La façon dont l’individu perçoit le monde en général et son environnement en particulier créé en lui sa propre réalité. En fonction de son éducation, de son héritage culturel et de ses expériences, il classifie toutes les composantes du mondes (« formes » des quatre règnes, minéral, végétal, animal et humain) et leurs actions (leurs mise en mouvement) en terme de « bon ou mauvais ».
Cette façon est parfaitement compréhensible et a permis à l’être humain d’évoluer au cours de 500'000 générations que compte notre histoire sur terre. Tout ce qui dans l’histoire de l’Homme, dans notre famille et dans nos expériences a été bénéfique par le passé est reproduit dans le présent.
Programmé à rechercher le plaisir
L’être humain est programmé à reproduire des comportements qui, dans son histoire ou dans celle de son espèce, ont procuré du plaisir, en entretenant sa vie (homéostasie) et en la faisant évoluer.
Ce qui satisfait pleinement une pulsion intérieure génère du plaisir. La pulsion est force émanant du psychisme (du « Ça », partie inconsciente du psychisme) qui met en mouvement le corps afin de satisfaire un manque. Les pulsions, sans entrer dans les détails, permettent de satisfaire les besoins physiologiques de base :
1. Respirer
2. S’alimenter
3. Se reproduire
4. Se protéger
La satisfaction correspond à l’assouvissement du manque intérieur ayant généré la pulsion. Le plaisir est la preuve sensorielle que le manque a cessé et que le corps va bien. La douleur est évidement l’inverse et conserve la préservation de l’intégrité du corps : en retirant par réflexe sa main d’une plaque chaude, par action réflexe instinctive, nous sauvons notre main, sans y réfléchir consciemment.
Le cycle pulsion – action – satisfaction, d’une part et la fuite ou la lutte, d’autre part, permettent à l’organisme de préserver son homéostasie (l’équilibre intérieur du corps qui préside au maintien de la vie) dans l’action.
Ils composent à eux deux le système activateur de l’action (SAA)
Le plaisir est le moyen développé au cours de l’évolution de notre espèce, pour nous inciter à respirer, à manger, à trouver un partenaire sexuel, à se protéger des risques, etc. Le plaisir accompagne naturellement ce qui entretient et fait évoluer ce que nous sommes. Le plaisir nous fait avancer vers les choses ou les êtres vivants en nous ouvrant à eux, prêt à l’échange. La satisfaction obtenue par la réalisation d’un acte perçu comme plaisant est considérée comme une récompense.
La douleur quant à elle, nous permet d’éviter par réflexe ou décision, tout ce qui est susceptible de nous détruire. La douleur nous fait reculer et nous protéger des choses ou des êtres humains en nous fermant à eux, rompant ainsi le processus d’échange. Le manque résultant de ce processus est perçu comme une punition.
L’évolution nous a dotés d’une troisième solution face à un stimulus extérieur : nous pouvons avancer, reculer ou…rester immobile, actionné par le système d’inhibition de l’action.
Le S.A.A. s’oppose au système inhibiteur de l’action (SIA). Ce système s’enclenche en cas d’inefficacité de notre action (qui correspond à un profond sentiment d’impuissance = « je ne peux pas interagir avec mon environnement car ceci est « faux » pour Moi, mais je ne parviens pas à agir donc je ne bouge plus, je me prostre, me replie »).
Le S.I.A. a été utile dans l’évolution et de manière très ponctuelle, dans les situations où toute action est susceptible d’empirer la situation. Lorsque l’humain perçoit que la lutte ou la fuite sont impossibles, il se contente de la soumission et l’acceptation (passive et à contrecœur) afin de maintenir autant que faire se peut le statu quo.
Dans notre société moderne où la compétitivité est érigée au rang de dogme, de nombreuses personnes vivent dans l’appréhension de la « punition » : peur du chômage, peur de ne pas avoir la promotion, peur de ne pas pouvoir payer les factures à la fin du mois, peur de dire au chef de vente nos petits résultats, etc. Dans ce genre de cas, la personne n’a plus l’impression d’avoir de choix et sombre dans l’inhibition chronique. De nombreuses conséquences sont à déplorer lors d’un sur fonctionnement du SIA comme entre autres : dépression, maladies psychosomatiques, ulcères d’estomac, hypertension artérielle. A noter également qu’étant donné que le SIA épuise le potentiel de lutte du système immunitaire des pathologies plus graves peuvent se développer ultérieurement.
Les trois voies cérébrales
1. Les principaux centres cérébraux de la récompense sont localisés le long du MFB (medial forebrain bundle, en anglais). Le faisceau médian du cortex préfrontal en français). Le MFB est composé de plusieurs centres[1] qui participent tous à la réponse comportementale. Ces centres sont interconnectés et innervent l’hypothalamus, l’informant de la situation, plaisante en l’occurrence. L’hypothalamus réagit alors sur les fonctions végétatives (parasympathique dans ce cas) et endocrinien (libérant des hormones liées au plaisir) par l’intermédiaire de l’hypophyse.
Ce circuit cérébral nous encourage à l’approche
2. L’action est aussi primordiale lorsqu’un danger nous menace. Nous avons alors deux solutions : la fuite ou la lutte. Les stimulations déplaisantes et/ou douloureuses qui provoquent la fuite ou la lutte activent les centres de la punition ou PVS. Le PVS est formé de plusieurs centres[2]. L’activation du PVS provoque l’activation du système nerveux sympathique et la libération dans l’organisme d’ACTH et d’adrénaline qui préparent rapidement le corps aux efforts exigés par la fuite ou la lutte. Le système de punition inhibe le système de récompense. Ce qui explique que certains régimes politiques ont réussi au court de l’Histoire à manipuler le peuple par la peur et la peur de la punition (ex. : déportations). Ceci est également valable dans toute autre structure sociale : couple, famille, entreprise, etc. Le MFB et le PVS forment les deux principaux systèmes de motivation de l’être humain. Ils ont pour but assouvir les trois pulsions instinctives (respirer, se nourrir, se reproduire) et d’éviter la douleur.
Ce circuit cérébral nous encourage au recul, au rejet
3. Le troisième circuit est le système d’inhibition de l’action (Behavioral Inhibitory System (BIS)). Il est associé au système septo-hippocampal, à l’amygdale et aux noyaux de la base. Ce système est comme nous l’avons vu, celui qui prend le relai lorsque la lutte ou la fuite ne sont plus possible, avec les conséquences négatives au niveau physiologique. Pour prendre un exemple simple, le SIA est le système qui produit l’immobilisme du campagnol survolé, à terrain découvert, par une buse. Ce fonctionnement temporaire lui sauve la vie plus sûrement que la fuite. Par contre, dans le cas où un individu se sent comme le campagnol lorsqu’il est en relation avec son patron, se parents ou autres, la situation se gâte. Car il perçoit une impossibilité de fuir ou de lutter : s’il le faisait, il en perdrait son emploi, sa place dans la famille, etc. De plus si la situation perdure des mois ou des années, les conséquences peuvent être catastrophiques en termes de santé (voir aussi le sous-chapitre sur le stress) en affaiblissant fortement les capacités du système immunitaire. Le SIA peut également « s’enclencher » dans le cas où l’individu manque d’information à propos de ce qu’il vit dans le présent : une personne âgée devant un pc dont elle ne comprend pas le fonctionnement ou un voyage dans un pays étranger sans comprendre la langue et l’écriture. En effet, pour agir efficacement, l’être humain a besoin d'un certain nombre d'informations sur le monde qui lui donnent des possibilités différentes de répondre. Si les apprentissages et expériences antérieures n’apportent pas l’information à l’individu, le SIA prend le dessus sur le SAA. Attention : à l’inverse l’excès d’information (téléjournal, publicités agressives, etc.) a le même effet. Enfin, l’imaginaire peut produire des scénarios que l’individu redoute de vivre. Dans ce cas lorsque le cauchemar se matérialise sous les yeux de la personne, celle-ci se trouve totalement inhibée.
Ce circuit cérébral nous immobilise dans l’inaction.
Changer sa perception du monde
Ce qui précède nous indique que chaque individu perçoit chaque chose, chaque être vivant, chaque action, chaque pensée et chaque émotion comme quelque chose de bon (récompense), de mauvais (punition) ou d’inconnu (inhibition).
Sachant cela, il est à la portée de chacun de faire un travail d’introspection afin de changer sa programmation neuronale en déprogrammant des comportements fonctionnant automatiquement en nous de par la génétique, l’héritage comportemental, l’éducation et l’expérience.
La façon dont l’individu se perçoit lui-même et son environnement n’est en rien dû au hasard mais à toute la masse d’information que son ADN et que sa mémoire contiennent.
Trois étapes pour changer
Pour changer, il faut bien comprendre que l’être humain est doté d’un pilote automatique qui, comme celui d’un avion de ligne, maintient le cap. Le cap, la direction de vie représente ce vers quoi nous nous projetons dans le futur, ce vers quoi nous marchons symboliquement. Le subconscient est la partie de notre psychisme qui s’occupe de cela. Il exécute fidèlement dans nos actions ce que nous lui donnons en termes d’ordres :
1. Il reproduit chaque instant ce que nous avons acquis dans le passé : marcher dans la rue, conduire notre voiture, ainsi que nous reproduisons chaque jour à l’identique.
2. Il nous fait apparaitre dans le monde extérieur, au sein de notre environnement tel que nous nous percevons intérieurement. Plus nous nous voyons négativement, plus il nous arrivera des événements négatifs et l’inverse…heureusement.
3. Il nous fait agir devant nos congénères fidèlement à notre perception inconsciente de nous-même. C’est-à-dire que nous tenons un rôle précis dans chaque groupe auquel nous appartenons. La plupart du temps cela fonctionne parfaitement, par contre dans certains exemples, cela nous joue des tours. Prenons l’exemple d’une personne qui appartient à un groupe et qui se sent inconsciemment coupable d’avoir « trahi la Loi du groupe ». Son subconscient fera donc tout pour que sa culpabilité apparaisse au travers de chacun des actes qu’elle effectuera face aux membres de ce groupe
Voici en très résumé une méthodologie simple à mettre en œuvre pour changer de comportements efficacement et simplement.
1. Pour chaque chose, chaque être vivant, chaque action, chaque pensée et chaque émotion posez-vous la question de savoir si le fait d’y penser vous donne envie d’approcher (récompense), de reculer (punition) ou de rester immobile (inhibition). Pour y parvenir, détendez-vous et visualiser ce sur quoi vous vous posez des questions et restez sur la première impression, le premier feeling.
2. Donnez-vous un objectif clair de changement si le point 1 ne vous convient pas. Donnez-vous le plein droit de changer radicalement si cela est positif pour vous.
3. Afin de mettre vos décisions en pratique dans votre vie quotidienne, visualisez autant que possible votre objectif et projetez toutes vos forces psychiques, affectives et physiques dans cette direction. Restez simple et clair…le subconscient ne fonctionne qu’à cette condition
Travailler à changer sa programmation comportementale est un travail introspectif long et ardu. Par contre, il apporte une satisfaction énorme en mettant à la portée de toute personne disposant d’assez de bonne volonté la capacité de changer la qualité de ses interactions avec le monde et d’ainsi changer de vie.
La prière et la méditation sont des méthodes qui agissent sur l’Homme par ce moyen. La pensée positive à son égard et à l’égard du monde contient le pouvoir de la vie, de l’harmonie et de la santé. C’est un moyen naturel et complétement gratuit de vivre bien, en pleine forme en réussissant tous ses projets.
Si en plus la pensée positive est accompagnée du cœur aux bonnes intentions, l’Homme évite de trop charger son Karma. Comprendre le subconscient, c’est comprendre que l’on écrit notre vie de demain en pensant aujourd’hui et que nous avons le pouvoir de contrôler cela.
Comprendre le fonctionnement du subconscient c’est se donner le pouvoir de sortir de l’ignorance en mettant sur la poisse, la fatalité ou le destin les événements négatifs de notre passé. Comprendre que certaines programmations nous ont entraînés inexorablement par le passé à vivre des choses négatives, c’est se donner le choix de vivre Ici et Maintenant ce qui est juste et bon pour nous.