Le stress est une réaction innée et normale de l’être humain
face à une situation nouvelle contre laquelle il croit ne pas pouvoir faire
face. Il permet de mobiliser l’ensemble des forces physiologiques et
psychologiques. C’est le système général d’adaptation (SGA) ou stress.
Ce système participe activement au maintien de l’intégrité
de la personne et a permis à l’homme primitif de se protéger de l’environnement
dangereux dans lequel il vivait.
Autant le stress permet idéalement une adaptation rapide
autant il épuise le corps à moyen et long terme De plus, le stress au travail est
une des premières causes d’arrêt-maladie (surmenage, on parle parfois de
burnout ou syndrome d’épuisement professionnel pour désigner une usure extrême
au travail).
Un fort pourcentage de personnes dans nos sociétés modernes
vivent en état de stress chronique et ont à subir les pathologies qui en
découlent : ulcères, l’hypertension voire l’infarctus, l’asthme, l’eczéma, voir le
cancer, etc.
C’est pourquoi comprendre le stress permet à chacun de le détecter
en lui précocement afin de ne pas tomber dans un état chronique.
Comprendre le stress
Le stress est l’ensemble des réactions physiologiques (sueurs,
accélération du cœur et de la respiration) et psychologiques (agressivité voir
colère, inquiétude, troubles du sommeil) qui se manifestent lorsqu’une personne
est soumise à un changement de situation.
Le stress est une réaction animale qui prépare à la fuite ou au combat
face à un danger. Dans certains cas il peut aussi faire perdre les moyens et
nuire à l’action en générant l’immobilité[1].
Le stress est utile car il permet la mobilisation des forces physiques et
mentales : il génère l’élévation du rythme cardiaque et respiratoire (dû
notamment à une décharge d’adrénaline) permet de mieux oxygéner les muscles.
Lorsque l’équilibre homéostatique[2]
est perturbé par une demande environnementale, l’organisme réagit toujours par
une double réponse.
·
La première est spécifique et correspond à une
réponse propre aux demandes environnementales particulières
·
La deuxième est non spécifique car elle est
identique en toutes situations. Cette dernière est une réponse innée et
stéréotypée qui se déclenche d’elle-même dès que l’homéostasie est perturbée.
Ainsi peu importe que l’agent stressant soit d’origine physique ou psychique,
interne ou externe, objectif ou subjectif, plaisant ou déplaisant, la réponse
non spécifique, physiologique, humorale et endocrinienne, sera toujours la
même : peu importe la nature agréable ou non de la situation stressante,
ce n’est que l’intensité de la demande de réajustement ou d’adaptation qui
change
Le SGA représente l’ensemble des réactions de défense de l’organisme
étant constant pour chaque individu. Chaque personne possède un SGA plus ou
moins fort donc une capacité d’adaptation spécifique et personnelle.
Dans le temps, le fonctionnement du SGA se déroule en trois
phases :
·
la phase d’alarme avec son choc et contre-choc
·
la phase de résistance
·
la phase d’épuisement.
La réaction d’alarme
Cette première phase est aussi appelée « phase de choc ». Notre
organisme mobilise toutes ses forces pour s’adapter à cette situation perçue
comme un choc. Cette phase est non spécifique. L’équilibre fonctionnel est mis
à mal par cet état de souffrance généralisé et intense qui rend l’organisme
vulnérable Cette phase peut durer de quelques minutes à 24 heures.
L’organisme met en place une réaction d’urgence à court terme par des
défenses actives qui favorise la fuite ou la lutte, c’est-à-dire l’évitement de
la situation pathogène.
La réponse endocrinienne et neurovégétative de cette phase, appelée
« réponse sympathique ou hypothalamo-sympathico-adrénergique »
Tout commence au niveau de l’hypothalamus[3].
Par le biais du système nerveux sympathique, ce dernier stimule la
médullosurrénale qui est la partie centrale des glandes surrénales (sur les
reins). Cette dernière déclenche alors la sécrétion d’adrénaline et de
noradrénaline. Ces hormones augmentent la pression artérielle, accélèrent notre
rythme cardiaque et notre respiration puis augmentent le taux de sucre dans le
sang. À ce moment-là, nos pupilles se dilatent afin de nous donner une
meilleure vue. La mémoire et la réflexion s’améliorent. Notre digestion est
ralentie. Les stocks d’énergie sont mobilisés par les procédés de lipolyse
(destruction des graisses) et glycogénolyse (mise en circulation du glycogène
de réserve, par hydrolyse) dans le but de fournir une énergie suffisante aux
muscles.
La phase de résistance
Cette deuxième phase est l’ensemble des réactions non spécifiques
provoquées par une situation stressante qui persiste et auquel l’organisme
s’est adapté au cours de la phase de réaction.
Si le facteur stressant persiste, notre organisme entame une phase de
résistance. Notre corps va mobiliser ses ressources pour trouver un nouvel
équilibre. À ce stade, le stress est considéré comme bénéfique pour notre
organisme. C’est l’exemple de sportif avant une compétition qui aura une
poussée d’adrénaline.
La phase d’alarme est très coûteuse en termes d’énergie pour l’organisme
et ce dernier se doit de compenser les pertes énergétiques. Lors de la phase de
résistance, la résistance vis-à-vis de l’agent stressant est accentuée.
La phase d’épuisement
Dans une situation qui reste stressante, il arrive un moment où
l’organisme n’est plus à même de pouvoir s’adapter à ce qui lui est demandé. Il
devient peu-à-peu incapable de compenser les dépenses d’énergie, les défenses
immunitaires faiblissent en nous rendant plus sensible aux agressions externes.
L’épuisement se caractérise par un retour à la phase initiale de choc.
Cependant cette fois les phénomènes d’épuisement l’emportent sur la défense
active et peuvent conduire jusqu’à la maladie ou la mort.
L’épuisement est dû au fait que l’organisme a dû fonctionner en
surrégime et que par décompensation il dysfonctionne. Le cœur, les artères,
l’estomac, les intestins ou les défenses immunitaires peuvent donner naissance
à des maladies telles que les ulcères, l’hypertension voire l’infarctus, l’asthme,
l’eczéma, le cancer, etc.
Le SGA a donc des limites que de plus varient d’un individu à l’autre.
Ce qui est stressant pour les uns ne l’est pas pour les autres et inversement.
Le SGA génère en phase d’épuisement l’affaiblissement du système immunitaire et
donc péjore la capacité de la défense de l’organisme face à des corps étrangers
à l’organisme.
Différence entre le stress et le burnout
Il existe une différence majeure entre le stress et le burnout :
·
Le stress est une angoisse d’inadaptation qui
génère par voie de conséquence un désordre endocrinien de type psychosomatique.
L’origine du trouble est psychique puis touche le physique.
·
Le burnout, ou parfois appelé « syndrome
d'épuisement professionnel », est un surmenage physique, épuisement
professionnel ou autre, dont les conséquences finissent par atteindre le
psychisme. On parle d’un trouble somato-psychique. L’origine du trouble est physique
puis touche le psychique.
Système d’inhibition de l’action
Le système d’inhibition de l’action (SIA) est celui qui
prend le relai du SGA lorsque la lutte ou la fuite ne sont plus possible, avec
les conséquences négatives au niveau physiologique.
Pour prendre un exemple simple, le SIA est le système qui
produit l’immobilisme du campagnol survolé, à terrain découvert, par une buse.
Ce fonctionnement temporaire lui sauve la vie plus sûrement que la fuite. Par
contre, dans le cas où un individu se sent comme le campagnol lorsqu’il est en
relation avec son patron, ses parents ou autres, la situation se gâte. Il
perçoit une impossibilité de fuir ou de lutter : s’il le faisait, il en
perdrait son emploi, sa place dans la famille, etc. De plus si la situation
perdure des mois ou des années, les conséquences peuvent être catastrophiques
en termes de santé (voir aussi le sous-chapitre sur le stress) en affaiblissant
fortement les capacités du système immunitaire.
Le SIA peut également « s’enclencher » dans le cas
où l’individu manque d’information à propos de ce qu’il vit dans le
présent : une personne âgée devant un pc dont elle ne comprend pas le
fonctionnement ou un voyage dans un pays étranger sans comprendre la langue et
l’écriture voir une agression violente. En effet, pour agir efficacement, l’être
humain a besoin d'un certain nombre d'informations sur le monde qui lui donnent
des possibilités différentes de répondre. Si les apprentissages et expériences
antérieures n’apportent pas l’information à l’individu, le SIA prend le dessus
sur le SAA. Attention : à l’inverse l’excès d’information (téléjournal,
publicités agressives, etc.) a le même effet. Enfin, l’imaginaire peut produire
des scénarios que l’individu redoute de vivre. Dans ce cas lorsque le cauchemar
se matérialise sous les yeux de la personne, celle-ci se trouve totalement
inhibée.
Le stress, c’est dans la tête
Comme nous venons de le voir, il y a un facteur plus important que
l’agent stressant en lui-même : la perception dynamique de la personne.
Ce qui est stressant ne l’est pas objectivement mais est perçu comme tel
par la personne. L’individu n’est donc pas passif face à la situation, il va au
contraire rechercher activement des informations en donnant du sens à ce qui
l’entoure, en privilégiant certaines informations provenant de l’environnement,
tout en en oubliant d’autres.
Le traitement de l’information par la personne est constitué de
plusieurs variables, comme on a pu le voir précédemment : l’expérience
personnelle, l’éducation, le contexte ou encore l’approche socioculturelle de
tel ou tel événement.
Au niveau psychologique le stress est la perception d’un déséquilibre
entre les attentes de l’environnement socio-culturel perçues par l’individu et
sa capacité à autoévaluer ses propres capacités à y répondre.
Lorsqu’un individu est soumis à un stimulus environnemental, ce dernier
procède, souvent de manière inconsciente, à une évaluation cognitive de deux manières :
·
Il y a d’abord l’évaluation de la situation elle-même.
Cette première évaluation se fait à partir de ressources personnelles ainsi
qu’à partir de la perception de certains facteurs environnementaux. Cette
évaluation est une première ébauche de la situation telle qu’elle est perçue par
l’individu. Pour simplifier on pourrait dire que la personne « donne une
couleur » à l’événement et évalue de facteur risque de celui-ci.
·
La seconde évaluation faite par l’individu consiste
en l’évaluation de ses propres capacités à faire face à la demande. Cette
estimation se fait sur la base de différentes simulations internes pour
« faire face » au mieux à la demande. Ces simulations ont pour but de
permettre à l’individu de choisir la meilleure stratégie à adopter. Il est à
noter que dès que la personne se sent capable d’assumer ou de contrôler la
situation, cette dernière perd son effet stressant.
Sortir du stress
Penser positif
On peut résumer ce qui précède en disant que le stress n’existe pas en
tant que tel, mais l’individu perçoit une situation comme stressante.
Afin de sortir de cela au niveau psycho-affectif, il convient de :
·
Déterminer toutes les situations perçues comme
stressantes dans le passé afin de comprendre les agents stressants précisément.
·
Faire un travail seul ou accompagné afin de changer
sa perception du monde. Afin de s’autoriser à réussir là où pour l’instant les
capacités manquaient.
·
Se doter par l’apprentissage des connaissances
qu’ils nous manquent afin que dans le futur nous soyons surs de nos acquis.
Pour y parvenir penser positivement à propos de soi-même et de son
environnement en se donnant le droit d’avoir un présent et un futur plein
d’espoir est une condition essentielle à la réussite. Car penser positivement permet
à chacun d’avoir accès au courage, à la confiance qui lui font défaut s’il
pense négativement. Se donner le droit de s’imaginer réussir nos projets futurs
permet vraiment de faire un pas vers le succès.
Programmer la réussite
Après avoir fait l’inventaire de ce qui nous stresse, il convient d’agir
sur ce que nous pouvons changer, nous-mêmes. Sortir du stress c’est avant tout
se doter des capacités psychoaffectives de réussir à affronter toutes les
situations de la vie courantes.
On ne sort pas du stress en déniant ou en fuyant les problèmes mais en
changeant notre perception de ses situations précises. Sans nous en rendre
compte nous investissons les gens (ou plus exactement les rôles qu’ils ont face
à nous), les animaux, les plantes ainsi que toutes les composantes de notre
monde d’une charge émotionnelle.
Pour faire très simple, nous investissons ses composantes d’un pouvoir
positif ou négatif. De plus chaque culture, chaque éducation nous transmet son
lot de préjugés. A l’extrême, si on élève un enfant en lui disant d’avoir peur
de quelque chose de précis car cette chose pourrait le tuer, peut endurer une
incapacité totale de bouger face à cette chose s’il lui fait face à l’âge
adulte : il fera alors « le mort » en face de cette chose.
Nous pouvons changer cela en reprogrammant nos comportements en
changeant notre perception du monde. Car celle-ci le pouvoir de potentialiser
ou d’inhiber nos capacités individuelles. Se voir gagner, réussir, transcender
là où nous échouions permet de sortir du stress afin de rentrer dans un
processus d’adaptation salvateur.
Détendre son corps
Le parasympathique quant à lui gère la détente, le repos et
l’intégration de tout ce qui a été assimilé lors de la période d’activité. Le
parasympathique est lié à l’inconscient. Les méthodes respiratoires orientales
visent directement à normaliser le fonctionnement du SNA en permettant la
remise en mouvement du fonctionnement alternatif de ses deux sous-systèmes. La
méditation permet de calmer nos organismes qui fonctionnent bien souvent en ce
21ème siècle, en hyper-sympathicotonie (hyper fonctionnement du
système sympathique).
La méditation permet de recentrer la personne par un travail
basé sur la respiration ventrale. Ce travail permet d’agir à trois
niveaux :
1. Physiquement,
la respiration ventrale permet de faire travailler le diaphragme au maximum de
ses possibilités de contraction et de décontraction. Rappelons que la
contraction, lors de l’inspiration, permet de créer une dépression dans le
thorax (située au-dessus du diaphragme) donc les poumons et entrainant une
entrée d’air, dans cette phase, les viscères logés dans la cavité abdominale
(en-dessous du diaphragme) se trouvent comprimés. Durant la phase d’expiration,
le diaphragme se décontracte, provoquant logiquement une pression dans le
thorax, permettant l’évacuation du gaz carbonique, et une dépression de la cage
thoracique. Une respiration ventrale permet donc d’effectuer des échanges
gazeux de manière idéale (absorption d’oxygène et évacuation du gaz carbonique)
et génère un massage cyclique du thorax ainsi que de la cavité abdominale, ce
qui participe à un bon transit intestinal et entretient la souplesse du haut du
corps.
2. Affectivement :
sachant que tous les chocs émotionnels de la vie sociale impactent sur la
respiration. L’être humain, choqué par quelque chose qui le dépasse dans la vie
sociale, bloque sa respiration sur le moment puis souvent trahi sont état de
stress intérieur par une respiration devenue très superficiel, rapide,
haletante révélant ainsi l’impact réel du traumatisme sur la personne qui le
subit. Pour évacuer ce choc vers l’extérieur, travailler sur la respiration
ventrale permet consciemment de réactiver la fonction éliminatrice de
l’expiration perdue par le choc. De plus sur le long terme, la personne
découvre qu’avec l’outil respiratoire elle peut dans tous les cas retrouver son
calme intérieur afin de s’y ressourcer quel que soit le stress qu’elle vit
socialement. Ce faisant elle agit par elle-même sur son SNA et régule son
fonctionnement par cette action.
3.
Mentalement, le travail méditatif permet de faire
l’inventaire de nos pensées. Alors qu’avant tout travail, les pensées se
bousculent les unes les autres intérieurement, un travail sérieux permet de
prendre le contrôle de ce flux afin de consacrer plus d’énergie psychique aux
pensées qui en valent la peine. La méditation permet donc un travail profond au
niveau de la qualité des pensées et donne la capacité au méditant de se
focaliser sur ce qu’il a déterminé comme important. A force de suivre et de
favoriser ce qui est juste, vrai et bon en lui la personne découvre à terme sa
Voie et peut se relier à son Soi divin au détriment de son Moi egocentrique.
Conclusion
Le stress n’est pas une fatalité et nous pouvons tous en sortir. La vie
nous amène tous à le vivre : examens, licenciement, chômage, perte d’un
être cher, maladie, divorce, etc. Cependant il génère à long terme de
conséquences en termes de santé lourdes et pénibles.
Chacun peut en sortir à sa vitesse, seul ou avec l’aide de quelqu’un.
Tout simplement pour mieux vivre.
[1] Il
s’agit d’une mémoire instinctive animale résiduelle qui permet de se camoufler
en restant immobile. A l’image de la proie qui reste tapie au sol afin d’éviter
le prédateur.
[2]
Homéostasie : ensemble des fonctions physiologiques que permettent de
maintenir les fonctions vitales du corps face au stress induit par le besoin de
ce dernier de s’adapter aux contraintes de son environnement.
[3] L’hypothalamus
est, entre autres, en lien avec le cortex (analyse cognitive et perceptive), le
système limbique (intégration de l’expérience et des réactions affectives). Il
y a donc un lien entre la perception personnelle (liée à l’histoire spécifique
de chacun) et le niveau de la réaction de stress.