

Alors que le choc bloque la respiration, le fait de se remettre en pensée dans ce traumatisme en respirant permet de le « débloquer » et d’évacuer la souffrance. Il arrive souvent que lorsque l’on évoque des événements douloureux de notre passé, nous sentions notre corps se crisper, « se rappelant la douleur passée ». C’est sur ce genre de problèmes que le travail respiratoire pratiqué sérieusement et avec conviction, peut être très efficace.



Maîtrise du Ki


La circulation de l’énergie vitale, le Ki en japonais est quelque chose que les plus sensitifs parmi nous peuvent sentir aisément. Lorsque la respiration se calme au point de devenir imperceptible, chacun peut percevoir la circulation du Ki dans le corps.

Pour les pratiquants d’arts martiaux traditionnels, ce travail est essentiel et leur permet d’atteindre le niveau par lequel s’expliquent certains exploits bien connus des grands maîtres d’art martiaux.

Tout comme la « science de la conduite des énergies » le décrit dans la théorie, chacun peut subtilement et intuitivement expérimenter la découverte de cela pour autant qu’il le veuille.



Les dangers de la méditation


La méditation est à déconseiller si elle devient un moyen de développer des éléments négatifs de la personnalité comme :
·         Le désir de puissance et de croissance au détriment de ses congénères
·         L’égoïsme
·         L’orgueil
·         Etc.



L’aspect spirituel


La pensée est dans le mental une forme créée par le penseur. La plupart du temps, l’être humain, le penseur, s’identifie avec la forme-pensée ou pire, avec sa matérialisation dans le monde physique.

L’aspect spirituel de la méditation n’est pas obligatoire mais représente une évolution naturelle du travail méditatif lorsqu’il est poursuivi un certain temps.

Au-delà de la pensée il y a le penseur. L’identité du penseur est le Soi. La spiritualité représente simplement la volonté de définir soi-même l’identité du penseur.



Conseils pratiques


·         Consacrez du temps à la méditation et à rien d’autre. Définissez la durée qui vous convient et que vous pouvez donner en fonction de vos occupations.
·         Faites-le dans une pièce calme bien aérée, ni en plein soleil, ni à l’ombre.
·         Adoptez une position qui vous permette de rester le dos droit durant au minimum vingt minutes
·         Commencez à prendre le contrôle de votre respiration en inspirant durant un temps et en expirant durant deux.
·         Placez votre respiration au niveau du bas ventre
·         Placez-vous en observateur par rapport à émotions et vos pensées. Ne vous laissez pas submerger par elles mais prenez du recul sans pour autant nier leur existence.



Conclusion


Certains cherchent développer leur capacité à se concentrer dans leur vie professionnelle ou sportive. Certains recherchent à acquérir la maîtrise de leur nature instinctive. D’autres recherchent l’éveil spirituel et à se mettre en contact avec leur âme. Toute recherche pourvu qu’elle soit honnête, hors de l’ego et de nature positive est bonne et justifiée au moins aux yeux de celui qui la poursuit. L’important est d’avoir la foi dans nos capacités à évoluer grâce à la méditation qui n’est qu’un outil utile sur la route de l’évolution.

Tout comme on ne dresse pas un cheval sauvage par la violence, la maîtrise de la nature instinctive de l’Homme ne se fait pas à coups de triques. La méditation nous apprend à nous détacher des passions de notre nature hormonale. En prenant le contrôle de celle-ci nous prenons le contrôle de notre vie tout en tenant compte plus que jamais de ce que nous sommes vraiment et de ce que les autres sont.



                                                                                     Jean-Christian Balmat


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mardi 10 mai 2011

Sagesse du Milieu / Travailler sur soi pas à pas Article 4 : Travailler sur l’angoisse


Comme nous l’avons dit dans le précédent article « Une peur prolongée ou répétée entraîne un sentiment d'angoisse. L'angoisse est une peur intense, parfois chronique ».

En comportementalisme, l’angoisse est définie comme un comportement relié à une émotion durable de peur sans stimulus externe (objet) clairement défini. Les angoissés pathologiques développent une peur démesurée voire même exagérée par rapport à certaines situations. Ils n'arrivent plus à se contrôler et ce d'une manière permanente. Selon certaines statistiques, 20% de femmes sont concernées pour 10% d'hommes.

Sa forme la plus aigüe est la crise d’angoisse (ou attaque de panique) alors qu’à moindre niveua elle apparait sous la forme de timidité ou d'inhibition. Nous sommes en présence d’une crise d’angoisse si au moins quatre des symptômes ci-dessous apparaissent en moins de dix minutes :
  1. palpitations, battements de cœur
  2. transpiration
  3. tremblements
  4. impression d'étouffement
  5. sensation d'étranglement
  6. douleur, gêne thoracique
  7. nausée ou gêne abdominale
  8. sensation de vertige ou d'évanouissement
  9. déréalisation (sentiment d'irréalité) ou dépersonnalisation (être détaché de soi)
  10. peur de perdre le contrôle de soi ou de devenir fou
  11. peur de mourir
  12. sensations d'engourdissement
  13. frissons ou bouffées de chaleur
  14. fatigue
  15. des pleurs

A noter qu’une crise d’angoisse se déroule durant une période de temps limité et se caractérise par des craintes et des malaises intenses. Les crises d’angoisse apparaissent en général au stade adulte.

Elles surviennent souvent dans un environnement de stress et d'anxiété permanent. Il existe un véritable cercle vicieux, chaque attaque provoquant un climat qui favorise l'apparition de nouvelles crises.



La manifestation de l’angoisse


Trois aspects de la manifestation de l’angoisse sont à prendre en compte :
1.      L’aspect psychologique : Le sentiment de peur, d'inquiétude perturbe la concentration, l'attention, la mémoire.
2.      L’aspect physique : manifestations des symptômes décrits ci-dessus.
3.      L’aspect comportemental avec deux types de réactions face à l’angoisse :
a.       L’inhibition totale : l’individu ne peut pas agir, est figé, bloqué dans la passivité
b.      L’agitation désordonnée : l’individu ne peut tenir en place. Il ira jusqu’à fuir physiquement s’il perçoit un risque ou se sent menacé

Plus l’individu a peur de quelque chose plus il a tendance à l’éviter ou à renoncer. Cette attitude renforce le sentiment d’angoisse.



Les causes de l’angoisse


L’angoisse a très souvent son origine dans la petite enfance. Une éducation emplie d’humiliations permanentes inhibe l’acquisition de la confiance de l’enfant, puis l’adulte amplifie les manifestations d’inquiétude face à des situations stressantes pour l’individu. De même, une éducation trop protectrice de parents agissant à la place de leur enfant ou les mettant continuellement en garde contre tout et tout le monde, crée un climat de méfiance constant chez l’enfant, puis en l’adulte, aggravant le manque de confiance en lui et dans les autres.

Plus rarement, des chocs au stade adulte pourront conduire à des angoisses et à l’anxiété.



L’angoisse permanente


Lorsque le sentiment d’angoisse devient permanent on l’appelle le trouble anxieux généralisé (TAG). C’est une angoisse permanente de l’individu face à l’avenir, une peur systématique de l’imprévu et l’impossibilité de se réjouir pour un événement futur. Il appréhende toujours un imprévu.



Le stress post traumatique


Le stress post traumatique est la forme grave de l’angoisse et survient après un choc traumatique important (par exemple : guerre, viol). Les symptômes peuvent apparaître plusieurs semaines ou mois après le drame.



Comment travailler sur ses angoisses


Symboliquement, l’angoisse est liée à la mère, tout comme la peur est plutôt liée au père. Le manque de confiance est le terreau psycho-affectif dans lequel elle se développe.

Dans la mesure où les manifestations pathologiques ne sont pas trop graves, un travail personnel peut être effectué. Dans le cas de crises d’angoisse, il est essentiel que la prise en charge soit faite par un médecin.

Nous avons vu que l’angoisse est éprouvée lorsque l’individu est en déficit de confiance. Hors, la confiance est acquise au travers de la réalisation d’actes concrets.

La première étape de ce travail personnel sur l’angoisse doit être faite en dressant « une carte des angoisses ». C’est-à-dire que la personne souffrant de cette problématique, doit chercher à définir le plus clairement possible ses angoisses :
·         Quelles sont les situations relationnelles ou de vie qui déclenchent les angoisses ?
·         Y a-t-il des signes avant-coureurs qui précèdent les angoisses ? Si oui lesquels ?
·         Quelles situations la personne cherche-t-elle à éviter ?
Le but atteint, la personne en souffrance devra chercher à littéralement produire intérieurement des sentiments positifs contraires à l’angoisse : la confiance, mais aussi l’encouragement, le maintien du calme et de la sérénité. Ce travail sera de qualité si la personne détermine la période fondatrice de ses angoisses. Dans son for intérieur, elle cherchera à combler les manques qu’elle a réellement subit. L’angoisse est comme un trou dans lequel l’angoissé tombe sans pouvoir lutter. Par contre, s’il parvient à maintenir l’angoisse à un niveau très bas en générant des sentiments positifs, peu-à-peu, il gagnera, avec sa nouvelle confiance active, du terrain sur la zone de lui-même qu’il avait abandonné à l’angoisse

Certaines méthodes comme la méditation peuvent apporter énormément en tant qu’outil personnel générant les qualités sentimentales.

Alors que l’angoisse est intimement liée à la passivité (l’individu ayant des angoisses à l’encontre de son angoisse, donc du mal à en parler et encore plus à la contrôler) ; le travail sur celle-ci devra impérativement être actif et dans le mouvement. La volonté positive de changer le cours des choses en prenant le contrôle de l’angoisse est essentielle afin que l’estime de soi augmente. Car cela peut paraitre évident mais l’individu devra impérativement chercher à être fier de lui-même en se fixant des objectifs positifs possibles à atteindre afin que sa perception de lui-même soit de plus en plus positive.

L’angoisse est une pathologie très invalidante pour celui qui l’expérimente dans la vie quotidienne. Ce travail est aussi celui qui consiste à se donner de l’amour, de la confiance et de l’encouragement. Oser faire table rase des regrets envers le passé qui n’a pas été idéal et de combler enfin les manques est essentiel. La positivité sans pourtant devenir euphorique est le médicament le plus efficace. Le niveau d’angoisse devra être surveillé afin que l’individu évite « de se faire surprendre » par une angoisse inattendue.

L’individu devient le créateur d’une vie nouvelle, une vie dans laquelle il a confiance en lui et en ses ressources intérieures. Une vie dans laquelle il va oser faire ce qui lui est cher sans renoncer de peur de l’angoisse. La confiance en soi n’est pas innée mais acquise : elle se travaille au travers des actes du quotidien.


                                                                                     Jean-Christian Balmat


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Sagesse du Milieu / Travailler sur soi pas à pas Article 3 : Travailler sur la peur


 La peur est une émotion ressentie par l’être humain en présence d’une menace (réelle ou d’un événement perçu comme tel). La peur fait partie des mécanismes de survie primaire et est la réponse à une douleur ou un danger potentiel.
En résumé la peur est une reconnaissance automatique du danger. Elle a pour but de maintenir la vie. La peur est un système d’alarme hautement perfectionné qui nous informe des dangers et qui éveille notre attention pour que nous trouvions rapidement la réponse appropriée à une menace. Elle amène aux réactions suivantes :
  • 1.      La fuite
OU
  • 2.      Le combat

Alors que ces deux réactions permettent de réunir des conditions favorables à la vie, il existe une troisième réaction chez l’Homme. Lors que l’individu pense qu’il ne peut éviter dans son quotidien, un élément qui génère la peur, il tombe dans le syndrome d’inhibition : un peu à l’image du campagnol, qui dans un champ de céréales fauchées, est survolé par une buse et ne bouge plus. Dans cet état, le niveau d’angoisse augmente et peut générer d’autres pathologies plus graves.

Une peur prolongée ou répétée entraîne un sentiment d'angoisse. L'angoisse est une peur intense, parfois chronique. Elle augmente lentement et finit par atteindre un pic, dit crise de panique, ou crise d'angoisse, occasionnant de très sérieuses difficultés respiratoires, notamment une hyperventilation incontrôlée.

Certaines peurs irrationnelles et persistantes peuvent amener à des troubles anxieux très répandus et certaines maladies sévères comme le trouble bipolaire ou certaines formes de schizophrénie.

Lorsque l’appréhension liée à des situations déplaisantes, douloureuses ou à des animaux répugnants, elle est nommée phobie.

Aimer se faire peur, c’est d’ailleurs aimer cette hyper vigilance et les intenses sensations d’exister qui vont avec. Ce qui conduit certains à voir des « conduites à risques ».

On peut différencier deux grands types de peur :

1.      La peur externe : causée par un stimulus externe
2.      La peur interne : causée pour une émotion négative : par exemple la sous-estimation

La peur peut être décrite par les émotions ressenties par l’individu. Ces émotions varient de la prudence jusqu'à l’extrême phobie et la paranoïa. La peur est directement reliée à des états émotionnels tels que l'inquiétude, l'anxiété, la terreur, l'horreur, la panique et la crainte.

Les expériences de peur peuvent se manifester longtemps après avoir été vécues, c’est-à-dire que l’individu revit ses peurs durant des cauchemars. Exemple : syndromes post-traumatiques suite à la guerre ou un viol.



Les différentes peurs


·         Peur de la mort
·         Peur de l'abandon
·         Peur de la maladie
·         Peur de la vieillesse
·         Peur du noir
·         Peur du vide
·         Peur des fantômes
·         Peur de l’inconnu
·         Peur de rougir
·         Peur en avion
·         Peur des animaux
·         Peur de l'eau
·         Peur des espaces restreints, les tunnels et les ponts
·         Peur des aiguilles
·         Peur de l'échec

Souvent l’être humain met en place des peurs secondaires qui cachent des peurs primaires. Par exemple, la peur du noir cache chez l’enfant la peur de la mort. Pour se protéger de cette dernière, la peur du noir sert d’exutoire et de moyen d’expression de quelque chose d’inexprimable et qui peut devenir un tabou.



La peur de l’abandon


Dès notre enfance, nous faisons l’expérience de la séparation. Lors des absences de ceux-ci nous prenons conscience qu’ils ne sont pas à notre disposition, prêts à répondre à tous nos désirs. Cependant nous ne vivons pas cela de la même manière. Pour faire très bref, on peut distinguer deux types de situations :
·         Dans la première, les parents et l’entourage ont pris en compte (et au sérieux !) nos peurs enfantines et les ont atténuées.
·         Dans la deuxième, les parents et l’entourage, pour différentes raisons (soit, pour des raisons éducatives, morales, faute de temps ou d’une juste compréhension), n’ont pas accordé de valeurs à nos peurs enfantines et par la même occasion les ont renforcées. Ils n’ont pas pour autant commis de faute. Ils ne nous ont pas appris à nous séparer d’eux avec confiance et sérénité. Souvent dans ce cas eux-mêmes ont vécu la même chose étant enfant.

Dans le deuxième cas, arrivé au stade adulte, l’individu éprouve fréquemment ce sentiment, devenu pathologique. Il suffit d’une absence plus longue du conjoint et ou de l’ami pour que ce dernier se sente abandonner, etc.



La peur de la mort


Dans la psyché humaine, la mort est le paradoxe des paradoxes. Elle représente l’annihilation de notre monde. Chacun de nous repousse loin de lui cette notion et emploie maintes précautions verbales lorsqu’il évoque des congénères disparus. Certaines morts soudaines et en bas âge, nous heurtent profondément.

La peur de la mort est saine car sans elle, nous serions susceptibles de nous laisser aller à l’attendre les bras croisés. Son existence même nous amène à avoir des projets, des rêves, des buts dans la vie. Le fait de vouloir laisser une trace sur terre par nos actes ou par nos enfants est très profondément ancré en nous et nous permet de rester vivants dans le cœur de nos survivants.

L’union de la pulsion de vie et de la pulsion de mort présente en chaque individu, produit un mouvement vers la création ou la procréation. Cependant, certains chocs de l’histoire personnelle (mauvais traitements, abandon ou deuils précoces mal surmontés) entraînent une séparation de ces forces et dans ce cas, la pulsion de mort peut prendre le dessus…



La peur de l’inconnu


La peur de l'inconnu est un phénomène éthologique[1] observé chez de nombreux animaux évolués et elle est source de prudence.

Cette peur peut être individuelle ou collective et est une peur d’un danger hypothétique. Tout ce qui n’appartient pas à ce qui est connu, défini, composante du monde intérieur de l’individu ou du groupe est susceptible de générer cette peur.

·         Une peur raisonnée et modérée de l’inconnu permet une ouverture d’esprit à l’encontre de ce qui est inconnu et génère la curiosité, l’envie de découverte et de recherche.
·         Par contre une peur intense de l’inconnu de l’individu ou du groupe génère la violence et le rejet de l’inconnu.
·         L’absence de peur de l’inconnu est également pathologique et conduit à la mise en danger par imprudence



Les effets de la peur


La peur a d’importants effets physiologiques. Elle génère :
·         Des tremblements
·         Une hausse de la fréquence cardiaque
·         Un écarquillement des yeux
·         Une perturbation du rythme respiratoire
·         De la sueur
·         Des maux de ventre
La peur peut aussi provoquer une paralysie momentanée partielle et parfois complète, allant jusqu'à une perte de conscience
Ces manifestations sont essentiellement dues à la sécrétion d'adrénaline, principale hormone de la peur.



La nécessité de la peur


Dans la construction de la personnalité de l’enfant, la peur est vitale car elle intimement liée à l’instinct de conservation. Sans elle, il se brûlerait, escaladerait tout et n’importe quoi. Par son action, il apprend à veiller à son intégrité corporelle.

La peur raisonnable entretient la vie. Si elle disparait, le comportement suicidaire apparait.



Le contrôle par la peur


La peur est un sentiment qui, de tout temps, a été utilisée afin de contrôler les foules et les peuples. Dans les systèmes totalitaires (ou anciennement dans l’esclavage), la menace de punition ou de mort en cas de désobéissance est clairement identifié. Dans des systèmes démocratiques où la menace n’est pas explicite, la pensée et les émotions du peuple sont contrôlées via les informations déformées reliés par des médias à propos de menaces plus abstraites ou même virtuelles.



Ne plus avoir peur de sa peur


« Promenons-nous dans les bois, pendant que le loup n’y est pas… Si le loup y était, il nous mangerait. Mais comme il y est pas, il nous mangera pas. »

Faire face à ces peurs permet de ne plus les fuir afin de commencer à effectuer un travail de fond. La peur ne tue pas, elle informe.



Comment travailler sur ses peurs


La cause primaire de la peur est l’ignorance. Ce qui génère une peur globale de l’inconnu

Nos peurs sont à l’image d’un oignon et se superposent par couches[2]. Il convient de commencer le travail sur la peur par celles qui sont secondaires afin de remonter jusqu’à la peur-mère de laquelle toutes les autres découlent.

Chaque peur peut être désamorcée par la connaissance de ce qui fut ignoré. Alors que l’inconnu génère la peur, la découverte de ce dernier permet d’en « définir les contours » et de le transmuter en constituant familier.

Comme nous l’avons vu, l’enfant sain à des peurs qui doivent s’estomper à l’âge adulte par l’apprentissage et l’intégration de notions ignorées par l’enfant.

Vaincre ses peurs c’est affronter son ignorance. Pour celui qui effectue ce travail, aucune peur n’est invincible, même la peur de la mort. Dans chaque cas, chercher à acquérir une connaissance spécifique devra se faire dans le respect de ce que l’individu est vraiment.



                                                                                     Jean-Christian Balmat


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[1] L'éthologie est l'étude du comportement des diverses espèces animales.
[2] La peur fondatrice est au centre et est la plus vieille. Les peurs secondaires s’agglomèrent ensuite par couches jusqu’à la plus superficielle, qui est également la plus visible.