Introduction
Nombreux sont ceux
qui se lèvent chaque matin la peur au ventre :
· Peur de perdre son travail et du fantôme du chômage
· Peur de s’affirmer en face des gens qui « détiennent
l’autorité »
· Peur de ses congénères
· Peur de la douleur
· Peur de perdre ses acquis
· peur de ne pas avoir la promotion
· peur de ne pas pouvoir payer les factures à
la fin du mois
· peur de dire au chef de vente nos petits
résultats
· Peur de la peur
· Etc.
Il suffit de s’assoir
sur un banc à l’entrée d’une ville pour s’apercevoir que la plupart de nos
congénères sont soucieux, mal réveillés, bougons, frustrés…bref mal dans leurs
baskets.
Observons un
instant nos sociétés, l’humain juste y voit plus de la moitié des individus
dans la peur. Peur de ne pas avoir à manger, peur de perdre leur emploi. Et
plus intimement, combien de nous peuvent se permettre de consacrer du temps à
la méditation, à la réflexion et au travail intérieur ?
Négliger le corps
animal, celui que nous commandons avec nos hormones, est une erreur communément
faite. Combien d'entre nous ont des corps calmes, assouvis? Nous avons beaucoup
parlé des méthodes qui facilitent l'évolution de l'être (dans les articles
précédents) et de sa conscience, mais reconnaissons que jouir de la vie n'est
pas facile.
Mais quelle est la
cause de leur mal être chronique ?
Le but de cet
article est d’apporter des possibilités de réponses à cette question.
Bonne lecture !
Le Pouvoir de l'Émotion[1]
Lorsque l'on parle du corps astral, ou corps émotionnel,
trois émotions ressortent comme de véritables cannibales énergétiques :
1. la peur = fuite> système
neuroendocrinien en alerte
2. la colère = lutte> système
neuroendocrinien en alerte
3. l’angoisse = inhibition> système
neuroendocrinien en état d’inhibition>paralysie de l’action dans le monde
extérieur et effervescence interne à effet négatif.
Pour mieux maîtriser la Mer de nos passions, nous devons
comprendre la cause de ces trois émotions :
La peur tout d'abord est causée par notre ignorance. Nous
percevons quelque chose ou quelqu'un comme tellement plus important que nous
que nos forces d'action, nos émotions, nos pensées sont gelées. Quel que soit
l’élément qui génère une sensation négative, engendrant un sentiment de peur,
c’est un « inconnu » pour notre système nerveux. La seule façon de
vaincre ce sentiment est d'acquérir la Connaissance en général et la
connaissance spécifique à chaque notion qui produit en nous ce sentiment. J'aime
voir la peur intérieure comme un animal sauvage que l'on essaie d'apprivoiser.
Si nous avançons trop vite, il s'enfuit. Si par contre, nous lui accordons tout
notre amour et notre patience, il apprendra peu à peu à nous connaître et nous
donnera sa confiance. A son écoute nous pourrons découvrir la source de nos
peurs et ainsi cesser de les nourrir pour à nouveau se lever et dire :
« Oui je le
peux, j'y crois ! »[2]
·
La peur est aussi et avant tout le sentiment
métaphysique de séparation. Ce sentiment d’être perdu, de se sentir seul et
abandonné, a motivé depuis la nuit des temps l’homme à vouloir se relier. En
découle la naissance des religions, de « religare », relier. Y
remédier représente le développement intérieur d’un sentiment, d’une
conviction, d’appartenir à un univers et ayant la volonté de s’y relier dans le
but de s’y unifier. Religions et philosophie nous donnent les outils afin d’y
parvenir.
·
La colère est la résultante de
l'inaccomplissement de ce que nous voulions faire. Lorsque nous devons
« reculer » face à un obstacle nous explosons, ne sachant que faire
de cette énergie « qui pousse intérieurement » pour sortir. C’est
ainsi l’expression de la guerre intérieure, de la défense aveugle et
passionnelle contre tout ce qui nous est étranger. En transformant ce sentiment
de séparation dont nous avons parlé, la guerre fait place à la paix,
réparatrice et force majeure de construction.
·
L’angoisse quant à elle est quelque part plus
grave que les deux sentiments précédents. Car l’angoisse se manifeste par
l’immobilisme, l’inhibition d’un mouvement, ce mouvement sans qui la Vie
disparaîtrait. Lorsque, dans cette guerre illusoire, nous ne pouvons ni fuir
(peur) ; ni lutter (colère), nous nous immobilisons comme si la vie se
rétractait et ne s’exprimait plus au travers de nous. Cependant, la vie est
Manifestation. Lorsque ce n’est plus le cas, la vie permute, pervertie par des
sentiments négatifs puissants : la peur viscérale et la colère retournée
vers soi, la frustration. Sortir de l’angoisse ne peut se faire, que lorsque
nous apercevons enfin l’espoir, la lumière et osons nous relier à nouveau afin
de sortir de nos paralysies intérieures.
Ces trois émotions négatives sont avant tout des
consommatrices d'énergie. Sachant que nous avons plus ou moins de pouvoir pour
réaliser des actes dans la matière, selon que nous ayons ou non de l'énergie,
il est intéressant de s'améliore et de comprendre que, lorsque nous n'exprimons
pas de tels sentiments extérieurement, ils continuent d'exister intérieurement
et de faire des dégâts ! (voir le chap. « Les Cinq Éléments »)
Il est intéressant de s'améliorer en exerçant sur soi sa
propre force de magnétisme et de conviction. Pour peu que nous fassions
l'effort d'avoir un œil ouvert, nous pourrions voir venir ces émotions
négatives comme nous voyons un être agressif du haut d’un mirador.
Rester vigilants nous permet de garder nos émotions dans le
positif ou tout du moins de corriger la barre si nous nous écroulons dans le
négatif.
Lorsque le monde émotionnel est évoqué, nous ne pouvons pas
passer à côté de l'amour et de son opposé, la haine. Bien plus que de simples
émotions, l'amour et la haine, respectivement, nous rapprochent ou nous
éloignent de ce sur quoi nous projetons cette émotion.
L'amour est le liant de tout l'univers. L'amour, avant
d'être un concept philosophique, est la preuve sensorielle de la promiscuité de
ce pour quoi nous éprouvons ce sentiment. Il est également preuve de ce
sentiment jouissif que l'on ressent lorsque notre être reçoit et se rapproche de
sa totale plénitude[3].
L'amour tend à l'unité, au partage et à la contribution de tous à un but
commun: l'évolution. Dans l'amour, nous pouvons partager, sans que personne ne
soit mis de côté.
La haine est la preuve d'une séparation, opposition
destructrice entre deux êtres. Accompagnée d’intolérance, de peur et de
violence, elle a causé toutes les guerres de l'Histoire. La vaincre
intellectuellement reste chose facile. Par contre, la vaincre dans notre vie de
tous les jours demande un profond travail sur soi.
Accepter de traiter avec le démon, le sien, nécessite du
courage, beaucoup de courage et surtout de la franchise. Il est toujours facile
de voir la paille dans l'œil de l'autre en ignorant la poutre qui est dans le
nôtre. Il faut pour cela apprendre à tolérer notre imperfection sans désespérer
et tendre à la perfection dans l'humilité.
Travailler sur la peur[4]
La peur est une émotion ressentie par l’être
humain en présence d’une menace réelle ou d’un événement perçu comme tel. La
peur fait partie des mécanismes de survie primaire et constitue la réponse à
une douleur ou un danger potentiel.
En résumé, la peur est une reconnaissance
automatique du danger. Elle a pour but de maintenir la vie. La peur est un système d’alarme hautement perfectionné qui nous
informe des dangers et qui éveille notre attention pour que nous trouvions
rapidement la réponse appropriée à une menace. Elle amène aux
réactions suivantes :
1. La fuite
OU
2. Le combat
Alors que ces deux réactions permettent de
réunir des conditions favorables à la vie, il existe une troisième réaction
chez l’Homme. Lors que l’individu pense qu’il ne peut éviter dans son
quotidien, un élément qui génère la peur, il tombe dans le syndrome
d’inhibition : un peu à l’image du campagnol, qui dans un champ de
céréales fauchées, est survolé par une buse et ne bouge plus. Dans cet état, le
niveau d’angoisse augmente et peut générer d’autres pathologies plus graves.
Une peur prolongée
ou répétée entraîne un sentiment d'angoisse. L'angoisse est une peur intense,
parfois chronique. Elle augmente lentement et finit par atteindre un pic, dit
crise de panique, ou crise d'angoisse, occasionnant de très sérieuses
difficultés respiratoires, notamment une hyperventilation incontrôlée.
Certaines peurs
irrationnelles et persistantes peuvent amener à des troubles anxieux très
répandus et certaines maladies sévères comme le trouble bipolaire ou certaines
formes de schizophrénie.
Lorsque l’appréhension liée à des situations
déplaisantes, douloureuses ou à des animaux répugnants, elle est nommée phobie.
Aimer se faire
peur, c’est d’ailleurs aimer cette hyper vigilance et les intenses sensations
d’exister qui vont avec. Ce qui conduit certains à avoir des « conduites à
risques ».
On peut différencier deux grands types de
peur :
1.
La peur
externe : causée par un stimulus externe
2.
La peur
interne : causée pour une émotion négative : par exemple la
sous-estimation
La peur peut être décrite par les émotions
ressenties par l’individu. Ces
émotions varient de la prudence jusqu'à l’extrême phobie et la paranoïa. La
peur est directement reliée à des états émotionnels tels que l'inquiétude, l'anxiété,
la terreur, l'horreur, la panique et la crainte.
Les expériences de peur peuvent se manifester longtemps après avoir été
vécues, c’est-à-dire que l’individu revit ses peurs durant des cauchemars.
Exemple : syndromes post-traumatiques suite à la guerre ou un viol.
Les différentes peurs
1. Peur
de la mort
2. Peur
de l'abandon
3. Peur
de la maladie
4. Peur
de la vieillesse
5. Peur
du noir
6. Peur
du vide
7. Peur
des fantômes
8. Peur
de l’inconnu
9. Peur
de rougir
10. Peur
en avion
11. Peur
des animaux
12. Peur
de l'eau
13. Peur
des espaces restreints, les tunnels et les ponts
14. Peur
des aiguilles
15. Peur
de l'échec
Souvent l’être
humain met en place des peurs secondaires qui cachent des peurs primaires. Par
exemple, la peur du noir cache chez l’enfant la peur de la mort. Pour se
protéger de cette dernière, la peur du noir sert d’exutoire et de moyen
d’expression de quelque chose d’inexprimable et qui peut devenir un tabou.
La peur de l’abandon
Dès notre enfance, nous faisons l’expérience
de la séparation. Lors des absences de nos parents nous prenons conscience
qu’ils ne sont pas à notre disposition, prêts à répondre à tous nos désirs. Pour faire très bref, on peut
distinguer deux types de situations :
1.
Dans la première,
les parents et l’entourage ont pris en compte (et au sérieux !) nos peurs
enfantines et les ont atténuées.
2.
Dans la deuxième,
les parents et l’entourage, pour différentes raisons (soit, pour des raisons
éducatives, morales, faute de temps ou d’une juste compréhension), n’ont pas
accordé de valeurs à nos peurs enfantines et par la même occasion les ont
renforcées. Ils n’ont pas pour autant commis de faute. Ils ne nous ont pas
appris à nous séparer d’eux avec confiance et sérénité. Souvent dans ce cas
eux-mêmes ont vécu la même chose étant enfant.
Dans le deuxième cas, arrivé au stade adulte,
l’individu éprouve fréquemment ce sentiment, devenu pathologique. Il suffit
d’une absence plus longue du conjoint ou de l’ami pour que ce dernier se sente
abandonné, etc.
La peur de la mort
Dans la psyché humaine, la mort est le paradoxe
des paradoxes. Elle représente l’annihilation de notre monde. Chacun de nous
repousse loin de lui cette notion et emploie maintes précautions verbales
lorsqu’il évoque des congénères disparus. Certaines morts soudaines et en bas
âge nous heurtent profondément.
La peur de la mort est saine car sans elle,
nous serions susceptibles de nous laisser aller à l’attendre les bras croisés.
Son existence même nous amène à avoir des projets, des rêves, des buts dans la
vie. Le fait de vouloir laisser une trace sur terre par nos actes ou par nos
enfants est très profondément ancré en nous et nous permet de rester vivants
dans le cœur de ceux qui nous survivent.
L’union de la pulsion de vie et de la pulsion
de mort présente en chaque
individu, produit un mouvement vers la création ou la procréation. Cependant,
certains chocs de l’histoire personnelle, mauvais traitements, abandon ou
deuils précoces mal surmontés, entraînent une séparation de ces forces et dans
ce cas, la pulsion de mort peut prendre le dessus…
La peur de l’inconnu
La peur de
l'inconnu est un phénomène éthologique[5]
observé chez de nombreux animaux évolués et elle est source de prudence.
Cette peur peut être
individuelle ou collective. Elle est la peur d’un danger hypothétique. Tout ce
qui n’appartient pas à ce qui est connu, défini, composante du monde intérieur
de l’individu ou du groupe est susceptible de générer cette peur.
1.
Une peur raisonnée
et modérée de l’inconnu permet une ouverture d’esprit à l’encontre de ce qui
est inconnu et génère la curiosité, l’envie de découverte et de recherche.
2.
Par contre une peur
intense de l’inconnu de l’individu ou du groupe génère la violence et le rejet
de l’inconnu.
3.
L’absence de peur
de l’inconnu est également pathologique et conduit à la mise en danger par imprudence.
Jean-Christian Balmat
[3]
Ici le terme plénitude doit se voir comme la capacité de chacun de nous à être
« complet », à développer tant son aspect féminin que masculin.
[5]
L'éthologie est l'étude du comportement des diverses espèces animales.
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