Dans l’imagerie populaire, le magicien est la personne qui
parvient à manipuler la réalité par l’entremise de pouvoirs surnaturels
relevant de la connaissance de lois inconnues par les sciences exactes.
Le mot français « magie » provient du latin
« magia » lui-même issu du grec « mageia » signifiant
« religion des mages perses ». En vieux perse, le terme
« mag » signifie « science sagesse ». On trouve pour la
première fois ce mot gravé en 515 av. JC. A cette époque les mages perses
forment la classe sacerdotale.
Idéalement, la magie est la connaissance des principes et de
la voie par laquelle l’omniscience et l’omnipotence de l’Esprit et son contrôle
sur les forces de la nature peuvent être acquises par l’individu.
L’histoire de notre culture est parsemée de magiciens
célèbres (entre autres exemples : Simon le Magicien qui
« concurrence » Jésus-Christ en personne ; Merlin, magicien
bénéfique qui permit la naissance d’Arthur, les Trois Rois Mages) sans oublier les
druides de nos ancêtres celtes.
Le magicien et le druide sont censés être tout-à-tour
ministre du culte, philosophe, gardien du Savoir et de la Sagesse, historien,
juriste et aussi conseiller militaire du roi et de la classe guerrière.
Pour résumer, le magicien est l’intercesseur entre l’homme
(le roi) et son Dieu en maîtrisant l’art occulte qui lui permet d’une part de
produire des effets magiques sur les choses, les êtres vivants ou les
situations par des techniques, des préparations et incantations connues de lui
seul.
Le magicien possède une connaissance qui s’oppose à celle du
scientifique. Son savoir est tombé en désuétude à mesure des avancés des
sciences exactes et l’enseignement de celles-ci au plus grand nombre.
Le magicien moyenâgeux occupe socialement la même place que
le chaman (voyant-guérisseur, guérisseur, homme-saint) amérindien, africain,
aborigène ainsi que toutes les cultures dites (abusivement) « païennes ».
Bien avant Freud ils interprètent les songes, ils possèdent
des connaissances astronomiques et astrologiques qui leur permettent de
présider des grandes cérémonies aux solstices et aux équinoxes. Ils bénissent
les récoltes en les protégeant des « colères du ciel ». Ils guident
les rois et procèdent aux rites funéraires.
Bien plus qu’un accessoire culturel, le magicien représente
dans notre inconscient collectif la partie magique qui a le pouvoir de changer
le destin, d’agir en pleine conscience sur le Monde, sur l’environnement
social…en bien ou en mal. La magie nous parle entre autre chose de notre
magnétisme animal, celui avec lequel on charme…ou l’on maudit l’autre en
agissant hors du champ de conscience habituel.
Le Magicien moderne
A quoi peut bien
servir un article sur les magiciens ? Pas à grand-chose si le but était de
vous raconter pour la millième fois l’histoire des Rois Mages ou de Merlin.
Mon objectif est
d’utiliser l’archétype qu’il représente : l’intercesseur qui interprète
les signes de Dieux avec son intuition. Ou en d’autres termes, l’être humain
qui se met au diapason de l’Esprit avec son cerveau droit, l’aspect émotionnel
de son système nerveux.
Le magicien en
vous, est cette partie qui au-delà du visible (du plan physique) agit sur son
monde avec ses émotions, ses pensées et ses croyances. Au-delà de l’image
d’Epinal, chacun de nous est un peu magicien.
Traditionnellement, le magicien est l’être
humain qui est parvenu à maîtriser et harmoniser son corps, son cœur et son
esprit. Cette trinité unifiée est symboliquement la clef et la Nature (triple
elle aussi) est la serrure. L’interaction consciente entre les deux est la
magie.
A chaque fois qu’un
être humain entre en relation avec un congénère, un animal, une plante, un
minéral mais aussi une émotion ou une pensée (égrégore) il créé un lien. S’il
le fait en pleine conscience, il fait de la magie.
En effet, dans une
relation entre deux êtres, il se créé logiquement un lien qui les relie selon
un principe dualiste. Ce lien peut passivement être vécu ou alors être activé
par la volonté de l’un ou l’autre des protagonistes.
Ce lien est la
troisième composante d’une relation et peut être changée par l’action
consciente sur la qualité et la quantité. Chaque être humain le vit tous les
jours depuis l’enfance en agissant volontairement sur certains liens
relationnels qui sont comme la toile d’araignée de son monde émotionnel.
Cette action
consciente est vécue par tous mais souvent évaluée inopérante. Trop souvent
notre éducation valorise l’apparence de la relation et son cortège de
conventions sociales propres à chaque famille, groupe, nation, etc.
Cependant la forme, l’apparence n’est pas le fond et définit encore moins la nature du lien.
Le fond est la
raison pour laquelle l’être humain établit, entretiens ou coupe des liens
relationnels. Ces liens, bien qu’invisibles lui permettent de vivre, de le
rester et de se développer idéalement : la double relation
avec ses parents lui permet de se développer à leurs côtés, le temps qu’il
arrive à maturité ; le lien qu’il établit avec un professeur lui permet
d’acquérir une connaissance précise ; le lien avec son employeur lui
permet de faire un troc vital, son travail contre un salaire défini.
Le fond et
l’apparence sont les pôles opposés de la relation. Ils sont en interaction en
permanence et dépendent l’un de l’autre en s’influençant constamment. Leur
tension génère la nature de la relation à l’image d’une ampoule classique à
l’intérieur de laquelle le filament s’illumine entre les deux pôles.
Les liens
relationnels tissent une toile qui relie tous les êtres humains entre eux d’une
façon directe ou indirecte. Le fond remplit son rôle vital et nutritif, la
forme permet d’entretenir le lien. L’être humain peut prendre conscience des
liens qu’il a établi, de leurs rôles (fonctions, utilité) par la psychothérapie
et la psychanalyse. Il peut ainsi choisir de maintenir un lien ou non,
utilisant en général des notions telles que, plaisir-douleur, apports-pertes
pour évaluer ses relations.
La nature de la
relation correspond à la qualité et la quantité de charge affective que l’être
humain place dans chaque lien activement.
Très
schématiquement, il peut :
·
Insuffler
dans la relation du bon, du positif, de l’ouverture, du don de soi, de
l’altruisme, de la droiture,
du courage, de la bienveillance, de la politesse, de la sincérité, de
l’honneur, loyauté, etc.
Ou
·
Souffler
dans la relation du mal, du négatif, de la fermeture, de l’égocentrisme,
sournoiserie, de la lâcheté, de la malveillance, de l’impolitesse, de
l’inconvenance, de la honte, de la traitrise, etc.
La plupart du temps
l’être humain ne se rend pas compte qu’il teinte toutes ses relations
émotionnellement. En bien ou en mal, il agit en potentialisant au mieux la
relation et la rend positive ou alors il l’inhibe en la péjorant.