Pour y répondre, quoi de mieux que le désert ? Je
décidai donc de partir pour le désert et fis une première escale en Algérie. Je
parcourus le pays en bus et repensais à mes potes algériens et kabyles des
cités de la périphérie de Paris ; ils étaient trop français pour les
Magrébins et trop « arabes » pour les Français. Combien de
générations vont souffrir d’une émigration économique ?
J'arrivais dans le désert Ténéré au Niger avec le rêve
secret de rencontrer les Touaregs. Après une nuit passée en bordure du village
où le bus me déposa. Je me levai devant un soleil magnifique, en profitais pour
méditer et fis comme à mon habitude un Taï Chi de dix minutes. J'aperçus une
caravane d'Hommes Bleus qui partait. C'était trop beau pour être manqué :
je parlai avec l'homme qui marchait en tête et lui dit simplement que je
voulais descendre au Sud sans plus de précision. L'homme se mit à rire, visiblement
étonné de voir un touriste dormir dehors et pas pressé de voyager ! Il se
présenta et m'invita à jeter mon sac sur un chameau et à le rejoindre en tête du
convoi. Il s'appelait Kedhou, nous commençâmes à marcher tout en parlant. Il me
parla de « son Ténéré » durant des heures ainsi que du lien intime
qui les liaient au désert. Il me montra comment les Touareg se dirigeaient avec
l'aide des étoiles et comment prendre soin des chameaux afin de les maintenir
en forme. Le soir, nous installâmes le camp pour la nuit. Nous bûmes le thé,
parlant des choses simples de la vie.
Ces hommes étaient restés nobles d'esprit, non contaminés
par le modernisme. Malgré la volonté des gouvernements des pays qu'ils
traversaient de les sédentariser, les Touaregs restaient farouchement attachés à
leur mode de vie de nomade. J’étais heureux et conscient de la chance qui
s’offrait à moi de pouvoir partager ce mois avec eux.
Partager leur mode de vie très simple, mais emplie de cette
profondeur qui nourrit la Vie nous fait mieux comprendre cette spontanéité que
l’occident a trop perdue au profit de la rationalité. Dans ce monde où tout
s’explique scientifiquement, Dieu est mort au profit du processeur. Les
Touaregs m’ont remis en contact avec cette virginité infantile qui nous permet
d’expérimenter sans préjugés ; condition essentielle pour vivre une vraie
démarche spirituelle.
Je les quittai en les saluant de loin d'un geste du bras,
respectant ainsi leur pudeur naturelle. Je les garde depuis à mes côtés à
chaque fois que je marche quelque part.
Je pris un peu le train, beaucoup le bus et le taxi-brousse
pour rejoindre le Botswana. Je tenais à passer du temps dans le Kalahari afin
d'aller à la rencontre des Bushmen.
Fasciné par eux depuis l'enfance, je fus atterré de voir les
conditions dans lesquelles ils vivent.
Comme ailleurs, ses hommes dits
« primitifs »avaient été repoussés dans les terres parmi les plus
pauvres au monde, dans le désert du Kalahari. Lorsque j'aperçus les premiers
d'entre eux, j'étais assis à l'extérieur d'une petite épicerie dans un village
désert. Un enfant plus curieux que les autres s’approcha, et plein de
spontanéité, me posa des tonnes de questions : pour savoir qui j’étais,
qu’est-ce que je faisais là et pourquoi. Sa mère vint le chercher un peu
embarrassée par tant d’aplomb et nous commençâmes à parler ensemble. De fils en
aiguille, je suis parti avec eux six semaines dans le désert. Je tentai une
fois de plus de me faire tout petit afin de ne déranger personne tout en aidant
du mieux que je pouvais le clan.
Ils m'apprirent comment ils chassaient dans le désert, comment
y trouver de l'eau et comment effacer ses traces. Je leur montrai comment
j'avais appris à soigner et sous leurs rires je leur montrai du Qi Gong. Même
chassés de leurs terres pour permettre l'exploitation des mines de diamants,
les Bushmen n'avaient pas oublié comment rire. Nous passâmes notre temps dans
un merveilleux état d'esprit empli des choses simples de la vie courante que
tous s'évertuaient à réaliser au mieux pour le bien de la communauté.
Un matin, je les saluai et pris la route, marchant vers le Sud.
Je marchai jusqu'à rejoindre la civilisation. J'atteignis un petit village où
je trouvai un logement pour la nuit. Avant de changer de continent, je voulais
aspirer l'Afrique jusqu'au fond de mes cellules et surtout comprendre ce
continent.
Après une bonne douche, je tombai littéralement dans mon lit
et dormis douze heures d'une traite. Je me mis à méditer au petit matin.
Comment un continent aussi riche, aussi vaste pouvait en
être là ?
Comment l'esclavage avait put-il avoir des complices
africains ? Des hommes vendant leurs frères ?
Des siècles de souffrance sous le joug des esclavagistes blancs ou colons avaient été suivis par l'indépendance politique. Pourtant, le
continent tout entier était gangréné par la corruption, l'immobilisme
politique, la famine et les guerres de clans. Que se passait-il dans le cœur
des Africains ? Les choses avançaient au ralenti et maintenant le Sida
faisait plus de ravages que nulle part ailleurs ! Cette maladie représente
l'écroulement du système immunitaire. J'y voyais un symbole de l'état de
l'Afrique elle-même, affaibli au plus haut point.
J'étais sûr que ce continent, berceau de la vie humaine,
était particulier de par ce rôle. Je savais que la Terre possédait tout comme
l'Homme des Chakras, des centres psychiques. Et l'Afrique devait forcément
correspondre au Chakra Basal, relatif à l'incarnation.
Je savais que chez l'Homme, le Chakra Basal peut abriter le
sentiment de peur s’il fonctionne mal[i].
Tout comme un homme effrayé, l'Afrique me semblait avoir peur de mettre en
avant sa multitude de cultures extrêmement riches avec ses religions diverses.
J'avais le sentiment qu’elle devait s'accepter enfin dans ce qu’elle a de
différent et résoudre ses problèmes par ses propres moyens en évitant d'être
dirigée de l'extérieur. Ce continent ressemblait à un couple de parents
totalement dépendant de leur enfant ayant réussi dans la vie. Cette région,
mère de l'humanité, doutait d'elle-même, dévalorisée par ce pillage qu’a été
l'esclavage et la colonisation. Bien plus encore que l'aspect économique, son
cœur a été détruit. Son corps s'était fait dépouiller de ses richesses par une
culture qui avait basé son développement sur l'exploitation de sa mère la
Terre. L'Afrique pouvait puiser à nouveau dans cette force de vie qui la
caractérise, développer son propre paradigme socioculturel sans ne plus être épuisé
au modèle occidental qui l'effraya tant.
Il était temps de partir...
Je pressens que Dieu ne peut pas être :
·
Un Créateur qui règne en tyran, me menaçant de
son courroux si je n'obéis pas à sa loi. Si j'émane de lui, comme tout
l'univers dans son entier, il n'est pas possible réellement que je sois indigne
dans mon entier.
·
Un Créateur assis sur un trône, autosatisfait de
son œuvre, la Création, et n'évoluant plus. Si moi, petite poussière de
l'univers, humain posé sur cette petite planète qu'est la Terre, j'évolue, Lui
le fait forcément. Car étant son Fils, moi l'Homme, je ne révèle que Ses
Qualités ou au pire leurs inverses. Mais je ne puis révéler qu'à partir de Lui.
·
Dominant du Haut, omettant le bas.
Je pressens que Dieu pourrait être :
·
L'Alpha et l'Oméga de Tout.
·
le UN Primordial, point d'où tout est parti et
où tout revient tôt (Jésus, Bouddha, Moïse, Krishna, et tous les autres Grands
Maîtres) ou tard (Rissoi).
·
La Source qui nourrit toute existence consciente
de sa propre Essence de Vie.
·
Tout mouvement et toute force dans l'Univers.
·
L'ÊTRE SUPRÊME expérimentant au travers de tous
les êtres vivants. J'imagine DIEU comme étant plus que relié à nous,
composantes de SA CRÉATION, mais ÉTANT nous et nous étant LUI. Je l'imagine le
PÈRE de tout ce qui EST comme en évolution permanente, créant mieux chaque jour
qu'auparavant.
·
Je crois possible que Dieu, après avoir atteint
la perfection, se repose et que la forme de la création s'écroule, afin qu'IL
intègre l'expérience de toute la création. Je me crois, moi Rissoi, aussi petit
que je sois, promis à cette réintégration en LUI en UN, afin que, dès l'aube,
Dieu en nous, nous en Dieu créions une nouvelle création, Œuvre Universelle
Absolue, en cours de représentation. Malgré les milliards d'années, je veux me battre
pour ÊTRE de cette représentation... pour recommencer plus Haut, si DIEU le
veut !
·
Je crois que Dieu est Pur Amour inconditionnel
et sans limites. Cet amour qui Est la Vie.
Jean-Christian Balmat
[1] Extrait
du livre « Rissoi l’Ermite, Celui qui découvrit le chemin vers le Monde Intérieur », Tome 2
[i]
Le chakra basal est lié au corps physique (et son maintien en condition de vie)
et surtout à l’incarnation. Lorsque l’homme a peur pour sa vie ou sa
continuation ; il libère des hormones de fuite, qui, si elles sont
produites sur une longue période, conduisent à l’épuisement général et au
vieillissement prématurés.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire