mercredi 1 mai 2013

Sagesse du Milieu: Le centre de l’homme n’est pas sa tête mais son ventre (article 3)



La tête pense tandis que le ventre éprouve et agit


Tandis que le cerveau se loge dans la boîte crânienne, le système entérique se trouve « dans le ventre ». Plus exactement, le système entérique se situe tout au long du système digestif.

Autant la tête doit mettre en œuvre des stratégies afin de répondre aux stimuli du monde extérieur, autant le ventre commande tout mouvement du corps.



Système nerveux entérique (SNE) en détail


Le système nerveux entérique (SNE) est la partie du système nerveux autonome qui contrôle le système digestif aussi bien pour l'activité motrice (péristaltisme[1] et vomissements) que pour les sécrétions et la vascularisation.
Le système nerveux entérique est constitué de deux plexus ganglionnaires qui s'étendent sur toute la longueur du tube digestif[2].
Bien qu’il soit en interaction avec les autres composantes du SNA, le SNE fonctionne d’une manière indépendante et autonome. Les anglophones le nomment « Brain gut » signifiant « cerveau viscéral ». Il est composé d’environ 200 millions de neurones, soit mille fois moins que le cerveau, mais autant que la moelle épinière.

On peut schématiquement catégoriser les neurones en trois types distincts :
1.     Neurones sensitifs
2.     Neurones effecteurs peuvent être de type moteur ou glandulaire. Les neurones moteurs sont à l'origine de deux types de mouvements : les cadences rythmiques qui constituent le péristaltisme et les mouvements réflexes en réponse à une stimulation des neurones sensitifs. Les neurones glandulaires contrôlent la sécrétion.
3.     Interneurones



La complémentarité de la tête et du ventre


Alors que la tête est le chef d’orchestre de l’entité humaine, on peut qualifier le ventre de douanier en charge de la protection de l’intégrité de celle-ci. D’un point de vue symbolique, la tête correspond au psychisme et le ventre au corps : un être humain qui nie son ventre est un peu comme un cavalier qui lacère les flancs de son cheval jusqu’au sang sans essayer de comprendre pourquoi son fidèle compagnon refuse de lui obéir.

Le ventre a pour rôle d’alerter la tête sur un danger à venir ou déjà en action. Son rôle est par définition vital et le dénier est l’équivalent de vivre les « yeux fermés » sur le danger. Le ventre de l’être humain lui montre ses faiblesses et ses peurs ; c’est pourquoi beaucoup d’adultes le deviennent en niant cette partie centrale d’eux-mêmes, car elle les oblige à tenir compte d’une partie qui, lorsqu’elle perçoit un danger ou un élément inconnu, se rappelle à la tête.

L’occulter, c’est nier son histoire ; l'utiliser, c’est apprendre à marier l’information sensorielle résultant du contact avec le monde extérieur et l’envie de la tête de vivre quelque chose de précis concrètement. Marier ce que l’individu désire devenir ou faire avec la réalité présente, nécessite de manier intérieurement l’art de la concession.

La différence majeure entre la tête et le ventre est qu’ils ne vivent pas dans le même plan : la tête vit dans l’abstrait du psychisme alors que le ventre vit le concret. Imaginez avec votre tête construire un immense building. C’est l’affaire de quelques secondes. Par contre, le ventre sait que ce n’est pas réalisable aussi rapidement et renvoie de suite à la tête un message dans ce sens. Ce qui est susceptible de créer un conflit alors qu’il suffirait que la tête fasse l’effort de tolérer la différence entre son monde et celui du ventre pour que ce dernier puisse réaliser le projet imaginé.



L’interface entre la tête et le ventre : le cœur


Tout comme il faut des sentiments positifs et constructifs entre deux êtres humains pour que leur relation soit profitable aux deux, il est nécessaire de créer un lien entre la tête et le ventre.
À l’image de la relation de qualité se base sur l’amour, la compassion, la tolérance, l’empathie, etc. la relation intérieure entre la tête et le ventre a les mêmes vertus.

C’est pourquoi j’appelle symboliquement ce lien le cœur. Ce lien permet d’établir un dialogue en temps réel entre ses deux cerveaux.

Alors qu’un ordinateur utilise un langage binaire, l’être humain se devra de comprendre que l’absence de communication entre la tête et le ventre réduit l’Homme à l’état de singe sans poils. Un animal à sang froid qui impose intérieurement et extérieurement ses idées, ses projets et ses désirs sans tenir compte de leur réalisme.

1.     Le cœur permet une nuance que le psychisme déconnecté de la réalité concrète n’autorise pas.
2.     Le cœur sait que la souplesse est signe d’évolution et de faiblesse, ce que la tête a tendance à refuser
3.     Le cœur peut faire office de médiateur interne lorsque le ventre informe la tête qu’il a peur, qu’il est angoissé à l’idée de réaliser le projet de cette dernière.
4.     Le cœur permet de mettre en œuvre une énergie constructive qui permet de relier ces deux mondes polarisés afin que leur relation soit féconde.

La tête et le ventre de par leur polarisation extrême sont des opposés. Seul le cœur permet de les rendre complémentaires, car ils ne sont pas égaux, mais leurs fonctionnements se marient en mettant symboliquement au monde un bel enfant : une vie intérieure harmonisée permet à l’être humain de vivre avec ses congénères une vie sociale riche, constructive et respectueuse de toutes les parties, créant ainsi un environnement propice à l’épanouissement des qualités de chacun.



Conclusion


L’être humain est bien plus qu’une machine commandée par un ordinateur. Le corps humain à son propre cerveau, le système nerveux entérique, populairement appelé « tripes ».

Tenter de placer le cerveau au sommet de l’entité humaine réduit l’être humain à l’état d’organisme au fonctionnement binaire, à l’image d’un ordinateur. Or, en y intégrant le « cerveau ventral », il gagne tout ce qui est à la source de la magie dont est capable tout être humain : la nuance. Cette faculté prodigieuse de changer le cours de l'histoire, de cesser la reproduction de l’acte, de la parole ou du rituel issus de la tradition pour choisir, devenir quelqu’un d'autre, c’est la pleine mise en œuvre du libre-arbitre.

Notre cerveau ventral a deux grands rôles :
1.     Il nous informe passivement des émotions et sentiments intérieurs[3] qui résultent la relation qui nous avons avec le monde extérieur. Cette information est essentielle, car elle a pour but d’attirer notre attention sur des événements susceptibles d’être dangereux au pire ou au moins qui annoncent un changement important de notre environnement.
2.     Il nous permet activement avec l’aide du cerveau « de la tête » de mettre en place une nouvelle stratégie afin de nous adapter à notre environnement en mutation constante, Le cerveau ventrale nous sert à sentir si la mise en œuvre de la nouvelle stratégie est une bonne chose en utilisant le feeling (qui évolue avec le temps en réelle « intuition »).

Utiliser nos deux cerveaux, c'est avoir les « pieds sur terre », le monde concret de la vie courante du cerveau ventral et la « tête dans les étoiles », le monde abstrait des projets, des rêves et des désirs du cerveau crânien.

Les deux sont magnifiquement complémentaires et permettent de mettre en œuvre avec intelligence et pragmatisme des nouvelles stratégies permettant de s’adapter quotidiennement aux changements de notre environnement.

Apprendre à prendre le dessus sur les émotions plutôt que de les nier permet à l’être humain de bénéficier d’une information qui va bien au-delà de l’apparence des choses et qui renseignent sur leur fond.




                                                                                     Jean-Christian Balmat




[1] Il s'agit de la progression des aliments de la bouche (plus précisément du pharynx) jusqu'au rectum (anus).

Ce phénomène physiologique, appelé également motilité digestive, est un mécanisme spontané du tube digestif. Sans péristaltisme, le brassage des aliments et l'absorption des nutriments, c'est-à-dire des éléments contenus dans les aliments, sont impossibles.
[2] Le plexus myentérique (ou plexus d'Auerbach), qui se trouve entre les muscles longitudinaux et les muscles circulaires, et le plexus submuqueux (ou plexus de Meissner), situé entre ces derniers et la muqueuse intestinale. Le premier contrôle la motricité et le second les sécrétions. Source : Wikipédia
[3] Ce que l’on appelle dans le langage courant le « feeling ».

Sagesse du Milieu: Le centre de l’homme n’est pas sa tête mais son ventre (article 2)



Les trois cerveaux et la place de l’émotion-intégration


Le cerveau est une composante très particulière du système nerveux de l’Homme. Le but de ce chapitre n’est pas d’appréhender la réalité physiologique du cerveau, mais d’appréhender le cerveau comme « gestionnaire et producteur » de la psyché et de l’affect. Ce cerveau qui gère le monde intérieur et les interactions avec le monde extérieur a donné naissance à l’étude approfondie du comportement humain au sens large. Connaitre le cerveau de l’Homme, c’est accéder au pouvoir d’évoluer vers une vie meilleure.

Nous vivons une époque magnifique où la Connaissance Ancestrale rejoint et est confirmée par la Science pragmatique.

Le Professeur Henri Laborit a depuis un demi-siècle, affirmé que nous avions trois cerveaux. En effet, sa théorie repose sur un fait indéniable : nous, êtres humains, sommes (censés être) l’organisme le plus évolué de la planète. Donc une évolution de la bactérie à nous s’est déroulée au fil des âges. L’encéphale s’est développé du cerveau primitif dévolu à satisfaire les besoins vitaux de base en passant par celui du mammifère supérieur qui inclut toute une série de comportements propre à l’espèce, jusqu’au cerveau humain capable d’abstraction.

De proto-cerveau, nous sommes parvenus à cette merveilleuse machine à penser que nous avons à l’heure actuelle, tellement merveilleuse que nous n’en maîtrisons la plupart du temps qu’une partie infime.

Selon le Pr. Laborit, nous aurions :

Trois cortex


Le cerveau, en plus des deux hémisphères, se décompose en trois cortex. Ce découpage s’explique par la lente évolution de l’homme. En 10'000'000 d’années et 500'000 générations successives, nous sommes descendus de l’arbre pour monter dans la voiture. Nous sommes passés d’un comportement instinctif de mammifère supérieur à celui de l’homme qui sait qu’il pense (Homo sapiens sapiens). Ces trois cerveaux, du plus ancien au plus récent, sont :
1.     Le paléo-cortex, ou cerveau reptilien, s’occupe de la survie et des fonctions vitales de base dans le présent : manger, rester vivant puis se reproduire. Ce cerveau est très rationnel et froid, voire cruel au besoin, car dépositaire de l'instinct de conservation. Sa première fonction est d'assurer l'homéostasie en satisfaisant aux besoins vitaux de base[1]. Il assure la régulation de notre respiration, de notre rythme cardiaque, de notre tension artérielle, de notre température, de nos échanges hydriques, gazeux et ioniques. Il assure la satisfaction de nos besoins primaires ou besoins vitaux tels que l'alimentation, le sommeil, la reproduction. Il fonctionne souvent de manière automatique sans que la réflexion consciente intervienne. La durée de sa mémoire est de maximum 48 à 72h. Ensuite, tout ce qui n’est pas considéré comme utile est « jeté ». Apprivoiser la bête (cerveau reptilien).
2.     Le cerveau mammalien ou limbique évite ce qui, dans le passé, a fait mal et reproduit ce qui fait du bien. C’est l’aspect associatif de la pensée, ce qui fait que l’expérience dans la matière a tendance à emprisonner dans des réflexes comme ceux mis en évidence par Pavlov. Le cerveau mammalien est dominé donc par les émotions, les rituels comportementaux, convictions (croyances, conditionnements) provenant de son passé (ainsi que de sa famille, race et nation via la génétique et l’éducation). Il est responsable des choix conditionnés (donc liberté très limitée) et il permet les émotions et déclenche les réactions d'alarmes du stress. Il garde en mémoire, en conséquence acquiert une expérience transmissible à l’enfant ! Évidemment qu’après ça, se libérer des croyances et comportements conditionnés nécessite un « petit » effort ! (voir ci-dessous). Civiliser l’homme-animal (cerveau mammalien).
3.     Le néocortex, ou cerveau intellectuel : conceptualise, arrange les actions du reptilien et relie le passé au présent afin de se projeter dans l’avenir. Aspect cognitif de la pensée, il permet notamment le raisonnement logique, le langage et l'anticipation des actes. Élever l’homme-spirituel (cerveau cognitif)




C’est évidement dans le cerveau mammalien que l’émotion à ses racines. Elle permet de définir la qualité de la relation que l’individu établit avec le monde extérieur sur une échelle plaisir-douleur.
Sachant que le cerveau humain est programmé par défaut à reproduire ce qui a par le passé a généré du plaisir, l’émotion sert de « baromètre » et déclenche des réactions de rejet face à tous ce qui est susceptible de générer de la douleur.

La perception du Monde qu'à un individu est directement dépendante des émotions qu’il éprouve lors qu’il rentre en relation avec ce dernier.
·       La conséquence directe d’une émotion plaisante est l’ouverture de la personne au monde. Il en résulte l’expression saine et complète de la pulsion de vie, à savoir des actions et des relations positives dans lesquelles l’individu se valorise lui-même et les autres. L’individu se sent accepté, apprécié et aimé.
·       La conséquence directe d’une émotion douloureuse est la fermeture de la personne au monde. Il en résulte le blocage de tout ou partie de sa nature profonde, laquelle est remplacé par des actions et des relations négatives dans lesquelles l’individu se dévalorise lui-même et perçoit le monde comme anormalement agressif. L’individu se sent rejeté, dénigré et ressent un manque d’amour.

La perception positive du monde par l’individu lui permet d’accéder à son plein potentiel intellectuel et émotionnel, ce qui le conduit à se développer, évoluer et exprimer pleinement ce qu’il est.

Si un individu perçoit négativement le Monde, soit parce que son environnement est réellement négatif, toxique ou qu’il a subi un grand choc émotionnel non traité ; il plonge alors dans un état de stress qui peut devenir chronique avec son cortège de symptômes graves que j’ai déjà évoqués dans de nombreux articles précédents.



L’émotion qui engendre une réponse


Comme nous l’avons vu ci-dessus :
1.     L’action de l’environnement de l’individu
2.     Déclenche une émotion chez ce dernier, qui peut être :
3.     Plaisante, bonne, > qui déclenchera une réponse positive emprunte d’attirance pour ce qui a généré cette émotion plaisante
4.     Douloureuse, mauvaise (dans le sens dangereuse pour l’intégrité de la personne) > qui déclenchera une réponse négative emprunte de répulsion pour ce qui a généré cette perception douloureuse

L’idéal pour un être humain est bien entendu d’évoluer dans un environnement positif qui le reconnait pour ses valeurs et plus globalement sa personnalité propre.
La réponse normale d’un être humain quand il perçoit une douleur est d’agir afin de s’éloigner de la source de la douleur. Le fait de prendre de la distance avec un environnement demande de changer de comportement et de stratégie de vie, ce qui constitue un excellent moyen de stimuler la capacité d’adaptation de l’être humain.

Par contre, s’il ne peut s’en éloigner, il tombe alors en état de stress. État qui engendre à terme un syndrome de désadaptation.
En résumé, l’émotion constitue la meilleure source d’information pour l’être humain sur la nature de son environnement présent. La nier équivaut à prendre le risque de dénier l’aspect négatif, toxique voir dangereux de son environnement.

L’émotion est essentielle, car elle relie les stimuli de l’environnement à l’histoire de la personne. Cette dernière interprétera en fonction de son éducation et de son histoire personnelle.



Les conséquences de la négation des émotions


À l’image d’un ami qui se met à hurler parce que l’on ne l’écoute pas, le ventre hurle sa souffrance via certaines émotions qui ont comme propriété de réduire en partie ou complétement la capacité de réponse (tant en actes que d’un point de vue verbal) : angoisses, déprime, certaines colères par exemple. Le syndrome d’inhibition étant surement le moyen le plus radical d’expression d’une déconnexion tête-ventre : le ventre refuse de déclencher le mouvement tant que la situation n’est pas réglée.
À ce moment, la tête qui ne veut pas écouter peut se servir des moyens extérieurs pour « faire taire le ventre » :
  • Antidépresseurs
  • Anxiolytiques
  • Alcool
  • Drogues



Selon certaines études, il se vendrait 65 millions de boites d’antidépresseurs en France pour une population totale de 65 967 771 (décembre 2012, Source : Wikipédia) !!



Chaque être humain est totalement libre des choix qu’il fait pour sa propre personne. Cependant, en niant son ventre, il se ferme à lui-même et se condamne à en assumer les conséquences pathologiques, psychoaffectives et sociales inévitables tôt ou tard. Par exemple, la déprime a une influence directe sur la sécrétion endocrinienne : la sérotonine, l'adrénaline, la noradrénaline et la dopamine sont toutes les quatre impliquées dans la dépression. Or si la déprime s'installe, c’est la sécrétion hormonale qui est profondément modifiée, générant de profondes modifications psychologiques et physiologiques.



                                                                                     Jean-Christian Balmat





[1] Les besoins vitaux de base sont : respirer, s’alimenter, se reproduire et dormir.

Sagesse du Milieu: Le centre de l’homme n’est pas sa tête mais son ventre (article 1)


Depuis l’Antiquité, l’occidental se civilise en rationalisant sa pensée, en brimant ses émotions.
Devenir adulte en Occident signifie trop souvent dominer ses émotions jusqu’à complétement les étouffer sous des tonnes de carapaces diverses (et finalement plus ridicules les unes que les autres, parce qu’inutiles). D’ailleurs ne dit-on pas « cesse d’être un enfant » à quelqu’un qui se fait submerger par ses émotions soudainement ?

Durant toute l’ère chrétienne, ce que l’Occident a gagné en efficacité rationnelle, il l’a perdu en qualité d’écoute de ses émotions. À force de brimer ses émotions, l’occidental conquérant a fini par inventer la psychanalyse et la psychothérapie tout en continuant à contenir ses émotions à grands coups d’antidépresseurs, d’anxiolytiques et autres médicaments de la famille des benzodiazépines[1]. Quand ce n’est pas en consommant l’anxiolytique du pauvre : l’alcool.



Le Hara selon la médecine orientale[2]


Le Centre de gravité est aussi appelé dantian en chinois, Hara ou seika tanden en japonais.
Depuis des millénaires la médecine indo-tibétaine et sa fille chinoise nous parlent du Hara comme de l’océan d’énergie.
Étant le centre symbolisant la réunion des quatre corps inférieurs :

L’Homme-Matériel
Moi égoïste
Monde de la Matière : Quatre corps inférieurs
Mental (Intellectuel)
Mental
Laryngé
Thyroïde-Parathyroïde
Astral
Égotiste
Ombilical
Pancréas
Éthérique
Instinctif
Sacré
Gonades
Dense
Analytique
Basal Surrénales
Tableau 1 de l’auteur

Le Hara est l’endroit à l’intérieur duquel se mélangent les énergies psychiques (corps mental), affectives (corps astral) et énergétiques (corps éthériques). Le terme d’ « Océan d’énergie » utilisé pour déterminer cette partie de l’Homme-Spirituel a son explication dans le fait qu’au sein du Hara, trois énergies se brassent et peuvent créer, dans certains cas, de véritables tempêtes aussi destructrices que celles que les marins et les personnes vivant au bord des océans peuvent connaître.



Compréhension élargie du Hara[3]


En tenant compte des Sept Corps Subtils de l’Homme-Spirituel, le Hara est au centre des quatre corps inférieurs et permet par un long travail personnel de maîtriser sa production d’énergie, appelée « Chi » en chinois et « Ki » en japonais.

Le Hara est au centre de trois corps, mental, astral et éthérique, qui produisent une énergie alimentant le quatrième, le corps physique. Sachant que ce dernier est périssable, mortel, et fragile, le Hara doit non seulement fournir une énergie permettant l’action, la mise en mouvement du corps, mais également une énergie réparatrice et régénératrice afin de « réparer » le véhicule physique.

Comme nous l’avons vu plus haut, le Hara correspond au SNE, ce cerveau viscéral qui, au fond, est l’endroit où l’Homme fait la différence entre le soi, l’individualité et l’autre, l’étranger potentiellement dangereux, au travers du processus de digestion. Le SNE est aussi intimement lié au système immunitaire devant protéger l’être humain de tous les agents pathogènes, virus, bactéries, parasites... Le Hara a donc un « mandat de protection » qui constitue sa principale activité au sein d’un homme-animal, dominé par ses besoins primaires, respirer, s’alimenter, se reproduire et se protéger, et par des sentiments inférieurs : peur, colère, désirs instinctifs, angoisses, et cætera, ce qui lui laisse peu de potentiel pour faire évoluer le corps qu’il alimente.

Ce que l’on appelle le Haragei, le travail sur le Hara, ne pourra donc se faire qu’en travaillant sur chaque corps d’une manière différente.

Nous voyons clairement que le Hara est aussi appréhendable au travers de la notion des cerveaux reptiliens et mammaliens, ces deux cerveaux, qui permettent à l’Humain d’assouvir ses besoins primaires pour le premier et à se socialiser pour le second, posent des limites qu’on ne peut transcender qu’au travers d’un très profond travail introspectif.

Le Hara est avant tout la source du Ki, lequel met en mouvement le corps physique et permet d’accomplir tout ce qui se passe dans et hors de lui. Le pouvoir de l’individu sur son environnement se résume à la puissance de son Ki.

La compréhension du Hara équivaut à la compréhension de la Personnalité et sa maîtrise permet l’ouverture de la porte sur le Soi Divin.



Mais qu’est-ce qu’une émotion


L'émotion est une expérience psychophysiologique complexe de l'état d'esprit d'un individu lorsqu'il réagit aux influences biochimiques (interne) et environnementales (externe). Plus simplement dit, l’émotion est l’interprétation qu’une personne fait d’une situation, d’un état ou d’une action qu’il vit. L’émotion est totalement propre à l’individu qui l’éprouve, c'est-à-dire qu’à stimulus similaire, les personnes éprouveront toutes une émotion au moins légèrement différente sans qu’aucune n’ait tort !!

On distingue deux types d’émotions[4] :
1.     Émotions instinctives (traitées par les amygdales) : directement en liaison avec les quatre besoins physiologiques de base (respiration, nutrition, sexualité, protection de l’intégrité)
2.     Émotions cognitives (traitées par le cortex préfrontal) : elles sont issues d’un processus de réflexion volontaire, ce qui les différencient des premières.



L’émotion-information


L’émotion retranscrit dans le domaine psycho-affectif cérébral, les sensations récoltées par les cinq sens du corps physique. Elle est une retranscription au niveau cérébral de ce que le corps sent de l’environnement dans lequel il baigne.

Elle est essentielle afin « que le cerveau sente le monde physique ». L’émotion est l’interface entre le monde physique du corps et le monde de la pensée du cerveau.

Cette information permet au cerveau via le système d’adaptation de modifier ces ordres au corps.
Sans elle, l’être humain est dénué du pouvoir qui consiste à nuancer ses réponses. Sans émotions, l’être humain devient une machine binaire qui fait (1) ou ne fait pas (0) sans aucune nuance et connexion avec le monde extérieur.

L’animal dépourvu de cerveau cognitif (voir ci-dessous) et pourtant doté d’un cerveau mammalien qui lui permet d’avoir des comportements propres à son espèce qu’il transmet à sa descendance. Les émotions primitives se traduisent essentiellement en termes de plaisir-douleur.



L'émotion, matériau de la mémoire


L’émotion constitue le matériau de base de la mémoire, donc notre histoire personnelle et par là même notre perception du monde.
Il existe deux façons d’utiliser sa mémoire émotionnelle :
·       Positivement en tirant toute l’expérience de notre passé en y incluant toutes nos erreurs.
·       Négativement en niant la teneur de celle-ci. Choisir cette solution, c’est rentrer dans le déni, terreau favori des névroses, des refoulements et autres secrets de famille.


La mémoire émotionnelle est susceptible de devenir une source de sagesse pour celui qui saura le lire correctement : à savoir sans dénie, mais avec indulgence et compréhension, afin d’éviter de rejeter le faible, celui qui doute, celui qui a trébuché en nous. Parvenir à récapituler en acceptant notre imperfection passée dans le but de devenir meilleur dans le futur, permet à l’être humain volontaire de se débarrasser de chaines que le relient à un passé douloureux.

Par contre, pour celui qui subit son passé, la mémoire émotionnelle officie comme un gardien qui empêche la reproduction de ce qui a fait mal dans le passé. A priori, cette protection est un excellent programme pour maintenir la vie, mais en procédant via par exemple le refoulement, l’évitement et l’effacement de la conscience, la mémoire émotionnelle peut devenir un outil qui réduit comme une peau de chagrin les possibilités de réponse (voir de les rendre totalement impossible) en cas de situations présentes rappelant des événements passés traumatisants.

On peut donc dire que tous les chocs du passé refoulés et déniés sont peut-être bien inexistants pour le cerveau crânien qui, en quelque sorte, les enfuit dans le ventre. C’est l’état de négation de la souffrance de la personne par elle-même. Les conséquences sont donc étouffées « dans les tripes ».
Un grand nombre de maladies auto-immunes peuvent être expliquées et raison de plus lorsqu’elles se logent dans les intestins !



                                                                                     Jean-Christian Balmat





[1] Les benzodiazépines (BZD) sont une classe de composés chimiques formés d'un cycle de diazépine fusionné avec un cycle de benzène. Elles forment une classe de médicaments psychotropes utilisés dans le traitement de l'anxiété, de l'insomnie, de l'agitation psychomotrice, des convulsions, des spasmes, ou dans le contexte d'un syndrome de sevrage alcoolique. Les benzodiazépines agissent sur les neurotransmetteurs des neurones du système nerveux central en augmentant leur activité inhibitrice. À cette fin, les benzodiazépines sont utilisées afin de provoquer un état de sédation ou pour leurs propriétés hypnotiques, anxiolytiques, antiépileptiques, amnésiantes et myorelaxantes.
[2] Extrait du livre « Le Shiatsu Holistique, l’autre façon d’appréhender la Santé » en cours de publication.
[3] Extrait du livre « Le Shiatsu Holistique, l’autre façon d’appréhender la Santé » en cours de publication.
[4] Voir à ce sujet mon article intitulé « Choisir entre les deux chemins de la peur ou celui du plaisir ».